Qu'en est-il dans le Nord? [ouvert à tous]

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[suite des "Sources chaudes de Thalis"]


Le dragon observait le théâtre des troupes d'Isley entrain de faire déferler leur fureur trop longtemps contenue. Il fit glisser de son dos l'éveillée assommée. Durant le vol de Thalis et jusqu'au promontoire rocheux qui dominait les environs, Agatha la pourpre avait repris forme "humaine". Il lui fit remarquer qu'elle loupait un spectacle des plus instructifs mais elle demeurait inconsciente.
Il n'était guère chevaleresque de laisser demoiselle en pareil étant de faiblesse mais Hell ricanait rien qu'à l'idée qu'on puisse lui reprocher!

**Elle? Une demoiselle? Elle passe sa vie à poil!! Elle bouffe comme une truie et passe son temps à rechercher des jouvenceau pour copuler avec! Putain la vache!! Pour la demoiselle, tu repasses!!**

Le dragon plissa les yeux avec un air pervers et passa un gros coup de langue sur le corps de la femme endormie... bien qu'à la base, le geste se voulait sensuel, il retroussa ses babines avec dégout... le plat n'avait rien d'appétissant... même à dévorer, elle ne lui convenait pas.

**Saleté!**

Cela dit, l'intention du dragon eut pour effet de sortir de son sommeil la belle qui, se frottant les yeux, lui sourit en se redressant!

"Alors beau gosse... on débande quand je chauffe mais on me chauffe quand je dors... tu sais si t'es mâle ou femelle? tu veux que..

Le mastodonte poussa un soupir bruyant et tonitruant, avant de s'adresser à Agatha sur un ton menaçant :

"Il n'est pas prudent d'écarter de ses calculs un dragon vivant, quand on est près de lui."

"Au contraire... je te propose de te donner du plaisir contre des infos... c'est un échange de bon procédé et

Sans prévenir, le dragon déploya violemment et rapidement ses ailes, ce qui eut pour effet de faire voler au loin la femme... Elle tourbillonna dans le ciel quelques secondes voire une ou deux minutes, avant de disparaitre. Et cette constatation eut pour effet de satisfaire Hélios qui lâcha un "pauvre cloche" à l'attention de la vénale créature dont il venait de se débarrasser lestement.

Il resta en position de sphinx, attentif aux mouvements de troupes d'éveillés, immobile et serein. De là où il était, il ne risquait rien. Son yoki s'exprimait du fait de sa transformation, mais il était trop loin, ses ennemis étaient trop occupés et enfin, il reprenait le dessus sur l'expression de son énergie, afin de l'étouffer peu à peu. Vraisemblablement, les pions d'Isley en avaient fini de Pieta et amorçait la descente vers le sud. L'abyssale n'avait pas besoin de laisser ses troupes s'acharner sur les civils pour faire pression sur l'Organisation. En effet, la bataille de Pieta était une excellente claque pour signifier au Conseil que le Roi d'Argent était une menace sérieuse... De toute façon, les abyssaux avaient toujours été considéré comme des sujets préoccupants, les principaux concernés l'avaient peut-être oubliés depuis leur planque et c'étaient bien les seuls! Les savants, eux, enchainaient les expériences pour les anéantir.

Cette constatation quant au sort des civils faite, Hell en conclut tout d'abord que les prétentions d'Isley étaient étendues à toutes les races de 'île... une revanche sur plusieurs siècles de clandestinité en tant que guerrier, puis d'éveillé. Ou alors, pour soigner le moral de ses troupes, en les laissant piller, tuer et dévorer à leur aise. C'était une vieille technique pour permettre aux guerriers de souffler un peu entre les grandes manœuvres. En temps normal, sous l'égide du seigneur du nord, les éveillés étaient priés d'être discrets et modérés sur le territoire du l'ancien n°1. C'était une question de principe, il vallait mieux que des bêtes, mais surtout, cela devait permettre de limiter la présence de l'organisation...

Soudain, un appel à l'ordre se fit entendre de l'extérieur des murailles de la cité assaillie. Hell tourna la tête faire l'émission du mugissement, puis, constata que les monstres quittaient la ville sans demander leurs restes et surtout s'éparpillaient dans la campagne alentour.

**Quoi?!! Qu'est-ce que c'est que cette dispersion?!**

Les yeux du dragon se plissèrent, il détaillait rapidement la manière de la dispersion. Celle-ci aurait pu paraître désordonnée mais pas à la critique de son regard aiguisé. Ils se retiraient vers un point convenu pour attendre les ordres. Il décida de se rendre dans les ruines, repérant quelques fuyards... descendant le long des parois montagneuses, le dragon avançait à vive allure et fini par couper la route à cinq humains. Son grognement et son irruption firent cambrer les bêtes qui désarçonnèrent leurs cavaliers. L'une des deux femmes gisait inconsciente au sol, la seconde tentait de la réveiller en la soulevant, tandis que les trois hommes avaient dégainer pour combattre le monstre. Malheureusement, leurs épées ne pouvaient rien contre la cuirasse du monstre mais surtout, la portée de leurs coups les exposaient inévitablement! Le dragon n'en tua cependant aucun et les assomma méthodiquement, ne restait plus que la femme...

Il projeta ses griffes et l'harponna aux épaules et la ramena à lui, puis la plaqua au sol. Tandis que la malheureuse se débattait et hurlait, le dragon lui arracha ses vêtement, la lécha goulûment et mordit à pleines dents le ventre de la femme, lui dévorant d'un coup les entrailles. Puis il dévora toute la chaire possible. Il fit subir le même sort au reste de ses camarades, le plus tranquillement du monde, exempté pour la dernière homme. Celui-ci était d'une corpulence identique à lui. Reprenant figure humaine, Hélios le déshabilla. L'humain ouvrit les yeux et ne comprit pas vraiment ce qui se passait... un inconnu nu le déshabillait par ce froid, tournant la tête pour demander à ses collègue se qu'il se passait, il resta tétanisé en constatant le massacre et les quelques restes laissés... il regarda dans les yeux Hell qui eut un air contrarié :

"On est pas du même monde gars! Désolé! T'es mon dessert!" Il brisa la nuque de l'homme et lui dévora tranquillement les entrailles. Puis il se nettoya le sang avec de la neige vierge. Une fois propre, il se leva et revêtit les vêtement de son repas. Il marcha un peu et finit par retrouver les montures qu'il récupéra. Il les attacha les unes aux autres, puis monta la tête de file, menant tout ce petit monde au trot et ce, jusqu'à la ville que les chevaux avaient fui avec leur maître quelques heures à peine avant.

Aux portes de la ville, l'éveillé reçut une bourrasque glacée en plein visage. Il s'ébouriffa les cheveux et partit attacher les montures à l'abri du vent, derrière les restes d'une muraille. Ensuite, il s'avança dans les ruines, les mains dans les poches, l'air désinvolte et blasé. Il jetait quelques coup d’œil et s'imprégnait des lieux, des yokis encore palpables. Il s'amusa à les identifier minutieusement... certains lui échappaient, d'autres lui rappelaient des visages, d'autre plutôt des noms... Tapant dans quelques cailloux, il se sentit observé mais continua à avancer, à humer l'air, s'arrêtant pour regarder une empreinte plus attentivement. Tant que l'observateur ne se manifestait pas, il n'en ferait rien lui-même. Le statu quo avait ses avantages dont celui inestimable de la survie en terrain hostile.

Il finit par aller s'assoir sur le rebord d'une fontaine, miraculeusement épargnée par les éveillés mais pas par le gel qui en avait glacé le contenu. Puis, il s'apprêta à faire un geste en peu plus habituel chez lui... mais... il resta en suspend! En effet, ce n'était pas ses effets personnels qu'il portait, de ce fait, il n'avait pas de tabac sur lui! Soufflant de dépit, il se redressa et partit à la recherche de tabac en reniflant près des boutiques ensevelies... il finit par dégager minutieusement l'entrée de l'une d'elles. Il entra à l'intérieur et choisit d'y faire un feu, puisque c'était à l'abri du vent et du froid, il se cala et se roula une cigarette, qui ressemblait plus à un cigare tellement il avait envie de fumer! La première tirée fut longue et profonde et il exhala avec un soupir de contentement. Comblé, il regarda les flocons tombé depuis sa caverne artificielle, s’apprêtant à voir débarquer n'importe qui...

Ajout du 5 février :

Si quelqu’un s’approchait, il se dissimulait bien. En effet, le rôdeur ne ressentait rien, mais n’avait qu’une impression. Le bon vieil instinct que rien de concret ne confirme mais que la sensation prégnante impose comme un évènement prochain imminent. Mais en attendant, il demeurait immobile, digérant son repas et se réchauffant de lui –même.

L’inconnu ne s’avançant pas, qu’il soit humain ou non, l’agent de l’organisation quant à lui, fit ce pour quoi il était venu : espionner, comprendre et estimer la situation. Prenant une profonde inspiration, il se détendit et laissa alors son énergie vagabonder dans le secteur. Il recherchait les retardataires des troupes de l’abyssal, si toute fois il y en avait. Malheureusement, ils s’étaient bien tous dispersé dans les montagnes mais tous suivaient la route du sud. Celle-ci n’était pas défendue par les guerrières car elles avaient toutes été appelé à l’Est pour défendre Staff de l’attaque de l’abyssal. Duci avait été rasé à temps, l’Organisation n’avait plus qu’à se soucier de sa survie immédiate.

Mis à part cela, Hélios continua de vagabonder par ses sens démoniaque et finit par trouver des traces résiduelles de yoki de trop forte intensité pour être celles de yomas. Il fronça les sourcils, perplexe, et se redressa intrigué. Il décida d’aller plus près de la source d’énergie mais avant, refit son stock de tabac ! À cours d’humain, ça passe mais de tabac : IMPOSSIBLE ! Cette précaution prise, le rôdeur sortit de sa cachette sans précaution, histoire de mettre en confiance l’inconnu. Il marcha à travers les décombres et sortit des ruines en direction du nord profond.

Se pouvait-il que l’abyssal ait laissé des troupes auxiliaires derrière lui ? Peu probable selon Hélios et pourtant, cette énergie témoignait de forces à l’arrière du gros des troupes qui déferlait sur le continent... l’homme marcha quelques heures, d’un pas égal et souple, faisait avec le sol qui se faisait de moins en moins praticable. Il finit par voir une sorte d’habitat creusé dans la roche de la montagne. Perplexe mais surtout, pas au courant de l’existence de cité troglodytes dans les parages, il commença à monter vers le lieu. Au fur et à mesure qu’il s’en approchait, plusieurs yokis semblaient l’entourer, ni vraiment malveillant ou accueillant, ce fut comme si ceux-ci émanaient de bêtes curieuses…

Tranquillement, d'un pas lent, Zakk s'avança. Parcourant des kilomètres à son rythme, il poursuivait son objectif sans se soucier du temps qui passait. Après tout, peu lui importait de se dépêcher ou non : sa cible, pressée de laisser le plus de distance possible entre lui et elle, avait maladroitement fui à tout allure sous sa forme éveillée, laissant des résidus de yôki un peu partout derrière lui... résidus que Zakk suivait désormais sans l'ombre d'une difficulté. Celui qu'il poursuivait, qu'il le veuille ou non, était déjà dans les griffes de l'Ombre Noire. Les jeux étaient fait.


Quant au petit groupe d'alliés de l'ancien numéro trois...
Il détourna son regard vers le soleil se couchant au dessus de l'épaisse forêt que le chemin sur lequel il marchait dominait, perché au bord d'une falaise. Ses yeux étaient rivés vers l'Ouest, là où se jouait désormais une partie certes longue et fastidieuse, mais nécessaire de son plan... là où Siria et Clara, la Mort Rouget et la Flamboyante, avaient été envoyées. Il espéra alors sincèrement ne pas avoir fait le mauvais choix. Il avait après tout laisse trois femmes au caractère fort ensemble... dont l'une pouvait d'un geste réduire les autres en charpie. Mais au fond, il était vrai qu'il pouvait compter sur Siria pour calmer le jeu de l'abyssale si nécessaire. Oui. A moins que cette dernière ne change d'avis, ce qu'elle n'avait aucune raison de faire au vu des intentions de l'Ombre Noire la concernant, tout devrait bien se passer.
Son regard se reporta sur sa route initiale. Il abaissa ses paupières, et projeta ses sens en avant, parcourant la piste de yôki laissée par son objectif. Il laissa alors s'échapper un soupir. Il devait vraiment lui avoir fichu une sacrée trouille, pour que l'autre aille se réfugier aussi loin dans le nord. Il avait continué à courir... dépassant Lido, Paburo, Teo... et ce jusqu'à...
Il poussa un juron.
Les terres d'Alphonse ? Il était monté jusque là ? Mais quel salopard !!!
Peut-être au fond cet ancien numéro dix n'était-il pas aussi balourd qu'il en avait l'air. Se réfugier dans les montagnes nordiques était en effet le meilleur moyen de faire perdre à Zakk la trace de yôki qu'il suivait, et ce en la mêlant à celles des autres éveillés, pions de l'organisation, qui peuplaient désormais ces terres enneigées. L'ancien numéro trois lâcha un juron. Non pas que cela compromette sa chasse en aucune manière, il n'avait qu'à agir plus rapidement pour éviter un échec, mais il ne se sentait vraiment pas d'humeur à se lancer das une course poursuite... bien qu'il n'ait plus le choix désormais, du moins s'il voulait ne pas avoir à ratisser le nord tout entier pour retrouver sa cible.


Soupirant de nouveau, il rouvrit les yeux, et la cadence de ses pas s'accéléra. Elle devint de plus en plus rapide... et ce jusqu'à ce que sa vitesse atteigne un tel niveau, que n'importe quel humain devant qui il lui arrivait de passer, ne se douta jamais que le soudain coup de vent qu'ils ressentirent avait été provoqué par quoique ce soit d'autre que la nature elle-même.






Alphonse.
Bien que son environnement glacial n'ait pas changé lors de ces dernières années, Zakk fut épris d'un étrange sentiment en foulant de nouveau ces neiges éternelles... comme si celles-ci faisaient désormais parti d'un autre monde, d'un autre temps.... ce qui était au fond en quelques sortes le cas. Bien que cela ne fasse que quelques temps, il sembla à l'ex-guerrier qu'une éternité se soit écoulé depuis sa rencontre avec la dame blanche sur ces cimes. Mais au vu de la vitesse avec laquelle le pays avait changé, cette sensation était-elle si injustifiée ? Tellement de choses étaient arrivées depuis lors, tellement avait été fait et appris...
C'est d'ailleurs l'une des dernières informations acquises en date, qui l'avait poussé dans cette fastidieuse traque. Il était en effet advenu quelque-chose d'imprévu... un événement qui semblait resurgir d'un lointain passé, que Zakk pensait depuis longtemps derrière lui, et qu'il n'avait pu ignorer.
Oui... Sa cible savait quelque-chose que lui aussi voulait savoir, et qu'il comptait bien lui arracher si nécessaire.




Maintenant que son retard avait largement été rattrapé, le risque de perdre la trace de sa proie était devenu quasi-inexistant. C'est pourquoi reprit-il une marche tranquille, fermant parfois les yeux pour mieux apprécier le vent s'abattant sur son visage... un massage qui n'était pas pour lui déplaire. Ce petit plaisir fut cependant interrompu, et ce par une empreinte yômesque qu'il n'avait pas ressentie depuis un certain temps, et qu'il ne s'attendait certainement pas à retrouver ici. Déjà était-il assez prêt pour entendre les cris et les grondements, aussi puissants que des bourrasques, retentissants dans la vallée, plus bas.
Intrigué et quelques-peu amusé, Zakk décida d'aller voir ça d'un peu plus près. Il s'avança alors vers la falaise la plus proche. Ce n'était pas un détour, il prenait juste l'une des quelques routes possibles vers une même destination. C'est pourquoi, ne suivant pas le virage radical que prenait le chemin qui devenais par la suite verglas, il continua à avancer jusqu'à ce que ses pieds foulent le vide, l'entraînant dans une longue chute qu'il termina souplement, pliant à peine les genoux. Reprenant sa marche comme si celle-ci n'avait jamais été interrompue, il finit par arriver devant un village, manifestement désert... mais dont les bâtiments volaient en tous sens, allant s'écraser là où la tempête ne lui permettait plus de voir, ce qui n'était pas peu dire pour quelqu'un de sa race.

De toute évidence, La Pourpre ne semblait pas de la meilleure humeur. Ce qui n'était pas un événement si rare que ça, pensa alors Zakk en se remémorant leur dernière rencontre assez explosive. Mais sa colère faisait alors parti du jeu de séduction pour le moins musclée auquel les deux éveillées s'étaient alors adonné, alors qu'ici, elle semblait plongée dans une véritable frénésie.
Enfin... bien que cela l'aurait amusé d'aller se divertir auprès de cette exaltée aussi délicieuse qu'instable, c'est une toute autre affaire qui l'avait amené en ces terres.
Laissant donc Agatha à ses lancés de maison, et à ses insultes envers quelqu'un qui était apparemment, un " Sale eunuque pédéraste !!!", l'ancien guerrier poursuivit son chemin... chemin qui finit éventuellement par le mener devant une caverne.


Ne laissant filtrer pas une seule once de yôki à travers sa peau afin de ne pas alerter sa cible, il pénétra la grotte. Il n'eût pas à aller bien loin. S'avançant d'un pas encore plus silencieux que celui d'un chat, il arriva finalement devant la source des grognements qu'il avait pu entendre depuis l'entrée de cette cavité naturelle.
Ses yeux d'éveillés le distinguaient aussi bien que si les lieux avaient été éclairés. Son ancien compagnon d'armes, était grand d'une bonne demi-douzaine de mètres. Ne restait plus trois de ses bras sur ses six originels, courtoisie de sa dernière rencontre avec Zakk, raison pour laquelle il s'était d'ailleurs enfui.


" Ah, mon pauvre Kfer. " L'effet fut immédiat. Bondissant tellement brusquement qu'il failli provoquer un éboulement, la proie de l'Ombre Noire se recroquevilla contre le mur. " Les choses auraient pu être si faciles pour toi. Tu n'aurais jamais eu à souffrir ainsi si tu m'avais seulement révélé ce que je voulais savoir. "

La douceur de sa voix n'avait d'égale que la froideur de son regard. Ses pupilles jaunes semblaient appartenir aux ténèbres qui les entouraient, lueur dorée d'autant plus accentuée par le noir ayant remplacé le blanc de ses yeux.
Hurlant telle une bête à l'agonie, le yôki de l'éveillé mutilé explosa, alors que celui-ci tenta comme un fou de trouver une échappatoire à travers la roche même.
La seconde suivante, il se retrouva cloué au mur par la main de Zakk, dont les doigts enserraient sa trachée respiratoire en une étreinte douloureuse.


" Reprenons donc, Kfer, mon vieil ami. " Sussura-t-il d'une voix glaciale. " J'ai appris que tu travaillais pour quelqu'un maintenant... pour quelqu'un que je meurs d'envie de revoir. Maintenant dis moi. " Il articula alors sa question, un grognement inhumain aux nuances lointaines provenant du fond de sa gorge.
" Où... est... Solon ? "


Des siècles qu'il n'avait pas entendu ce nom. Le tout premier chiffre unique à s’éveiller, autrefois considéré comme le plus puissant à parcourir ces terres, et ce jusqu'à ce qu'Isley ne devienne le Roi d'Argent. Solon, ancien numéro six, que Zakk avait autrefois juré de détruire. Même si sa rancœur n'avait désormais plus lieu d'être, il lui était impossible de simplement l'ignorer maintenant qu'il avait resurgi de l'oubli.
Il devait le voir... et il ferait le nécessaire pour que Kfer le lui permette. Aussi, Zakk ne remarqua-t-il pas tout de suite la présence qui venait de pénétrer la caverne, de toute évidence attirée par le yôki empreint de panique sa proie.

Cela faisait plusieurs heures que George marchait sur ce sol glacé. Il était arrivé dans le nord par hasard, essayant de marcher le plus droit possible pour voir où ça menait. Il ne comprenait pas trop pourquoi chaque personne qu'il croisait voulait sa peau, mais le coup des champignons avait marchait à chaque fois.

Dans la matinée il était passé en périphérie d'un village et avait décidé d'aller y jeter un oeil. Il avait aperçu une gamine qui jouait à la poupée près d'un arbre, à proximité des premières maison et s'était dirigé vers elle. La gamine l'entendit arriver et regarda l'étrange créature se dandiner vers elle. Lorsque George arriva à un mètre ils restèrent tous deux figé pendant au moins 1 minute.

"Moi manger toi !" s'écria alors le yoma champignon.

La fille le bloqua encore, ne comprenant apparemment pas.

"Moi manger toi !" Répéta george, son regard emplie intelligence posé sur la gamine
La gamine se releva d'un bon et courut vers la maison.

"Maman vient voir j'ai trouvé une taupe géante qui parle !"

Un homme sortit alors de la battisse et regarda George qui ne réagit pas. L'homme, grand et robuste, réagit comme l'éclair et ramassa une grosse pierre avant de la projeter en direction de la grosse bête. George n'eut pas les réflexes nécessaire et la prit sur la tête.

"Alerte ! Les yomas nous attaquent !"

Plusieurs hommes déboulèrent avec de grandes fourches et George comprit qu'il allait passer un sale quart d'heure. Activant son semblant de yôki, il prit la fuite, courant le plus vite qu'il pouvait et laissant les humains sur place.

Rien que de repenser à cette anecdote du matin, il se frotta la bosse qui trônait au sommet de son crâne difforme, vestige d'une pierre qui est passé par là. Il commençait à faire nuit et l'air devenait encore plus froid. Il aperçut dans la poudreuse des ruines anciennes et décida d'aller camper non loin. Myope comme une taupe il ne et il commença par allumer un feu entre plusieurs rocher afin d'éviter qu'il ne s'éteigne. Il posa ensuite son sac tous moisi à côté de lui et en sortit deux saucisse piquées dans un autre village la semaine dernière. Il planta sont bout de bois qui lui servait de bâton de marche dans la saucisse et s'entreprit de la faire cuir, remplissant rapidement l'air de l'odeur de saucisse grillée

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... il regarda les flocons tombé depuis sa caverne artificielle faite de débris. Il demeura immobile un bon moment, digérant son repas et se réchauffant peu à peu. Bien que ses sens soient alourdi par sa digestion, il laissa son énergie vagabonder dans le secteur. S'attendant à tomber sur des retardataires ou des opportunistes.

Au bout de quelques minutes, ses sens démoniaques finirent par trouver des traces résiduelles de yoki. Le problème étant qu'elles n'étaient pas homogènes. Il fronça les sourcils, perplexe, et se redressa intrigué. Avant de partir plus avant, il décida d’aller plus près de refaire son stock de tabac! À cours d’humain, ça passe, mais de tabac... IMPOSSIBLE ! Cette précaution prise, le rôdeur sortit de sa cachette sans précaution. En marchant à travers les décombres, une odeur de saucisse lui chatouilla les narines, loin de s'arrêta il suivit le fumet particulier... En effet, la ripaille n'était guère fraiche.

De la fumée s'élevait dans le ciel, à travers les quelques flocons. Hélios s'y rendit et se plaça de façon à avoir une vue en plongée. Le spectacle qui se tenait plus bas le laissa perplexe : un yoma se faisant des saucisses grillées. L'agent écarquilla les yeux et bougea son pied, ce qui eut pour effet de faire tomber une pierre dans le feu et... de l'éteindre. Avant que la créature ne proteste, il sauta et fit face à cet étrange spécimen mangeur de saucisses. Car c'était fort surprenant qu'un démon mange autre chose que des entrailles humaines.




Était-ce vraiment un prédateur anthropophage ou une expérience foireuse de Nièpce?! Hélios éclata de rire et bondit. Au moins, ça ressemblait un peu à un yoma, le dernier qu'il avait en tête tenait plus du gorille rose... Il laissa la bestiole tranquille, n'ayant pas le cœur de le tuer.

Mais au-delà de la pitié, Hélios était surtout attiré par une source subite de yoki. Cette énergie était imprégnée de peur bien que puissante. Se pouvait-il que l’abyssal ait laissé des troupes auxiliaires derrière lui ? Une claymore en détresse face un mâle en rûte? Peu probable et pourtant, cette énergie témoignait de forces à l’arrière du gros des troupes qui déferlait sur le continent... l’homme marcha quelques heures, d’un pas égal et souple, faisait avec le sol qui se faisait de moins en moins praticable. Il finit par voir une sorte d’habitat creusé dans la roche de la montagne. Perplexe mais surtout, pas au courant de l’existence de cité troglodytes dans les parages, il commença à monter vers le lieu.

En grimpant, il finit par retrouver des traces de deux passages. Il se pencha au dessus tel un chasseur, et les analysa attentivement. Les plus nettes étaient éloignées et profondes, alors que les secondes étaient plus proches les unes des autres et à peine perceptibles. Alors, qu'il commençait à se faire discret, pour ne pas éveiller l'attention de ceux dont il cherchait l'identité, il sentit une présence : il jeta un œil par-dessus son épaule et devina plus qu'il ne vit. Il eut un regard intrigué puis repensa à la raison de sa présence.

Il finit par rentrer dans la grotte, très attentif à cet environnement sombre et hostile. Car le lieux était gorgée d'une agressivité ambivalente, celle de "la victime" autant que de celle du bourreau. Car l'ambiance émanant des yokis était bien de cette nature. Hélios eut une expiration exaspérée... Ils n'étaient tous bon qu'à ça. De vrais animaux! Et dire que c'est la chair et le sang de ces semblables qui donnent cette engeance débile...

Silencieux, comme à son habitude, il arriva en vue des deux gusses. L'un éveillé et plutôt mal en point, était plaqué par la gorge contre le mur. L'autre, de dos, était loin d'avoir pris sa forme éveillé et masquait plutôt bien son aura, ou plutôt, il floutait bien son aura, ce qui n'était pas vraiment pareil.

- Où... est... Solon ?

- Dans ton cul.




... malgré la vanne envoyée. Il reconnaissait l'éveillé scotché à la paroi, c'était Kfer, un numéro 10 parmi d'autre. Il apostropha l'assaillant :

- Tu t'emmerde tant que ça pour t'en prendre à cette sous-merde? T'avais plus de classe quand t'étais guerrier... Mais bon... l'éveil rend con, c'est connu.

Il croisa les bras et se cala sur la surface humide & froide de la grotte. Il sentit que la bestiole s'approchait, mais ne broncha pas, gardant les yeux rivé sur la véritable menace dans cet espace.

- Te forces pas à abréger, j'ai toujours voulu savoir comment il crèverait celui-là...

Il sortit de quoi se rouler une cigarette et l'alluma, tranquillement. Recueillant les informations en même temps que le bourreau. Hélios était curieux de savoir à quoi rimait cette vendetta. Les éveillés étaient-ils vraiment capables de ce genre de quête? Eux, esclaves de leurs sens de monstres anthropophages, pouvaient-ils réellement avoir encore des affects de mortels? Hel eut un sourire amusé à cette idée. Il ne récolterait rien au sujet d'Isley et de ses projets dans cette grotte. Ses supérieurs lui auraient ordonné de se barrer et d'aller s'occuper de sa véritable tâche. Cependant, comme lui-même aimait bien être au courant des us et coutumes des "rejetons" de l'organisation, il ne pensait pas que c'était une perte de temps. Et puis, Isley avait étalé ses intentions et il ne serait pas trop dur de le retrouver.

Alors que Kfer se faisait arracher des révélations sur le dénommé Solon, le rôdeur finit par s'assoir en râlant, faisant parfois ses petits commentaires :

- Tu pourrais pas souffrir en silence Kfer?! Tu me casses les oreilles : dégueules! Il fera le tri!

Il croisa les bras derrière sa tête, relaxe et continua de s'adresser au torturé :

- Cette manie de vouloir tout garder... partages un peu... Ta mère t'a jamais appris que c'était mal de tout garder pour soi... c'est le moment de donner de ta personne... enfin... de donner des informations, parce que là... tu donnes dans le gore en ce moment....

Il se redressa un peu et chopa avec le pied ce qui ressemblait à de la peau... mais, cela se révéla être un morceau de vicère, il se mit debout et fit des jongle avec, avant de les balancer au pseudo-yoma :

- Bon app mon gars! dit-il à l'attention du curieux être. Après réception (ou non) du colis, Hélios rit de bon coeur en criant :

- Bien joué! il se retourna vers Kfer et il dit par dessus l'épaule de Zac (bien qu'à bonne distance) : Et on dira de l'ex-numéro 10 qu'il finit bouffé par un yoma... il soupira comme attristé avant d'ajouter : moche... t'es la honte de la profession...

Le brave George sur son petit rocher dégustait tranquillement sa belle saucisse. Assis confortablement son regard se perdait dans les braises entre chaque bouchée. C'est alors qu'une grosse pierre écrasa son beau feu, le laissant là, comme un idiot à fixer son chef d’œuvre du moment anéantit. Non cela ne se peut ! Le métamorphe improbable se redressa sur ses petits pieds, s’apprêtant à lâcher toute sa frustration sur ce maudit caillou, lorsqu'une forme arrive de nulle part, figeant le petit bonhomme comme la pierre qui avait écrasé son beau petit feu. L'homme le regarda avec attention. George avala avec difficulté le bout de saucisse et fixa lui aussi d'un regard brillant d'une intelligence certaine (ou pas) ce nouvel arrivant dans sa vie. George tendit alors sa brochette vers son nouvel ami.

-Toi vouloir manger saucisse ?

L'homme au cheveux bien coiffé éclata de rire, faisant sourire ce brave George.

Spoiler:

Il tourna ensuite les talons et commença à s'éloigner. George, e voulant pas quitter son nouveau pote, rassembla ses affaires à la hâte et suivit l'homme dans le blizzard. Le trajet fut horriblement long pour les pauvres pieds du petit yôma mais sa détermination et sa curiosité prirent le dessus. Les heures passèrent et l'escalade de la pente devint inévitable. Mais où aller donc beau cheveux ? L'ascension fut difficile mais sa détermination fut récompensé. En effet le type se dirigeait vers une grotte, comme la maison de George ! Peut être qu'il vivait comme lui ? Peut être pourrait-il s'installer avec lui ? Il lui montrerai peut être même comment avoir des cheveux ???????
Les idées fusèrent dans la tête du petit gars et son enthousiasme grandissait à mesure que ses pas le menait vers son destin déjà bien établit dans sa matière grise.
George pénétra dans la grotte et chercha beau cheveux des yeux.

Spoiler:

Il l'aperçut un peu plus loin, discutant avec une créature bien moche sur la paroi (oui s'est lui qui dit ça). Il ne comprenait rien de ce que disait le duo et s'assit par terre, attendant que beau cheveux l'invite à rentrer dans sa belle maison. Imaginant déjà l'aménagement intérieur, il ne vit pas le temps passé et vit volet un morceau vers lui qu'il goba à la réception. Le gout lui rappela alors ses saucisses, tendres et savoureuses. Son estomac bien remplit, ses paupière devinrent lourde de sommeil et ce bon vieux George entama une sieste digestive bien méritée.

" Dans ton cul. "


Les muscles de Zakk se raidirent. Ses lèvres se retroussant sur ses dents déjà serrées et ses yeux s'élargissant, il ne se retourna cependant pas. Ses doigts se refermèrent d'autant plus sur le cou du pauvre ancien numéro 10, lui causant une douleur insoutenable. Les hurlements déchirant qu'il poussa alors, résonnèrent avec force dans la caverne, pour aller se perdre dans la tempête au dehors.
Ce vacarme faisant vibrer les tympans de l'Ombre Noire, le tira de son état de surprise.
Fronçant les sourcils plus intensément encore, l'éveillé se saisit de la trachée de son ancien compagnon d'armes... et la serra entre deux doigts, étouffant les cris de sa victime dans sa gorge.


Cette voix qui venait juste de lui adresser un commentaire... le genre calme et railleur.... d'une manière qui lui était étrangement familière.
Oui, ses yeux insouciants et complètement détachés lui revinrent à l'esprit... alors qu'une odeur surgie du passé, lui chatouilla les narines.
Il n'y avait aucun doute.


" Tu t'emmerde tant que ça pour t'en prendre à cette sous-merde? T'avais plus de classe quand t'étais guerrier... Mais bon... l'éveil rend con, c'est connu. "

Zakk soupira.

" Assez con pour oublier un endroit aussi évident que mon cul, il faut croire. "

Jetant Kfer à terre, l'ancien numéro trois posa un pied à l'endroit même où sa main le tenait une seconde plus tôt... se retournant finalement.


" Te voir ici, dans un endroit aussi loin de toute taverne et de marchand de tabac m'étonne, Hélios. "


Kfer tenta de remuer sous son pied. Tentative désespérée de fuite, hein ? Très bien...
Il libéra le cou de l'ex-guerrier. Ce dernier jeta vers Zakk un regard à la fois terrifié et suspicieux... regard qui fut bientôt écrasé par la botte de son aîné, étouffant a passage un nouveau cri.

" Tu vois pas qu'on parle ? " Lâcha l'Ombre Noire à sa victime, sans même daigner lui accorder un regard.


" Te forces pas à abréger, j'ai toujours voulu savoir comment il crèverait celui-là... "


Zakk haussa les épaules, et dévisagea un instant le nouvel arrivant.
Il n'avait pas changé d'un poil... mis à part peut-être ses vêtements. Il avait en effet troqué l'armure traditionnelle, contre une tenue plus conventionnelle.
L'éveillé n'était pas surpris de le voir ainsi. Il connaissait après tout sa nouvelle affectation du Sombre depuis que celle-ci avait été effective, et ce suite à l'interrogatoire de l'un de ses collègues de l'organisation.


Hélios... l'un des guerriers les plus redoutables de son époque. Beaucoup de la première génération l'avaient cru raté, ne méritant en aucun cas son numéro, et ce en parti à cause de son cuir chevelu.
Toutefois, de sa vie, Zakk ne se souvenait avoir vu que très peu de guerriers se rendre dans les grottes des plus puissants éveillés, pour en revenir comme s'ils étaient allés faire la sieste.
Cet être... possédait une force phénoménale, bien au dessus même que celle illustrée par son ancien chiffre... à un tel point qu'à plusieurs reprises, l'ancien numéro trois l'avait soupçonné d'être un éveillé. Mais encore une fois, cela, il le savait depuis longtemps déjà.

Aussi, la seule question qui vint à l'esprit de Zakk fut celle-ci : que venait-il donc faire ici ?
Isley avait après tout quitté ces terres pour se lancer dans son grand délire de domination du monde. Ne restaient en ces monts gelés, que yômas et troupes d'éveillés complètement dénués d’intérêt.
A moins qu'il ne se trame quelque-chose dont il ignorait encore la nature.
Il était vrai qu'il ne s'était pas remis à la chasse à l'homme en noir depuis son retour sur le continent. Très bientôt, il devrait reprendre ses vieilles habitudes. Mais pas avec celui-là. Trop de mystère entourait encore cette inconnue que constituait l'ancien numéro cinq.


Enfin, il était au moins sûr d'une chose : il ne comptait pas le tuer pour le moment.
Aussi, décida-t-il de continuer son interrogatoire. Hélios se trouvait entre lui et la sortie, et il était hors de question que lui reparte sans avoir obtenu ce qu'il voulait. Pour le reste, il verrait après.




Soulevant de nouveau Kfer, Zakk lui enfonça cette fois une main dans l'abdomen... laissant sa victime gesticuler et hurler. De la chair et des tripes du supplicié tombèrent au sol.


" Tu pourrais pas souffrir en silence Kfer?! Tu me casses les oreilles : dégueules! Il fera le tri! "


Il n'avait pas tort, il le pourrait, bien qu'à la base, il ne comptait pas tout à fait procéder ainsi.
Il avait des techniques de torture bien à lui, brisant aussi bien sa victime en corps qu'en esprit... mais maintenant que cet... homme en noir avait débarqué, il n'était plus question d'y recourir.
L'Ombre Noire, était après tout recherchée par l'organisation à cause de la nature de ses victimes. Ils soupçonnaient certes une vendetta, mais Zakk savait de source sûre qu'ils n'excluaient pas non plus la quête d'informations.
Aussi, changea-t-il de stratégie, veillant bien à ce que son expression n'exprime que son insouciance naturelle, sans aucune hésitation marquant ses traits.


C'est alors que quelque-chose attira son attention. Quelqu'un... oui, quelqu'un semblait approcher.
Zakk tenta de percevoir un yôki mais ne détecta que de très légères fluctuations d'énergies... tellement faibles qu'il se demanda si son imagination ne lui jouait pas des tours.
Mais non, il s'agissait bien d'un être vivant. Une sorte de …. il ne savait trop quoi, bien que la chose lui fasse penser à un croisement entre un koala et un yôma. Elle était même mignonne, d'une certaine manière.



Hélios semblait connaître la créature. Aussi, prenant l'un des morceaux de chair traînant à terre, le donna-t-il à manger à son... à son quoi au juste ?

"Et on dira de l'ex-numéro 10 qu'il finit bouffé par un yôma..." il soupira comme attristé avant d'ajouter : " moche... t'es la honte de la profession... "


Zakk, ne put s'empêcher de sourire à la remarque. Il était vrai que ce devrait être humiliant pour Kfer. Mais d'un autre coté, il devait admettre ne jamais avoir particulièrement apprécié cet ancien guerrier.
Il fut une époque, où celui-ci s'amusait à déclencher l'éveil, puis la mort... de bon nombre de ses camarades, alors que lui-même portait le numéro trois. Zakk n'eût jamais l'occasion de se retrouver face à lui... jusqu'à aujourd'hui. Mais ce n'était pas la vengeance qui enserrait leur cœur de l'éveillé. Tout ceci était de l'histoire ancienne.

Mais l'étais-ce vraiment ? Après tout, le voilà aujourd'hui !... chassant un être avec nul autre prétexte que leur affrontement, des siècles de cela.
Non ! Sa prise se relâcha.
Il avait mis ces événements derrière lui depuis longtemps. Mais Solon avait pesé à l'époque, en tant que premier chiffre unique à s'éveiller. S'il était encore en vie, Zakk devait voir jusqu'à quel point il avait évolué.



Il laissa retomber Kfer à terre, et plongea son regard redevenu normal, dans celui de l'ancien numéro dix.


" Kfer. " Dit-il. " Tu sais que je ne laisserai pas tomber tant que je n'aurai pas ce que je veux. " Sa voix, beaucoup plus calme, aurait put presque paraître douce.
" Je ne te demande qu'une seule chose. Après quoi, tu sera libéré... je t'n donne ma parole. Dans le cas contraire, je n'aurais d'autre choix que de t'infliger des souffrances qui te feront souhaiter la mort. "

Zakk lui laissa le temps de reprendre son souffle. Celui-ci regarda alors son tortionnaire.
Il demeura ainsi plusieurs instants... ne quittant pas son ancien camarade des yeux, pour dire finalement en un souffle.


" Il est ici... dans le nord. "

Haussant légèrement les sourcils, l'Ombre Noire ne dit cependant rien. Patiemment, il attendit que la toux et les vomissements sanglants cessent.
Détachant l'un de ses tubes en argent, Zakk offrit un peu de tripes séchées à Kfer, qui laissant sa fierté de côté, accueillit la nourriture avec un soupir d'aise.

Bien plus enclin à parler, il poursuivit donc.
" Après le départ d'Isley, il en a profité pour se rendre à Alphonse, afin de rallier à lui les éveillés laissés pour compte ou indépendants. "


Le silence tomba dans la grotte... interrompu toutefois, par le 'Pop' qu'émit le bouchon du tube renfoncé à sa place.
Zakk se releva.

" Merci, Kfer. "

Ce dernier se hissant du mieux qu'il put sur ses pattes restantes, il lança un regard méfiant à Zakk et à Hélios.

" Et maintenant ? Tiendras-tu ta promesse ? "


Alors qu'il se relevait, ses yeux s’écarquillèrent. Il tenta de pousser une exclamation, mais aucun son ne sortit.
Sa tête roula par terre.


" Te voilà libéré Kfer... plus que tu ne l'aurais jamais été. " Lui souffla son meurtrier, avant que l'ex-numéro dix ne perde définitivement conscience.


Il se détourna, pour faire de nouveau face à Hélios... avant de lâcher un soupir.

" En voilà un de moins qui s'en prendra à tes amantes potentielles. " Dit-il, faisant référence aux guerrière sur lesquelles il savait que l'homme en noir travaillait toujours. Et même avant cela, le Sombre avait toujours été un draguer invétéré.
Au moins avaient-ils ça en commun.


" D'ailleurs, qui sautes-tu en ce moment ? "

Son regard se posa sur l'étrange créature qui s'était endormie aux pieds de l'homme en noir, et un sourire narquois se forma sur son visage.

" Je vois. " Dit-il simplement. " C'est vrai, tu me diras, que ce petit possède un... sourire très sexy. "
Il ricana du regard.


S'avançant vers Hélios, comme s'il avait l'intention de dépasser sa position pour sortir, il s'arrêta cependant au niveau de l'ancien numéro cinq.
Toute trace de plaisanterie avait disparu sur son visage. Ne demeurait qu'une expression impassible, et une légère curiosité dans les yeux.

" Que compte-faire l'organisation de ces informations concernant Solon? "

La question était indirecte, mais claire : Hélios comptait-il agir ? Ou Zakk pouvait-il s'en charger.
Cela était si bien sûr, l'homme en noir le laissait repartir sans encombres. Dans le cas contraire, il se tenait prêt.

Mais au fond, il était vrai qu'il espérait avoir une petite discussion avec le Sombre... non pas par rapport à leurs positions respectives actuelles. Mais la présence de cet être tout droit ressorti de son passé, totalement inchangé qui plus est, avait éveillé en lui une étrange nostalgie.
Un sentiment, conclut-il, loin d'être désagréable.

.



- Et on dira de l'ex-numéro 10 qu'il finit bouffé par un yôma...

Il soupira comme attristé avant d'ajouter :

- Moche... t'es la honte de la profession...

Soupirant, de manière faussement exaspérée, Hélios sortit son tabac avant de s'assoir dos à la sortie et face au spectacle. Sur sa droite, la bestiole avait fait mangé sa pitance, fait son rôtoto et dormait du sommeil du juste. Le rôdeur le regarda en souriant et se fit la remarque à voix haute :

- sera pas dur à nourrir au moins!

Puis il regarda, stoïque, le cas "Kfer". Ce fumier était, dans le jargon de l'Organisation, un "éveilleur", autrement dit : il s'amusait à déclencher l'éveil. Sans but précis, hormi celui de combattre à exalté jusqu'à ce que mort s'en suivre. Hélios n'en avait rien à faire pour sa part, étant de nature différente, le petit jeu de cet abruti n'avait aucun risque d'aboutir mais pour un hybride, basculer vers l'éveil était un véritable traumatisme et peu s'en accoutumaient.

Cela dit, le sombre n'avait pas comme souvenir que Zakk ait été éveillé par cet individu. On prétendait plutôt que c'était l’œuvre de l'abyssal Isley. Toujours était-il que ce guerrier avait été l'un des derniers de sa génération à s'éveiller. Mais comme tant d'autres, il ne fut guère regretter des agents de l'assemblée... Hélios fut sorti de ses pensées par le bruit du corps de Kfer, tombant à terre comme une loque humide.

- Kfer. Tu sais que je ne laisserai pas tomber tant que je n'aurai pas ce que je veux.

- Au sens figuré Kfer, t'embrouilles pas...

- Je ne te demande qu'une seule chose. Après quoi, tu sera libéré... je t'n donne ma parole. Dans le cas contraire, je n'aurais d'autre choix que de t'infliger des souffrances qui te feront souhaiter la mort.

- ou pas!

Etait-ce la vanne ou bien la necessité de laisser reprendre son souffle à Kfer... peu importe! La réponse tant attendu par l'ex-numéro 3 finit par sortir :

- Il est ici... dans le nord.

- qui?

Fit Hélios en haussant les sourcils, Isley? Un autre ahuri de la première génération? Ni l'un ni l'autre ne développèrent. Zakk resta de marbre, les lèvres scellées tandis que sont supplicié dégueulait ses tripes!

- À cette allure, il ne va plus t'avouer grand chose...

Détachant un tubes de son équipement, le tortionnaire en sortit ce qui ressemblait à des vivres de voyage. Le rôdeur observa avec quelque attention, se disant que l'animal avait l'air de s'être suffisamment accommodé de son état pour se faire des rations de voyage. Le soupir d'aise de Kfer donna à croire que cela avait un coup agréable et selon le régime alimentaire habituel! De ce fait, celui qu'on avait surnommé "l'ombre noire" c'était reconverti dans la charcuterie d'humain... **Ma foi! Où est la norme de nos jours?**

- Après le départ d'Isley, il en a profité pour se rendre à Alphonse, afin de rallier à lui les éveillés laissés pour compte ou indépendants.

L'homme en noir devint alors attentif et silencieux. Commençant à s'abreuver de ses informations si faciles à obtenir! Et très vite, il s'amusa à recouper le récit décousu. D'une, Zakk n'était pas là pour Isley mais pour un autre éveillé, de deux, celui-ci s'amusait aussi à se faire une armée, de trois, tous les éveillés n'avaient donc pas rallié l'Abyssal.

- Merci, Kfer.

- Quoi?! Tout ça pour ça?!

Il s'exclama comme choqué.

- Ça commence à peine à être intéressant! Fais-lui cracher d'autres informations au moins!

Le pauvre bougre se hissait sur ses restes de membres... Il l'avait mis dans un état la-men-ta-ble. Une guerrière de rang 47 aurait pu lui dégommer la tête à la sortie! Si bien qu'il le regarda se trainer en s'écartant, histoire de ne pas se faire salir.

- Et maintenant ? Tiendras-tu ta promesse ?

En entendant cela, Hélios roula des yeux, véritablement exaspéré cette fois! Les humains et leur code de l'honneur... RI-DI-CU-LE! La source d'info allait ramper jusqu'à la sortie. Avoir quitté l'organisation et s'être éveillé n'avait pas rendu l'homme moins "humain". Alors qu'il allait vanner une nouvelle fois Zakk, la tête de Kfer roula à terre jusqu'à lui, Hélios la retînt avec son pied, comme s'il eut s'agit d'un ballon :

- Te voilà libéré Kfer... plus que tu ne l'aurais jamais été.




Hel se frotta la tignasse quelque peu perplexe par les derniers mots de Zakk... **Libéré, libéré... façon de voir hein...**

- En voilà un de moins qui s'en prendra à tes amantes potentielles.

- J'pense pas qu'il était le genre des filles... fit-il en faisant rouler la tête sous pied, comme s'il cherchait à trouver quelques arguments à sa réflexion.

- D'ailleurs, qui sautes-tu en ce moment ?

- Un peu de tout...

- Je vois. Dit-il simplement.

- C'est vrai, tu me diras, que ce petit possède un... sourire très sexy.

- hmm??

Il redressa la tête et regarda brièvement vers la droite avant de broncher bruyamment :

- NAN MAIS CA VA PAS DANS TA CABOCHE?!!! PAUVRE CLOCHE!

S'avançant vers Hélios, malgré ses "vives" protestations, il s'arrêta cependant au niveau de l'ancien numéro cinq. Voyant son air, le rôdeur ne put s'empêcher de lui dire :

- Me regardes pas comme ça on dirait Rimuto...

- Que compte-faire l'organisation de ces informations concernant Solon?

- Tiens! Merci pour l'info! Je ne savais pas de qui vous parliez avec ton pote!

Hélios fit style de se préoccuper du yoma assoupi. Au moment où il s’apprêtait à le secouer, histoire de bouger de la grotte, il se retint et se retourna vers son interlocuteur, blasé par le discours qu'il allait lui sortir :

- Je suis qu'un rôdeur au service du grand Conseil. Ma mission première concerne Isley et ses troupes, leur organisation, leur visée exacte... Ton "Solon" n'est qu'une petite frappe! Ce la dit, pour répondre à ta question, une fois au courant que ton ennemi se prend pour un chef de guerre, ils évalueront son taux de dangerosité et choisiront ou non de l'éliminer. La routine habituelle quoi...

Hel se cala, toujours debout, contre la parois, jetant sa roulée et s'en confectionnant une autre. Il laissait ainsi le champ libre à l'éveillé, du moins, s'il souhaitait prendre congé. Un petit sourire sur les lèvres, il continua gentiment :

- Jusqu'à maintenant ton gars se tenait tranquille... Et l'histoire de ton lépreux avec un hypothétique ralliement autour de Solon est... comment dire... peu probable. Ton gars est un solitaire, aimant joué avec les nanas qu'on lui envoie, d'ailleurs...

Il alluma sa cigarette tout en fixant Zakk. Il tira avec un certain plaisir sur sa clope, exhalant sa fumée, son regard amusé mais... un brin méchant transparaissait à travers la brume :

- Dès que des guerrières étaient jugées bonnes pour la casse, on s'arrangeait pour le repérer et lui envoyer un convoi exceptionnel... il faisait très bien le nettoyage, un bon "expédiant" comme on dit! Mais...

fit-il en élargissant son sourire, presque carnassier :

- Tu es déjà au courant non?