Rencontre au sommet... [Désert]

Le soleil dardait sur les sables d'or de l'immense désert. Rien ne bougeait dans les dunes, pas un grain de sable ne coulait, pas un souffle de vent aurait permis de rafraichir les éventuels voyageurs. Aucun animal ne se montrait ni ne se déplaçait, préférant la douce tiédeur des profondeurs à la brûlure du Soleil. Des volutes de chaleur ondulaient au dessus des sables, troublant l'horizon de ses vapeurs. Mais au milieu de cet immobilisme écrasant, ce couvercle brûlant qui semblai couvrir toute chose, Luciela avançait. Chacun de ses pas ne laissait pas plus de trace dans le sable que si elle avait été aussi légère qu'une plume, le sable ne crissait pas sous ses pieds nus, elle semblait glisser ainsi gracieusement dans le désert. Ses yeux verts émeraude brillaient comme un diamant à mille facettes sous l'astre d'or. Sa robe ne semblait pas l'entraver outre mesure et elle n'était pas le moins du monde incommodée par la température. Ses capacités d'éveillée lui permettaient de résister à cette température ou plus d'un humain aurait déjà succombé. *Voilà qui va changer ce cher Isley des terres glacées du Nord*. se dit elle.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas rencontrée les autres abyssaux, et à vrai dire elle ne s'en tirait pas plus mal. Chacun d'entre eux avait ses aspirations, ses plans, et une confrontation pouvait facilement entrainé la mort de l'un d'eux. Il était plus simple d'attendre que deux se soient entretués avant d'intervenir, ou au moins que l'un d'eux soit mort et l'autre affaibli par le combat. Mais une rencontre tous les trois lui semblait moins dangereuse, elle pourrait facilement s'écarter si la situation commençait à dégénérer. Elle n'avait jamais été une fervente partisane de la force brute, même si elle se révélait plutôt douée dans ce domaine.
Au moins ici, ils ne pourraient rien démolir, les traces du combat paraitrait aux yeux du reste du monde, comme la plus violente tempête de toute l'histoire. Un petit bruit attira son attention. Quelqu'un s'approchait d'elle à vive allure mais... Une odeur délicieuse lui envahie les narines. Il ne s'agissait pas de ses pairs, mais d'un groupe de caravaniers.
Il était dur de croire que ces derniers sortent par cette chaleur. *Pauvres humains, ils n'auraient pas du se trouver là* Elle vit la caravane surgir au sommet d'une immense dune. Elle devait être constituée d'une dizaine d'humains, avançant, cimeterres luisants aux cotés.
Ces derniers la remarquèrent rapidement, criant à son attention. Mais elle n'était pas perdue, contrairement à eux..
Le sable prit une teinte écarlate alors que Luciela réprimait un soupir de contentement. Ces amuses bouches l'avaient mis de bonne humeur. Elle continua sa route jusqu'au point de rendez vous.
Quelques minutes de marches suffirent pour atteindre l'oasis. Un petit trou de verdure entourait des eaux d'un bleu turquoise. Le soleil se reflétait comme dans un miroir, éclairant la végétation d'une lumière ondoyante.
Elle n'avait plus qu'à attendre.

Riful de L'ouest s'en était allée de beau matin avec son inséparable compagnon Duff, abruti congénital mais loyal et aimant à souhait. Ils marchaient sur les chemins comme tout à chacun, s'arrêtant pour se restaurer et se rafraichir, Libres et heureux.

D'ailleurs, Riful était des plus gaie depuis ses deux jours de marche vers le désert. En effet, les 3 puissances du continent avaient convenu d'une trêve pour parlementer un peu.
Elle ne pensait pas un combat possible de suite entre les 3, mais ne voyait pas non plus une paix se profiler à l'horizon... De toute manière, ça ne l'intéressait pas, surtout depuis qu'elle avait goûter à la saveur d'une nouvelle existence remplie de calculs et de stratégies. Retourner dans les lymbes d'une vie sans histoire, d'une vie sans obstacles à franchir, l'ennuyait au plus au point. Or l'ennui... était de loin ce qui la mettait la plus en rogne après qu'au remette en cause son autorité sur ses terres!

Ils finirent par apercevoir les dunes d'or de l'immense désert. Tout semblait figé, aucune brise, rien ne semblait pouvoir y vivre, c'était le néant le plus complet.

_ arf! P***** ce qu'il fait chaud!

_ Duff! Ne jure pas comme ça, je déteste ça.

_ Mais c'est vrai Riful, regarde, le paysage bouge tout seul!

La gamine regardait l'horizon et vit les ondulations du à l'évaporation émanant du sol... Elle regarda Duff avec un sourire perplexe...

_ Duff... tu es au courant que tu peux réguler ta température tout seul...?

Duff fit un arrêt et fixa la gamine, haussa les épaules puis finit par répondre :

_ Ah oui c'est vrai! J'avais oublié!

Riful se mit à rire de l'étourderie quasi-permanente de ce grand ahuri. Ils partageaient tous deux ce côté naïf et touchant. Un trait de caractère peu développer ou non assumé par les éveillés en temps normal.

Riful apprécia la sensation du sable sous ses pieds nus.. elle glissait dessus, légère et souple comme un lutin, elle voulut partager cela du regard avec son compagnon, lorsqu'elle resta sidéré en le voyant :

_ Bah Duff?! Qu'est ce que tu fouts??!!!

Il faisait un chateau de sable dans le désert! Riful s'approcha avec un air étonné, elle enfonça son index dans ce qui ressemblait à une tour.

_ Arrête Riful! c'est le donjon!

_ Bah justement, il faut faire des créneaux et des meurtrières... sinon ton donjon peut pas se défendre en cas d'attaque!

_ ah ouaih! pas bête!

_ je sais je sais...

Ils continuèrent, absorbés par leur chateau de sable, qui, bien entendu ne tenait pas à cause de la sècheresse des grains... et oui... le sable sec n'est pas idéal pour la construction d'édifice... Riful finit par jouer à s'enterrer les jambes... Duff fit de même... Cela les faisait rire comme des baleines... Puis, quelques chose attira leur attention.

Ils virent deux caravaniers en sang, ils couraient et hurlaient plein poumons :

_ Un monstre! un monstre! fuyez! fuyez!

Comme d'habitude, Duff le prit pour lui et prit sa forme d'éveillé avant que Riful puisse l'en arrêter... Et ce fut le gag!

Avec son poids démesuré et son manque de souplesse, Duff s'enfonça dans le sol sans pouvoir faire quoique ce soit!

_ Ah baf t'as l'air con maintenant! Fit Riful en se tordant de rire.

Les deux nomades étaient quant à eux térrifiés, Duff les harponna d'un projectile chacun... mais tellement fort que les humains s'évanouirent dans le sable avec eux...

_ hein?!

Riful pleurait de rire de son côté constatant à quel point Duff pouvait être irréfléchit...

_ Ils vont être dégueulasses là...

Elle n'en pouvait plus!!! Au point de se faire pipi dessus!

_ Pitié Duff!! ne dis et ne fais plus rien, je t'en supplie... je vais mourrir de rire sinon!

Après quelques minutes, pendant lesquelles elle reprit son calme, elle se releva, épousta sa robe puis regarda duff, enfoncé dans le sable jusqu'aux épaules. Elle éveilla son bras et le sortit de là. Il reprit forme humaine.

_ Mince... tu n'es pas présentable là... attends!

Elle le remit dans le sable jusqu'à la ceinture.

_ Bouge pas! je reviens vite, l'oasis est en face! à tout à l'heure!

_ Hein?! Riful?!

_ Tais toi! fallait pas t'éveiller comme ça pour des prunes! attends moi, je serais pas longues, et puis... ça t'évitera de faire des gaffes!

Riful courrut jusqu'à l'Oasis finissant par voire Luciela qu'elle salua de la main joyeusement :

_ Bien le Bonjour Abyssale du sud, Luciela! Isley est encore à la bourre je suppose!

Luciela se mirait dans les eaux cristallines qui s'étendaient devant elle. Quelques petits poissons s'agitaient frénétiquement dans cette marre coupée de tout. Leur vie était bien fragile, mais elle n'en avait pas après eux. Cet endroit avait quelque chose d'exceptionnel, comme un petit bout de paradis au milieu de l'enfer. Peu d'humains se risquaient dans des régions reculées, encore moins si ils apprenaient ce qu'il c'était passé.
Cessant sa contemplation, elle s'allongea au bords de l'eau, les yeux levés vers le ciel d'un bleu ininterrompu, qui aurait mis n'importe quel humain mal à l'aise. Autant de soleil, c'était la mort assurée, la douleur des brûlures, la soif... *Les humains sont si faibles* pensa t-elle.
Des cris au delà des dunes lui furent cessés sa méditation. Ces cris furent accompagnés d'un bruit sourd, comme si une lourde masse s'enfonçait dans le sable. Les cris furent brefs, et coupés par un sifflement qui fendit l'air. On devait leur avoir lancé quelque chose, quelque chose d'assez gros pour les pulvériser. Isley ne se serait pas embarrassé de tout ça, il n'aurait éveillé que son bras, et le bruit sourd qui avait précédé laissait supposé que ce n'était pas de son fait.
Elle murmura alors doucement : et voilà notre amie de l'Ouest.

A cet instant, elle vit une jeune fille, un sourire rayonnant, courir droit vers elle en agitant la main. La scène avait quelque chose de burlesque, deux jeunes filles, semblant encore loin de l'age adulte, qui se retrouvaient dans l'endroit le plus improbable du monde, en pleins désert.
Luciela ne put s'empêcher de sourire, si quelqu'un les voyait, il devait être estomaqué.

_ Bien le Bonjour Abyssale du sud, Luciela! Isley est encore à la bourre je suppose!

Luciela ne fut pas décontenancée par le ton désinvolte dont Riful fit preuve. Après tout, ils étaient là pour discuter, pas pour se battre, et inutile de s'embarrasser de formalisme dans ce genre de rencontre... *une rencontre entre amie, enfin presque*. Prenant à son tour la parole, elle lança:

-Et oui, en retard comme d'habitude, il est assez rare que les mâles arrivent à l'heure. Et puis tu le connais, il aime tellement le froid, la chaleur du désert doit lui être des plus désagréables. Et puis, dans son trou perdu où personne ne vit, il ne doit plus avoir l'habitude de rencontrer du monde et doit avoir perdu la notion du temps, il ne faut pas lui en vouloir.

Luciela s'interrompit quelques secondes, observant l'abyssale qui se tenait devant elle. Leurs puissances à toutes les deux pouvaient faire trembler toutes les créatures de l'Organisation. La triade des Abyssales pourrait les éliminer définitivement. Mais qui aurait l'île alors...

-Alors comment ça se passe sur tes terres ? Tu n'en as pas assez de te terrer loin du monde ? Le sud était un peu mort ces derniers temps, et ce n'est pas que de mon fait, c'est pour ça que j'ai décidé d'organiser cette petite rencontre, c'est bien d'avoir la puissance, mais à quoi sert t-elle si on ne peut pas voyager sur nos terres ? Enfin, avec ton second, tu ne dois pas trop t'ennuyer. Tu as toujours eu un petit faible pour les hommes hein ?

Les dernières questions étaient posées sur un ton de légère provocation. elle voulait pousser l'abyssale à rejoindre au moins en partie son point de vue, de manifester leurs puissances à l'Organisation...

Riful courait vers l'oasis, enthousiaste et hilare, comme si elle rejoignait une amie après une longue absence. Or, les abyssaux ne s'étaient jamais cottoyés strcito sensu. Leurs territoires étaient limitrophes et ne chevauchaient pas. Chacun restant dans son domaine, tapis dans l'ombre... En amassant des forces au nord et en remettant en cause la domination des deux autres abyssalaux, Isley remettait clairement en cause l'état de fait instauré jusqu'à présent.

_ Bien le Bonjour Abyssale du sud, Luciela! Isley est encore à la bourre je suppose!

Luciela reçut le salut de Riful avec naturel et une certaine gaieté. Même si le sourire de la dame de l'Ouest restait avenant et désintéressé, elle commençait déjà à réfléchir à comment tirer partie de la situation présente.

_ Et oui, en retard comme d'habitude, il est assez rare que les mâles arrivent à l'heure. Et puis tu le connais, il aime tellement le froid, la chaleur du désert doit lui être des plus désagréables. Et puis, dans son trou perdu où personne ne vit, il ne doit plus avoir l'habitude de rencontrer du monde et doit avoir perdu la notion du temps, il ne faut pas lui en vouloir.

Elles s'observèrent sans dire un mot. Non, Riful ne connaissait pas le maitre du nord. Certes, elle en avait entendu parlé par des éveillés mâles dont Duff, grâce aux souvenirs d'ex-claymores, mais biensûr, ces souvenirs restaient un angle de vu quelque peu limité. Chacun d'entre eux pouvait détruire l'Organisation à lui seul... lors de son éveil, Luciela l'avait elle-même démontré en ne laissant que ruines à Staff. Mais une alliance, ne serait-ce qu'entre deux d'entre eux, pouvait permettre quelque chose de plus définitif.

_ Alors comment ça se passe sur tes terres ? Tu n'en as pas assez de te terrer loin du monde ? Le sud était un peu mort ces derniers temps, et ce n'est pas que de mon fait, c'est pour ça que j'ai décidé d'organiser cette petite rencontre, c'est bien d'avoir la puissance, mais à quoi sert t-elle si on ne peut pas voyager sur nos terres ? Enfin, avec ton second, tu ne dois pas trop t'ennuyer. Tu as toujours eu un petit faible pour les hommes hein ?

Riful laissa Luciela faire sa tirade. Le ton taquin, tout comme le discours en lui-même, ne lui avait pas échappé.

_ Eh bien, sur mes terres comme tu dis, je voyais passer les jours les uns après les autres, semblables les uns par rapport aux autres et je m'ennuyais fortement. Les seules choses qui égayaient mon quotidien étaient les aneries de Duff et les innovations de l'Organisation. Mais depuis quelques temps, les mouvements d'Isley m'ont interpellé...

La gamine se posa sur une pierre, s'assit en tailleur, et prit un air légèrement contrarié avant de poursuivre de plus belle :

_ Pour qui il se prend Isley en remettant en cause notre autorité sur l'ouest et le sud? Comme si les innovations en chaine de l'Organisation ne suffisaient pas, il nous menace également. Pourquoi devrions céder à cet homme? Quels sont ses intentions? Pourquoi amasser toute cette armée si ce n'est pour dominer l'île et faire comme si l'on n'était que des obstacles mineures? Qu'est ce qui lui a pété au casque?!

Riful croisa les bras sur sa poitrine d'adolescente et prit alors un air sérieux :

_ Soyons honnêtes et jouons franc jeu Luciela. Il est probable que la seule chose qu'Isley vienne nous dire, c'est de nous rallier à lui en tant que sujet et rien d'autre. Dans ce cas, soit on obéit et on cherche à garder un semblant d'autorité sur nos territoire actuel, soit on résiste et on se ligue contre lui en amassant nos propres pions pour combattre le Nord. Sachant que le danger de cette dernière option est l'opportunité que celle-ci donne à l'Organisation contre nous autres.

Luciela écouta posément tout ce que Riful lui racontait. Elle était heureuse de toutes ces informations, sa vie dans le Sud avait été pour le moins pauvre en renseignements sur le monde extérieur, les quelques claymore de passages ne survivant pas assez longtemps pour discuter, ou étant peu en clin à la conversation. Mais bon, elle s'était peu à peu désintéressée de tout ce qui pouvait se passer, s'enfonçant de plus en plus dans la solitude.

Ce temps là était révolu, Luciela du Sud était de retour et il était hors de question qu'elle fasse figuration ou joue les pantins pour qui que ce soit, en attendant que l'Organisation ou d'autres éveillés tentent de la balayer.
elle avait assez peu eu à faire à ces fameuses innovations de l'organisation, le Sud semblait avoir perdu de l'intérêt à leurs yeux, ils ne tarderaient pas à s'en mordre les doigts, elle en faisait le serment.
Luciela ne put retenir un petit sourire quand Riful s'en prit à Isley, dénonçant sa tentative de spoliation de leurs terres. cela ressemblait à un caprice de petite fille à qui on tentait de prendre ses poupées.
Cela dit, la situation était préoccupante. Si Isley rassemblait des éveillés, cela ne pouvait signifier qu'une tentative d'invasion.
Les éveillés ne travaillaient pas en groupe, ce n'était pas dans leur nature, seul le pouvoir d'un abyssal pouvait parvenir à juguler leurs pulsions destructrices. il jouait en effet un drôle de jeux, cela dit, cela pouvait aussi se tourner à leur avantage, pour peu qu'elles soient apte à résister aux agressions qui les viseraient.
Riful se tenait devant elle, assise, les bras croisés avec un air sévère qui lui donnait un air boudeur.
Luciela avait eu le temps de réfléchir durant la digression de sa pair.
Elle ouvrit alors la bouche:

-Je suis d'accord, les agissements de Isley sont plus que curieux, mais si il remet en cause notre souveraineté sur nos terres, il ne pourra éviter la confrontation. Les éveillés ne feront pas le poids face à nous, seul Isley aurait ses chances, et encore. Cette armée que rassemble Isley peut toutefois se révéler fort intéressante, il peut nous débarrasser de l'Organisation. Son armée devrait être fortement entamée par ce genre d'actions, nos pouvoirs conjugués permettraient de la réduire à néant sans trop de difficultés.

Elle laissa une courte pose, lissant un pli de sa robe, avant de reprendre:

-Une alliance bipartite nous permettrait aussi de mieux résister aux inventions de l'Organisation. mais tu voudrais que nous aussi nous réunissions des éveillés autour de nous ? Bah, je n'aime pas l'idée de m'allier aux autres, mais je ne peux nier l'efficacité d'une telle mesure. Une assistance mutuelle, qu'en penses tu ? tout en restant les maitresses de nos propres territoire bien entendu, je refuse toute ingérence sur mes terres...

Luciela avait terminé cette phrase d'un ton sec. il était hors de question de lutter contre les rêves de gloire d'un abyssal pour tomber dans les griffes d'un autre. Des paroles murmurées à l'oreille de leurs futurs "pions" pourraient facilement mener à une rébellion, on n'était jamais trop prudent.

_ Je suis d'accord, les agissements de Isley sont plus que curieux, mais si il remet en cause notre souveraineté sur nos terres, il ne pourra éviter la confrontation. Les éveillés ne feront pas le poids face à nous, seul Isley aurait ses chances, et encore.

Riful posa l‘un de ses indexes sur ses lèvres, pensive.



Bien qu’abyssale, la maîtresse de l’Ouest avait dû imposer cette qualité jadis. Elle ne s’était pas éveillée en se disant, comme ses interlocuteur, « Riful l’abyssale ». De ce fait, elle avait toujours conservé ce besoin de le prouver constamment, notamment en évaluant ses chances sans prétention.

_ Cette armée que rassemble Isley peut toutefois se révéler fort intéressante, il peut nous débarrasser de l'Organisation.

La gamine eut un sourire indulgent en entendant la remarque de Luciela :

**ça… j’en doute ma grande…**

_ Son armée devrait être fortement entamée par ce genre d'actions, nos pouvoirs conjugués permettraient de la réduire à néant sans trop de difficultés.



Luciela fit une brève pause, lissant les innombrables plis de sa robe. Elle avait un goût sûr pour les habits. C’était élégant et très féminin. Riful regarda sa robe et se trouva subitement très mal habillée… elle tira légèrement sur sa « robe »



_ Une alliance bipartite nous permettrait aussi de mieux résister aux inventions de l'Organisation. Mais tu voudrais que nous aussi nous réunissions des éveillés autour de nous ?

_ Disons que… Riful prit une petite inspiration en réfléchissant brièvement, puis reprit sérieuse : avoir quelques belles pièces dans notre jeu pourrait être une aide précieuse.

_ Bah, je n'aime pas l'idée de m'allier aux autres, mais je ne peux nier l'efficacité d'une telle mesure. Une assistance mutuelle, qu'en penses tu? tout en restant les maitresses de nos propres territoire bien entendu, je refuse toute ingérence sur mes terres...

La gamine sourit en penchant la tête.

_ Evidemment que nous gardons nos terres sous domination directe. Tu n’as pas connu cela toi, Luciela. Le fait de combattre pour être reconnue en tant que maîtresse du sud. Moi, j’ai dû conquérir l’Ouest et m’y imposer. Je n’en laisserais pas une once à qui que ce soit…

Elle releva la tête vers la Demoiselle du Sud, lui faisant l’un de ses sourires enjoués et enjôleur.

_ Pour ma part, j’aime l’idée d’équilibre des pouvoirs. En rayant de la carte l’Organisation, nous faisons le jeu d’Isley qui se retournera contre nous ensuite. En nous battant contre Isley, nous faisons le jeu du Conseil… les choses sont donc plus délicates. De ce fait, oui. Je suis pour une alliance entre nous, maintenant. Mais, temps que nous ne saurons pas les intentions réels d’Isley… nous ne pourrons prendre aucunes décisions efficaces. Ce qui, en ce qui me concerne, me borne au statu quo.

Wotan devait trouver son contact en ce lieu aride qu’est le désert. C’était l’un des hommes les plus doués en filature que le monde puisse connaître. Par mesure de protection il ne voyageait jamais en groupe et ne rejoignait ces amis que le soir venu afin de manger un morceau avec eux. Il marcha donc des heures durant à la recherche des caravanes. Lorsqu’il les trouva, elles étaient détruites, aucune roulotte ne fut en un seul morceau. Hommes, Femmes, enfants, vieillard et même femme enceinte avait eut leur vie arraché par un éveillé.
Par contre, il n’y avait aucune trace de l’homme qu’il recherchait.

Il emprunta un cheval à l’un des cadavres et chercha le maure disparu. Il était certain que l’homme était encore en vie. Au bout de plusieurs heures de recherche il eut enfin une piste le menant à endroit recouvert de galets. Un pan de son manteau s’était coincer et s’était arraché. Le bout de tissu flottait ainsi tel un petit drapeau dirigé par le vent.
Wotan pris le petit tissus et regarda la direction ou il devait aller.
Il fallait se dépêcher, à cette heure ci les tempêtes se déchaînaient et durait jusque tard dans la nuit. Quand à la température, même pour un claymore, il faisait très froid les soirs dans ce désert.
Peu à peu les traces le menèrent à une dune d’où il put constater deux puissances énormes. L’affaire se compliquait. Si jamais, elles se sentaient surveiller, il faudrait fuir car les deux éveillés risquaient de vouloir lui voler la vie ou de le faire méchamment souffrir afin de le transformer en monstre.
Il remonta la trace rapidement et tout en maintenant un trop soutenu, inspectait les environs. Il monta une sorte de colline et découvrit une grotte permettant de s’y réfugier. A l’intérieur, un homme âgé et de corpulence très sèche tentait tant bien que mal de refreiner sa pulsion de peur et de mort. Sa cape, déchirer était de la même couleur que le bout de tissus prélevé.
Il reconnu Wotan, et l’invita à s’asseoir.
PNJ-Protégez moi, supplia l’individu.
Wotan-Je suis désolé, mais l’intérêt de la mission avant tout. Que me proposez-vous en échange de votre vie ?
PNJ-"Le meilleur cheval que la terre ait porté. Un cheval méranse de robe noire corbeau. Calme, résistant, mais répondant au moindre désir du cavalier. Cette jument est notre meilleur bête. Je te l’offre si tu m’évacue d’urgence. Elle se trouve dans un village nomade non répertorié à l'entrée du désert.
Wotan- "D’urgence certainement pas. De une tu ne m’as pas donné les accords que réclame mon seigneur et de deux ta simple parole ne me suffit pas. Signe par écrit un contrat, signe le et valide le ensuite Tu me le fait en double exemplaire pour moi et un pour toi."

Une fois ceci fait, il sorti mais eut cependant la désagréable sensation de se trouver en plein centre d’une arène. Il faut dire que les deux monstres le regardaient un peu comme s’il était un insecte.

*Heuuuu je fais quoi moi… Faisons un brin de causette, si sa devient dangereux, on filera. *
Mais l’homme n’avait pas attendu Wotan pour s’enfuir la queue entre les pattes. De toute manière, vu sa carrure et son âge, il ne ferait certainement pas un bon repas.

Wotan-"Quelle chance, je n’es pas un soleil mais deux. Puis-je connaître les doux noms des deux étoiles que je viens de rencontrer?"

[hors rp: désolé du court post riful, j'ai essayé de le faire rapide, malgré tout, j'espère que tu sera inspiré^^]

- Quelle chance, je n’es pas un soleil mais deux. Puis-je connaître les doux noms des deux étoiles que je viens de rencontrer?

Les deux abyssales restèrent sans voix. D’abord un vieux débris qui détallait comme un lapin, maintenant un guerrier semi-yoma qui se la jouait « courtois »… Après s’être jeté mutuellement un regard perplexe, les deux abyssales eurent ensuite des réactions bien différentes.

Luciela fit mine d’épousseter sa robe, puis soupirant profondément, elle se redressa, regarda l’homme de haut-en-bas avec mépris avant de s’adresser à Riful :

- Restons-en là ma chère. Disons que ta théorie sur l’équilibre me conviens pour le moment. Nous discuterons à nouveau quand le temps sera à l’orage.

La dame du sud était restée la plus évasive possible face à cet inconnu. Au vu de l’allure de celui-ci, et vu son état en lui-même, un guerrier semi-yoma non éveillé, il n’était ni dans les rangs d’Isley, ni dans ceux de l’Organisation. Il n’était donc pas nécessaire de l’abattre, elle laissait se choix à sa consœur de l’Ouest ou à son balourd de bras droit.

- Ça me convient aussi, heureuse que tu acceptes mon offre.

La gamine dit cela avec un sourire satisfait, la venue de cet homme était un bon point, il avait abrégé la conversation au bon moment. Cela lui avait donc permis d’obtenir ce qu’elle souhaitait vraiment. L’assurance que Luciela ne ferait rien contre elle, qu’elle conserverait leur position et qu’elle ferait front face à Isley dès que celui-ci se déciderait à bouger. Restait le sujet de l’Organisation mais cela, malheureusement, la décision se prendrait certainement à titre individuel. L’annonce du départ de Luciela la sortie de ses petites conclusions :

- Sur ce, je te laisse en bonne compagnie. À très bientôt.

- Au revoir! Rentres bien.

Luciela tourna le dos aux deux individus et marcha vers l’autre bout de l’oasis, sans se retourner, de son pas tranquille et gracieux. En solitaire qu’elle était, elle en avait assez de parler, la conversation avait atteint sa limite avec Riful, et cet homme lui était parfaitement indifférent.

Lorsque la jeune femme ne fut plus en vue, ne se départageant pas de son sourire enthousiaste, l’enfant fit face à l’inconnu et lança un amical :

- Bien le Bonjour étranger! Qu’est-ce que tu fais dans un milieu aussi aride? Ça manque singulièrement de compagnie, non?

Riful se rasseyait sur un rocher en papotant tranquillement avec l’étranger. Après tout, demander leur identité à des abyssaux… En riant elle lui demanda :

- Mais comment fais-tu pour faire courir comme des lapins les vieillards? Moi et mon compagnons n’y sommes jamais parvenus! D’ailleurs, si tu le permets, j’aimerai le rejoindre, il a besoin d’aide, il doit être encore enlisé dans le sable.

La gamine se leva et marcha gentiment vers le désert, les cris de Duff reprirent de plus belle dès qu’il l’avait senti approcher. Mais Riful se ravisa un instant. Elle se retourna vers l’individu et s’adressa à lui en fronçant les sourcils :

- Il serait mieux pour tout le monde que tu oublies cette rencontre. Retrouves ton bonhomme et continues ta petite vie… en d’autres termes… je repars seule de ce côté.

Elle pointa du doigt la direction de laquelle venait des plaintes, puis avant de faire un petit clin d’œil ajouta le plus simplement du monde :

- Bien le Bonjour chez toi! Je m’en retourne dans mon pays.

Après quelques minutes de marche, Riful se retrouva en face de son abruti de compagnon, beuglant comme un veau…

- Riri…

- Ralala… je vous jure…

Elle éveilla son bras qui se mua en une multitude de lianes et sortit Duff en un clin d’œil. Le maintenant en l’air, elle lui fit remarquer qu’il serait mieux qu’il reprenne forme humaine, chose qu’il fit bien entendu. Une fois déposé au sol et après avoir jeté un regard rapide partout autour de lui, l’homme dut se rendre compte qu’il lui manquait quelque chose.

- Riri…

- moui?

- je trouve plus mes fringues…

- mouaih… je vois ça… bah écoutes, tu vas mettre tes mains devant… et marcher comme ça jusqu’à la maison tant que t’auras pas d’autres solutions… vois plus que ça mon pauvre dudu…

- tu plaisante???!!!

- non!

Riful garda tant bien que mal son air sérieux alors qu’elle mourrait d’envie de rire aux éclats et se dirigea vers l’un des corps laissés par l’attaque de la caravanes. Elle se saisit de l’un des pagnes et d’un gilet.

- Tiens! Ça ferait l’affaire jusqu’au château!

- merci…

- de rien!

Après avoir mis ses frustres, Duff rejoignit l’abyssale qui avait déjà commencé à marcher en direction de l’Ouest.

Wotan fut surprit de voir qu’aucun des éveillés ne sembla vouloir faire mumuse avec lui. Enfin, il se rendit compte qu’il n’aurait pas se trouver à cette endroit vivant. On lui demandait donc de garder le silence sur le peu de ce qu’il venait de voir.
Wotan -"Ben je n’ai pas vu grand-chose. Quand à ce que vous me demander, impossible d’oublier un regard enfantin et délicat avec une aussi grande puissante. Donc non, je n’oublierais pas, par contre, si sa peut vous rassurer, je n’en dirais rien à personne tant que sa ne nuira pas à mes intérêt. Quand à un éventuel chantage, je déteste cela donc vous n’aurez pas de risque immédiat avec moi.
Sur ce, je me dois de vous laisser, j’ai un jeu de piste à faire avec ce vieillard. Au plaisir de vous revoir un jour dans d’aussi agréable condition que celle actuelle."

Il commença à remonter la piste jusqu’au contact mais s’aperçut au dernier moment que c’était une fausse piste. Il fallut rechercher pendant trois heures le vieux débris.
Wotan -"Suffit vieux schnoque, montre en croupe derrière mon cheval, on doit partir avant que la tempête ne débute vraiment." Lorsqu’ils arrivèrent au bord du désert on voyait les premières huttes des nomades.
Trois nomades vinrent les accueillir et tout le monde passa la soirée au près du feu en attendant la fin du déchaînement des éléments.

Le lendemain, Wotan se leva et demanda sa récompense pour avoir aidé le vieux. Mais tous rièrent lorsqu’il montra l’écrit réaliser la veille.
Nomade - "Vous n’êtes pas de chez nous étranger. Dehors les éléments nous poussait à vous offrirent l’hospitalité. Aussi l’avons-nous fait mais c’est tout. Et quand bien même nous accepterions. Votre homme est parti depuis longtemps avec le cheval dont vous parliez."
Wotan sorti donc le visage rouge de colère, regarda l’un des nomades et l’obligea à venir avec lui après avoir pris deux selles et une corde. Ils galopèrent ainsi jusque à la tombée de la nuit dans le désert et retrouvèrent l’homme entrain de manger tranquillement son repas.
Visiblement, il ne s’attendait pas à être retrouvé et encore moins à être corrigé.
Wotan l’humilia après l'avoir bastonné puis lui brula chacun de ces vêtements et parti avec le plus beau cheval, sellé et magnifique. Le nomade avait du le suivre pendant trois jours avec les deux autres chevaux puis put retrouver sa liberté par la suite.

Plusieurs jours plus tard, Wotan s’occupa soigneusement de réparer les fers des quatre sabots. Il brossa crinière la après avoir fait la robe robe, débarrassa la terre et les cailloux coincer entre les fers comme chaque jour après leur excursions.
Finalement, afin d’apaiser la noble bête, il tailla de fine aiguilles en bois et lui fit de l’acuponcture. Il proposa a un marchand de grande renommé de lui offrir la meilleur selle possible en échange d’un contrat avec sire Gaki. Le marchand s’empressa d’accepter et parti en direction du noble qui redorait son blason.
*Sire Gaki devient chaque jour un peu plus un homme d’importance. Cependant, il faudra faire attention lorsque celui-ci n’aura plus besoin de moi, il est fort à parier qu’il tentera un assassina afin de se débarrasser de moi. *

Il adorait sa nouvelle bête, une robe noir, un crin assez long, musclé sans graisse apparente et surtout il était jeune et en bonne santé. Son caractère était calme, mais il répondait à la moindre pression de pied de son cavalier. C’était une jument sublime que tout les roi aimerait posséder.
Le seul point faible de cette monture, c’était le fait qu’elle était anxieuse et en ce sens l’acuponcture lui faisait un bien fou. D’ici une petite semaine, il pourrait lui apprendre à vaincre ses peurs et ne pas être terrifié face à la vue du sang qu’il soit éveillé, humain ou yoma.

[Fin de post.]

évalutation faite par l'arbitre 3