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 Rikou no Abigaïl {Terminée}

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MessageSujet: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeSam 26 Sep - 22:10

Nom : Elle n'en a aucun souvenir ; ou peut-être n'en a-t-elle jamais eu.

Prénom : Abigaïl

Age : 20 ans

Rang : Claymore

Numéro du Claymore : n°5

Classe : 78

Type : Défensif

Surnom : Rikou no Abigaïl (Abigaïl, La Sage)

Symbole :

Rikou no Abigaïl {Terminée} A06z

Pouvoirs :

  • « Abigaïl, la clairvoyante » : Etant de type défensif, la Claymore Abigaïl ne possède aucun pouvoir lui permettant de lancer un assaut direct à l'ennemi. En revanche, elle excelle dans le contrôle des fluides de yoki, et en particulier dans la lecture des énergies. Elle peut ressentir l'énergie démoniaque dans une zone d'un kilomètre à la ronde, en déterminer la puissance, la densité, l'évolution. Grâce à cette faculté étonnante, elle est considérée comme l'un des yeux de l'Organisation. D'autre part, sa lecture des énergies lui permet d'anticiper certains mouvements, s'ils ne sont exécutés trop rapidement, et d'analyser les techniques de ses comparses claymores, tout comme des yomas, ce qui lui confère un certain avantage en situation de combat.
  • « Abigaïl, la fuyante » : En faisant circuler les fluides dans tout son corps, elle crée un système d'aimant, d'anti-attraction par rapport au yoki de ses adversaires. Son énergie peut donc repousser l'énergie de ses opposants, et son corps évite instantanément les coups qui lui sont portés. Cependant, cette technique demande une grande concentration, et une forte libération de l'énergie démoniaque (au stade des 30% et plus), et ne peut être utilisée que pour une durée limitée de quelques minutes. Dans le cas contraire, elle laisse des séquelles temporaires, telles qu'une grande lenteur, et/ou une incapacité à se servir de nouveau du yoki. D'autre part, il est très difficile d'enchaîner cette technique avec un coup porté de front. Abigaïl n'utilise donc « La Fuyante » qu'en cas de force majeure.
  • « Abigaïl, la guérrisseuse » : Son type défensif lui permet bien entendu de régénérer ses blessures et de faire repousser ses membres arrachés. Elle ne maîtrise pas encore parfaitement cette faculté, et cela lui demande beaucoup de patience et de concentration, additionnés à une bonne circulation et densité de l'énergie démoniaque dans la zone lésée.

Cependant, malgré ces quelques pouvoirs, la force physique d'Abigaïl reste bien dérisoire face à la qualité de ses techniques. Bien illustratif de son type défensif, elle préfère manier les énergies que de se battre de front. Cela lui vaut, en partie, son surnom de « La Sage », qui dévoile qu'elle préfère se montrer avisée et réfléchie plutôt que de foncer tête baissée dans une mêlée où elle pourrait ne pas avoir l'avantage.

Description générale :


  • Physique : « Une beauté sans grâce est une beauté sans appas. » dit l'adage. Abigaïl est loin de ne pas posséder cette grâce si caractéristique qui rend une femme sublime aux yeux du monde. La Claymore a l'allure et le maintien d'une sylphide ; elle a toute la beauté d'une fée venue de contrées lointaines. Nous pouvons la qualifier de grande, elle doit mesurer aux alentours d'un mètre soixante-dix, pour quelques cinquante kilogrammes. Sa silhouette, féline, élancée, athlétique même, se présente tout en courbes menues, non sans élégance. Le creux de ses reins est parfaitement marqué, le galbe de ses mollets frise une touchante perfection, ses jambes infinies semblent vouloir l'élever jusqu'à un firmament inconnu et lointain. Toujours, elle se tient droite, presque avec sévérité, et ses gestes paraissent lents et calculés. Et, surplombant cette silhouette au combien longiligne, se dresse un visage de nymphe. Des traits d'une finesse extrême, une bouche rose et charnue, et, ce qui attire et envoûte avant-tout : deux grands yeux en amande, mis en valeur par des cils d'une longueur infinie, et dont les iris gris argenté font froid dans le dos. « C'est donc une Sorcière aux yeux d'argent », pourrait-on en déduire très justement, avec un peu d'amertume devant la joliesse de la combattante. Combattante ? Difficile à croire, devant ce corps frêle, et ces articulations semblant prêtes à se briser, cette peau laiteuse, d'une blancheur incomparable, que l'on imagine déjà couverte d'hématomes au moindre impact. Pourtant, l'expression rude qu'emprunte parfois son visage angélique porte à confusion. Il est évident qu'une femme vivant sainement ne peut jeter un regard aussi froid et condescendant, on en déduit donc, candide, que celle-ci n'est pas comme les autres, que son existence doit être bien contraignante. Et pourtant, pour couronner le tout à cette beauté étrange, la belle arbore une chevelure d'une blondeur irisée, frisant vers un blanc pur, lisse et soyeuse. Une mèche de ces cheveux blonds lui barre l'oeil droit, renforçant parfois ses faciès plein de sévérité. Dans ses pupilles d'argent brille cette lueur qui sème le doute. Du courage, de la combattivité, de la sagesse peut-être. Ou les trois en même temps. Ce qui est sûr, c'est que rien ne semble capable d'ébranler sa détermination. Pour ce qui est de sa tenue vestimentaire, elle n'échappe pas à la règle ; elle porte l'habituelle tenue de combat relative aux claymores. C'est-à-dire une combinaison grise très claire qui colle au corps, de larges épaulières scintillantes, une cape flottante, et bien entendu, ornant son buste, son symbole, quelques traits et fioritures entrelacés, qui pourtant veulent tant dire. Pour finir, dans son dos, on peut apercevoir un long manche, où se trouve gravé ce même symbole. C'est une claymore qu'elle se doit d'emporter partout où elle va, ces immenses épées que l'on dit plus grandes que les guerrières du même nom. Mais avant cette transformation radicale, de simple humaine à guerrière mi-humaine, mi-démone, avant que sa chevelure ne s'éclaircisse, Abigaïl arborait des cheveux d'un roux flamboyant, des yeux bruns tirant vers le noir, et son visage d'enfant était couvert d'éphélides. Encore aujourd'hui, lorsqu'elle tombe par hasard nez-à-nez avec son reflet, le reflet d'une âme brisée, elle peine parfois à se reconnaître ...
  • Mentale : « Abigaïl, La Sage », tel est son surnom. En effet, la claymore se distingue par une grande sagesse, une grande connaissance de ce qui l'entoure, et une curiosité exacerbée. Plus stratège que réelle combattante, elle se montre rusée et avisée en toute circonstance, et n'hésite jamais à faire fonctionner ses méninges pour se sortir de situations difficiles. C'est avant-tout grâce à cet atout qu'elle fait éventuellement un bon leader, mais sa tendance à trop réfléchir peut parfois lui porter préjudice. Cependant, la jeune femme a quelques dehors solitaires ; elle n'accepte que rarement une compagnie jugée trop souvent importune, rejette avec une facilité déconcertante ses comparses claymores, et elle n'apprécie guère les missions en équipe, quel que soit le potentiel de ses alliées. Elle peut paraître au premier abord plutôt froide, glaciale même, mais en fouillant un peu au fond de cette femme lésée, on s'aperçoit bien vite qu'elle n'est pas si mauvaise, et même généreuse et bienveillante. Sa dure existence l'a endurcie, et rien ne semble être capable de la déstabiliser. Elle possède un sang-froid incroyable, et ne perd jamais le contrôle d'elle-même. Calme, on pourrait même la qualifier de flegmatique. D'autre part, sa bonne volonté, son assurance, et son perfectionnisme font d'elle une guerrière hors pair, capable de tout pour mener à bien une mission, peut-être par souci d'orgueil. En effet, Abigaïl hait l'échec plus que tout -sans doutes des séquelles d'un passé jugé douloureux. Lorsqu'elle se sent sur le point d'échouer, et seulement là, elle peut perdre son sang-froid, et est prête à tout monnayer pour arriver à ses fins. De plus, la Claymore apparaît comme étant condescendante, sans réelle pitié à l'égard de rien ni personne, sans coeur même, mais en réalité, elle fait d'un poids deux mesures, et aurait même des qualités humanistes. Cependant, elle préfère se donner une image d'indifférence pour ne plus souffrir de rien, et s'est construit une sorte de mur la séparant du monde extérieur. Son avis à propos de l'Organisation demeure mitigé, certainement plus péjoratif que mélioratif. Elle s'est forgée une opinion bien claire sur la question, voyant d'un mauvais oeil les activités semble-t-il douteuses de ses employeurs, mais ne semble pas s'en formaliser pour le moment, se contentant d'exécuter les ordres à l'image d'une simple machine à tuer sans âme.









Histoire :

« Le temps où le bonheur naquit ... »

Sombre, sombre nuit ... Une obscurité brumeuse avait englouti, cette même nuit où le Chaos se généra, la petite commune de Fenhrir, située au centre d'une forêt de chênes centenaires, bordée de chaînes de montagnes si hautes qu'on les disait infranchissables. La pluie s'abattait alors sur Fenhrir, et s'y déversait en rafale, si bien que les habitants crurent à un déluge. Ils parlaient tous de mauvais présage. Les rumeurs disaient aussi que Charlotte, cette charmante rousse à la peau blanche comme neige, allait donner naissance cette même nuit à son tout premier enfant, qui, disait-on, n'était autre qu'un enfant illégitime. Là, dressée fièrement au centre de la voûte étoilée, la lune souveraine admirait le village de ses yeux bienveillants, comme pour rassurer les habitants de la mauvaise augure qui plânait au-dessus de Fenhrir en cette étrange nuit d'automne. La plainte qui s'élevait en temps normal du village s'était tue ; les habitants s'étaient réfugiés au coin du feu dans leurs chaumières, puis avaient paisiblement trouvé le sommeil, bercé par la douce mélodie des gouttes d'eau contre le sol glacé. Personne ne s'attendait à ce qu'un tel drame arrivât alors. Un cri fendit le silence absolu qui règnait cette nuit-là, un cri perçant, angoissant, celui d'une femme à l'agonie. Certains crurent reconnaître la voix à l'accoutumé si claire de la belle Charlotte, et le mutisme s'effaça, la plainte s'éleva de nouveau. On s'agitait dans les maisonnettes aux toits de chaume, on se demandait bien pourquoi la sainte Charlotte, à la chevelure flamboyante et aux yeux d'un vert émeraude, avait bien pu émettre un son d'une telle stridence. Bientôt, on se bouscule, on se précipite au-dehors, en un flot humain incommensurable, en direction de la demeure de la jeune femme, située juste à l'entrée de la ville. Un second cri retentit alors, de nouveau Charlotte, puis la voix d'un homme s'éleva, forte et sévère. Un gémissement, une plainte sourde. Les habitants accéléraient le mouvement, se montaient presque dessus tant ils s'affolaient. Lorsqu'ils atteignirent enfin la chaumière en question, ils aperçurent une raie de lumière se glisser sous la porte à demi-ouverte. Jetant un regard par l'embrasure, le spectale auquel ils assistèrent les sidéra.

« Quelle ... Quelle horreur ! »

Les femmes se voilèrent la bouche pour s'empêcher de hurler, les hommes demeurèrent las, les yeux exhorbités de stupeur, voilant de leurs mains fortes les yeux si innocents des quelques enfants présents. La scène avait beau surprendre, elle n'en était que plus lugubre. Une odeur insupportable monta au nez des habitants, l'odeur de la Mort, l'odeur du sang. Là, devant eux, apparaissait quelque chose de tellement affreux que c'en était indescriptible. Les murs de la maisonnette semblaient avoir été repeint d'un rouge carmin, d'un rouge hémoglobine glaçant. Le premier détail qui attira l'attention fut le corps inerte d'un homme, gisant à même le sol dans son propre sang, une dague lui ayant tranché le corps de la mâchoire jusqu'à l'abdomen. Difficile de reconnaître l'ahurissant personnage dans de telles conditions, mais les habitants de Fenhrir en conclure que l'homme mystérieux n'était autre que l'amant de Charlotte, et le père de l'enfant qu'elle portait. En parlant de Charlotte, où était-elle ? Que lui était-il arrivé ? Il ne fallut pas longtemps aux habitants pour tomber nez-à-nez, cette fois-ci, avec le cadavre de la jeune femme, las et sans vie, avachi sur le lit dont les draps étaient désormais aussi rubescents que le reste. Ils eurent quelque mal à reconnaître celle qui auparavant avait été l'une des plus belles femmes de Fenhrir. Bien sûr, elle arborait toujours cette chevelure de cuivre caractéristique, cette peau blancheâtre, et ces fameuses éphélides, mais le corps semblait avoir été tant frappé qu'il en était devenu méconnaissable. On extrapola bien vite, aux vues des faits : Charlotte, sur le point d'accoucher, est abordée par le père de l'enfant, furieux, qui, perdant son sang-froid, laisse à ses poings l'honneur de s'exprimer. Celle-ci, cherchant désespérément à se défendre, s'empare dans son dernier souffle d'un poignard, et déchire le corps de celui qu'elle avait aimé, il fut un temps. Quelle tragédie ! Quel drame ! Pourquoi avait-il fallu que Charlotte soit la victime, elle qui était encore dans la fleur de l'âge, elle qui avait juré de demeurer digne et vertueuse ? Sa mort prématurée provoqua des flots de pleurs, de sanglots, et de désespoir. Les femmes s'étaient pliées en quatre tant le chagrin les dévastait ; les hommes, eux, lançaient quelques prières à la cantonnade pour la paix des âmes des morts. Cependant, on pensa alors à un détail que l'on avait dès lors omis.

« L'enfant ? Où est l'enfant ? »

La question s'imposa alors comme une évidence. Après moult recherche, on mit enfin la main sur le nourrisson, allongé paisiblement aux côtés de sa génitrice, couvert de sang. On l'essuya, le frotta énergiquement, le fit reluire. Les femmes se pressèrent autour de lui, curieuses, le prirent dans leurs bras frêles, et pleurèrent de nouveau pour Charlotte, et pour l'orphelin. Orphelin, qui s'avéra être une orpheline. Et, pour l'ironie de la chose, on nomma la petite fille « Abigaïl », 'celle qui donne la joie', en espérant qu'elle connaisse un sort plus louable que celui de ses parents.


« Le temps où le bonheur s'étiola ... »

La petite Abigaïl devint bien vite une enfant enjouée, précoce du haut de ses dix années florissantes, irradiant d'une superbe inavouée, et chaque habitant de Fenhrir voyait dans sa chevelure rousse enflammée, sa peau tâchetée d'éphélides ravissantes, et ses grands yeux expressifs toute la grâce et la beauté rayonnante de sa défunte mère. L'enfant se montrait curieuse, avait toujours une soif d'apprendre exacerbée, et tous demeuraient béats devant sa rhétorique, bien qu'imparfaite, qui pourtant les illuminait d'une admiration bien commune. Enfant de tous, enfant de rien, le village de Fenhrir avait tout simplement adopté la belle rousse, et les habitants se faisaient un plaisir de lui fournir soin et nourriture. Les quelques mères en mal d'affection lui cousaient les plus jolies robes, simples mais de mille couleurs châtoyantes, domptaient sa chevelure de feu, la toilettaient minutieusement avec l'eau pure de la source des montagnes. Les pères et chefs du village, quant à eux, lui transmettaient leur connaissance de la vie, passaient des heures infinies à lui enseigner l'écriture, la lecture, le bon-parler, et lui offraient toujours, en récompense des leçons que la jeune fille récitait et restituait avec soin, du gibier frais de la matinée, qu'ils faisaient habituellement rôtir en plein centre de la place du village. Il était évident que la charmante Abigaïl nageait dans le plus profond bonheur qui pût exister sur cette terre, et ce bonheur, elle le transmettait aux villageois sans concession, leur adressant quelques millions de sourires, chacun emprunt d'un peu de soleil. Mais bien évidemment, toute belle chose a une fin, et dans le cas présent, celui d'Abigaîl, celle qui donne la joie, la fin fut plus atroce que toute autre fin. Et jamais elle ne s'était doutée que ce bonheur lui échapperait de façon si brutale, que tout ce pour quoi elle vivait encore disparaîtrait pour toujours ...

L'histoire se déroule durant un après-midi habituel. Le soleil gouvernait le village et le berçait de ses rayons, se dressant dès lors au zénith. Belle journée, à première vue. Les hommes s'étaient réunis pour philosopher et débattre, comme à l'accoutumé, et les femmes, quant à elles, se chargeaient de préparer le grand banquet qui aurait dû tenir lieu le soir même, afin de fêter l'arrivée en fanfare du printemps. Pourtant, on s'inquiètait du sort d'Anagnostès, celui que l'on surnommait « Le ClairVoyant » car il était chargé de surveiller la frontière du haut de sa tourelle, mais le pauvre homme avait attrappé une pneumonie, et demeurait cloué au lit dans un état plus que lamentable. Incapable alors de siéger à son poste, l'épouse du chef du village, Eulalie, avait sollicité la jeune Abigaïl afin de le remplacer l'espace d'une courte journée.

« Si tu remarques le moindre détail suspect, l'avait-elle mise en garde, sonne le cor, et le village sera immédiatement évacué. »

Bien évidemment, Abigaïl n'eut pas l'impolitesse de refuser. En outre, comment se dresser contre l'autorité de la grande Eulalie, qui parvenait à faire ployer quiconque d'un regard. Après quelques conseils de moindre importance, Eulalie s'en était alors retournée à sa besogne, et la jeune enfant admirait la belle dame s'éloigner dans sa large robe de paysanne qui enserrait gracieusement sa taille ceintrée, et dont la longue chevelure noire sombre roulait frénétiquement sur son dos frêle. Lorsqu'Eulalie fut trop loin pour distinguer encore sa précieuse beauté, Abigaïl fila en direction de la tour de garde, d'une démarche assurée. Celle-ci se trouvait à un ou deux kilomètres du village, et de là, on avait une vision périphérique sur la forêt, et ses alentours. Tout excitée de la mission qu'Eulalie lui avait gracieusement confié, Abigaïl se promit de ne pas faillir à sa tâche, tout en sachant pertinemment que cela faisait des années que rien ni personne n'avait tenté d'introduire quelques maux dans le village. Après de longues minutes de marche effreinée, qui lui parurent durer une éternité, l'enfant aux cheveux roux atteint enfin son Graal. La tour panoramique devait bien mesurer une vingtaine de mètres, et l'on pouvait rejoindre le sommet de l'édifice à l'aide d'un large escalier en colimaçon. Abigaïl, pourtant déjà tout essouflée, grimpa une à une les marches interminables, sans jamais se décourager. Lorsqu'elle eut enfin atteint le sommet de l'édifice, elle ne put s'empêcher de s'enthousiasmer devant une vue d'une telle beauté. De là où elle se trouvait désormais, elle avait une vision d'ensemble sur l'immense forêt qui s'étendait sur des kilomètres, dont chaque chêne semblait à lui seul témoigner d'une histoire merveilleuse. Le brun farouche de leurs branches sinueuses, le vert impérial de leur feuillage, tout en eux respirait une dignité et une noblesse à couper le souffle. Et tout autour des arbres divins, des monts abrupts les enveloppaient comme un voile grisâtre, couvert çà et là de cratères et de pics vertigineux. L'espace d'un instant, Abigaïl se perdit allègrement dans ce paysage de songe, en oubliant presque sa mission première. Ses yeux sombres paraissaient avaler l'infini vert et bleu, sa bouche charnue ressemblait à une demi-lune, entrouverte de béatitude. Enivrée par l'air frais qui faisait danser ses mèches flamboyantes, submergée par l'extase, elle se demanda alors si elle n'avait pas plongé en plein nirvana. Pourtant, l'exaltation du départ se dissipa tout de même, laissant place au sérieux de la mission qui lui avait été attribuée. Sa concentration était extrême lorsqu'elle balayait du regard les alentours, plissant des yeux pour mieux distinguer quelques silhouettes qui se seraient audacieusement nichées entre les troncs des chênes centenaires. Mais par le plus grand malheur, elle perçut derrière elle des sons indistincts, et, se retournant avec la vivacité d'une hirondelle, elle se trouva nez-à-nez avec un homme qui lui était en tout point inconnu. Chevelure d'un brun chaud, qui lui barrait le front de façon rebelle, visage d'une laideur si terrifiante qu'un frisson lui parcourut l'échine. L'homme avait enfoncé son oeil doré dans celui plus sombre de la jeune fille, et en une fraction de seconde, son visage se changea du tout au tout. Bien que déjà très laid, il devint repoussant à l'extrême. Sa peau devint grisâtre, ses cheveux blanchirent, ses muscles se décuplèrent, ses dents s'allongèrent.

« Allez, petite, sonne donc le cor. Préviens ces pauvres villageois que leur heure est venue. Nous avons faim. Nous avons faim ... de tripes. »

Abigaïl poussa un hurlement d'une stridence incomparable. Le démon avait dit 'nous', elle l'avait bien entendu. Alors qu'elle tournait de l'oeil, elle aperçut au pied de la tour de pierre deux autres créatures, aussi laides l'une que l'autre. Ils étaient donc plusieurs ... Et ils en voulaient à la vie des villageois de ce paisible Fenhrir ... La jeune enfant déglutit. Ses yeux exhorbités demeuraient rivés sur le démon, qui se gargarisait de rire. Tout son corps s'était raidi, il lui semblait même qu'elle n'était plus capable de bouger un muscle, tant la peur la paralysait. Allait-il la tuer ? C'est cette question qui la vint à l'esprit. A cet instant, la vie des villageois ne comptait plus face à la sienne. Elle voulait vivre, vivre toujours plus. Elle qui n'avait encore connu la peur, elle découvrait ce sentiment avec une douloureuse amertume.

« Il est temps d'y aller. Sonne le cor, petite, et nous reviendrons te finir quand, là-bas, tous auront rendus leur dernier souffle ... »

La voix du démon faisait froid dans le dos, et à ses mots, les trois créatures du diable empruntèrent le chemin qui menait au village, d'un pas somme toute nonchalant. Etant donné la distance qui séparait le tour du village, Abigaïl aurait eu tout le temps de sonner le cor, et les villageois s'en seraient alors sûrement sortis indemnes. Mais cette peur qui la paralysait lui ordonnait de se sauver, de courir le plus loin possible de ce lieu maudit, de sauver sa peau avant celle de ceux qui l'avaient tant chérie. Et c'est malheureusement ce que la jeune fille choisit de faire. Telle une tornade, ses jambes la guidaient hors de la tour. Elle percuta une table ; le cor s'écrasa sur le sol en un bruit sourd. Elle courait, elle courait à en perdre haleine, toujours plus vite. Son unique peur la guidait ; jamais elle n'aurait imaginé être capable de courir à une telle allure ... Rapidement, elle eut quitté la tour de garde, et s'engouffra par la suite dans la forêt, cette forêt obscure qui ne lui disait rien qui vaille. Mais sa soif de vivre était tellement intense à ce moment précis qu'elle ne parvenait plus à réfléchir à ses actes. Lorsqu'elle eut atteint le centre de la forêt, elle s'accroupit, se recroquevilla sur elle-même, et plongea sa tête dans le creux de ses bras. Alors, et seulement là, elle se mit à sangloter, priant pour que les créatures du diable ne la retrouvent pas, pour que les chênes la protègent du mauvais sort. Les larmes roulaient sur ses joues comme jamais, bientôt, elle inondait sa robe d'un flot de larmes dévastatrices. Pourvu qu'elle s'en sorte, pourvu qu'elle survive ... Ce furent les seuls mots qui parvinrent à se glisser dans son esprit embrumé ...

La nuit tomba plus vite que prévu. L'obscurité qui avait envahi la forêt de pins était si dense qu'Abigaïl ne parvenait pas à distinguer quoi que ce soit. Tremblante, prise de sanglots convulsifs, elle savait que les démons la retrouveraient, que cela n'était qu'une question de temps. Chaque craquement de branches, chaque souffle de vent retardait son exécution, et la faisait frémir, se replier sur elle-même. Alors, dans cette nuit terrifiante, des sons effrayants, des grognements inhumains parvinrent à ses oreilles. Ils étaient là, ils allaient la dévorer comme ils avaient dévoré tous les villageois. Si seulement elle avait sonné le cor ... L'enfant rousse ferma les yeux, résignée à recevoir son châtiment, mais au lieu de se perdre dans les limbes, une douce lumière la tira de son agonie. Ce fut la première fois qu'elle la voyait, celle qu'elle appela par la suite sa 'salvatrice'.

Spoiler:

C'était une femme grande et mince aux cheveux d'un blond blancheâtre, et aux yeux argentés. Etait-ce donc l'une de celles que l'on appelait 'Claymore' ? Ces « Sorcières aux yeux d'argent », chargées de délivrer le pays de ces terribles démons sanguinaires ? Mais celle-ci semblait différente, elle rayonnait, son aura subjugait Abigaïl de par son étrange chaleur. La femme dégaina sa claymore, et en un tournemain, lacéra, déchira, émietta les corps des trois démons, qui s'affaissèrent dans des flots de sang violacé. La petite fille resta coite devant la superbe de sa salvatrice. Celle-ci passa une main dans sa nuque ; elle semblait préoccupée.

« Je suis désolée, mais je crains d'être arrivée trop tard ... »



« Le temps où le bonheur s'échappa ... »

Sa salvatrice répondait au doux nom de 'Sylvia', qui littéralement signifiait 'forêt'. Quoi de plus beau, puisqu'elle l'avait sauvée de la mort au sein même d'une forêt de chênes. Sylvia disait porter le numéro huit. Abigaïl ne savait pas ce que cela signifiait, mais elle n'en admirait que plus la jeune guerrière, qui était devenue pour elle comme une sorte de divinité. La Claymore dégageait un charme envoûtant qui attirait la petite fille comme un papillon vers une flamme. De fait, l'enfant suivait désormais la Claymore partout, l'adulant, la gratifiant sans cesse de compliments de toute sorte, et par-dessus tout, la remerciant maintes et maintes fois de lui avoir permis de vivre encore. Sylvia n'appréciait pas particulièrement ces marques d'affection, mais ne s'en formalisait pas pour autant. Elle se souvenait du faciès décomposé d'Abigaïl lorsqu'elle lui avait annoncé funestement que, étant arrivée trop tard, les démons avaient déjà dévoré et déchiqueté tous les villageois de Fenhrir. Celle-ci s'en était trouvée tant chamboulée qu'elle n'avait été capable de pleurer. Elle avait pourtant poussé des cris horrifiés, son corps s'était convulsé sous le désarroi et le désespoir, et encore, elle s'en voulait de n'avoir penser qu'à elle-même, et d'avoir failli à sa tâche. Durant plusieurs heures, la Claymore avait tenté de la réconforter, assise à ses côtés tout en caressant l'opulente chevelure rousse. Abigaïl avait alors vu en Sylvia une compagne de choix, peut-être même une mère, et ne l'avait plus quittée. Seulement parfois, lorsque celle-ci s'absentait afin d'accomplir une mission, l'enfant l'attendait patiemment, et lui sautait instantanément au cou à son retour. Cela attirait malheureusement les railleries des autres guerrières, qui voyaient d'un mauvais oeil l'instinct maternel étrange de la charismatique numéro huit. Bientôt, Abigaïl n'aspira plus qu'à ressembler à son idole, la belle et puissante Sylvia, qui semblait tout mener d'une poigne de fer. Rien ne paraissait capable d'entraver sa route, sa force et son intelligence lui valaient mille et un mérites. Quelques fois, les yeux luisants d'admiration, l'enfant observait la guerrière s'entraîner à l'épée, et ses mouvements étaient si beaux, si fluides, tels ceux d'une sylphide sachant manier l'épée.

« J'aimerais tant, moi aussi, être une Claymore. J'aimerais sauver des vies, empêcher que d'autres drames comme celui-ci ne se produisent. Sylvia, dis-moi, un jour, pourrais-je devenir une Claymore ? »

Et là, et seulement là, la combattante se braquait.

« Jamais, m'entends-tu ? N'y songe jamais. Devenir une sorcière aux yeux d'argent n'est un sort que je ne souhaite à personne. »

Sylvia prononçait cela d'un ton froid et catégorique, si catégorique que, l'espace d'un instant, Abigaïl en oubliait ses idées de grandeur. Mais bien vite, les désillusions la rattrappaient.

Un jour, l'enfant à la chevelure rousse se trouva, malgré elle, embrigadée dans l'une des misssions de sa salvatrice, et faillit bien trouver la mort, si elle n'avait pas été sauvée de justesse par Sylvia, elle aussi grièvement blessée. L'état d'Abigaïl était critique, et pour la sauver, la guerrière numéro huit se résolut à la confier à l'Organisation, afin qu'il lui implante les fameuses gênes de yoma. Mais cela se fit à contre-coeur, Sylvia ne put plus supporter de voir cette petite fille candide qu'elle avait tant aimé se transformer en monstre, même si ce ne fut qu'à moitié, et choisit de couper les ponts avec l'enfant. Abigaïl, quant à elle, se réveilla dans une pièce sombre et exiguë. On l'avait allongée sur un lit miteux, et des bandages lui enserraient le buste tout entier, si bien qu'elle peinait presque à respirer. Son tout entier lui semblait engourdi, elle ne parvenait même plus à remuer le moindre muscle. Ses plaies la brûlaient, elle avait la désagréable impression que son crâne se disloquait. Et là, face à elle, se trouvait un homme inconnu, entièrement vêtu de noir, qui souriait paisiblement. La jeune fille n'osa esquisser le moindre mouvement, si ce ne fut quelques clignements d'yeux hagards.

« Qui êtes-vous ? »

« Peu importe qui je suis. L'important est de savoir qui toi tu es. Tu es une Claymore, une sorcière aux yeux d'argent. Une Claymore de type défensif, qui plus est. Tu avais une telle soif de vivre, tu avais tellement peur de la mort quand nous t'avons implanté ces gênes de yoma ... »

La jeune fille mesura les paroles de l'homme. Avait-il bien dit ... 'Claymore' ? Elle était donc bien une Claymore ? Troublée, elle avait écarquillé les yeux à l'extrême, et regardait désormais ses mains blanches comme si ce ne fut pas les siennes. Elle ne savait trop s'il eut fallu qu'elle se réjouisse, ou qu'elle se lamente. Après tout, devenir une guerrière aux yeux d'argent avait été son plus grand désir, à une époque. Mais Sylvia ... Sylvia l'avait mise en garde. Elle lui avait dit qu'elle ne devait devenir l'une des leurs à n'importe quel prix. Quoi qu'il en fût, Sylvia s'en était allée. Elle l'avait abandonnée à son propre sort, s'était résignée, et avait osé la confier aux mains sales de l'Organisation. Peut-être était-ce le seul moyen, mais l'amertume d'Abigaïl ne décroissait pas, d'autant plus que sa salvatrice, celle qu'elle vénérait tant, avait pris la résolution de ne plus jamais croiser son chemin. Que devait-elle faire, désormais ? Elle-même l'ignorait. La réponse qui s'imposait n'était pourtant pas bien compliquée : elle devait devenir cette Claymore, devenir forte, comme l'avait été Sylvia. Elle espérait que si elle devenait aussi forte qu'elle, leurs chemins se recroiseraient sans doute. Oui ... C'était pour cela qu'elle vivait ... Revoir Sylvia, entendre de nouveau sa voix chaleureuse. Et ce, peu importent les sacrifices. En prenant cette décision, Abigaïl regardait bien droit dans les yeux de l'homme en noir. Et au fin fond des pupilles de son interlocuteur, elle put voir un reflet, son reflet. Une femme aux cheveux clairs et aux yeux d'argent ...

Spoiler:


« Le temps où le bonheur n'existait plus ... »

« Abigaïl, La Sage, promue numéro 5. Tu as fait preuve de beaucoup de courage et d'ingéniosité durant cette épreuve. Voici ta récompense. »

Cela faisait quelques temps qu'Abigaïl, la Sage, s'était élevée au rang de Claymore, plus que simple apprentie, et elle en éprouvait une certaine fierté, il fallait l'avouer. Elle était réputée pour être une guerrière très brave, souriante, et d'une grande intelligence. Jamais elle n'avait failli à ses tâches pour le moment, et se montrait toujours plein d'entrain, et la solidarité qu'elle éprouvait envers ses comparses de même race était sans bornes.

Mais comme la jeune femme s'attirait toujours le mauvais sort, il fallut qu'un jour, son mérite s'envola. L'Organisation lui avait alors confié une mission dans un petit village reculé situé dans les montagnes. Il s'agissait d'éradiquer les yomas qui s'étaient réfugiés dans le village. On indiqua à Abigaïl que l'une de ses camarades la rejoindrait directement sur place, la Claymore prit donc la route jusqu'à ce fameux village. Mais alors qu'elle traversait une forêt -lieu plein de mauvais souvenirs, elle s'arrêta brusquement, les yeux rivés vers l'horizon. Elle sentait des énergies démoniaques en pleine expansion, détail plutôt alarmant, et au milieu de ces énergies gargantuesques, une petite énergie faible qui semblait prête à s'éteindre. Le déclic fut immédiat, la guerrière fila telle une flèche vers le village.

Mais lorsqu'elle arriva, le spectacle auquel elle assista n'était pas de bonne augure. D'un côté, deux démons s'apprêtaient à mettre le feu au village, et de l'autre, l'un d'entre eux se plaisait à rosser une claymore. C'était donc elle, cette énergie si infime ... Deux options se présentaient à elle : premièrement, empêcher que ces créatures repoussantes ne mettent le feu au village, et ainsi sauver les humains, et accomplir sa mission, ou secondement, protéger cette Claymore à l'agonie. Etrangement, la décision fut plus spontanée qu'elle ne l'espérait. Son épée trancha en deux la créature malfaisante qui se déchaînait sur la guerrière, faisant jaillir des flots de sang pourpre. Abigaïl s'empara du corps frêle de ladite claymore, et bondit avant que le feu, ultime prédateur, ne les atteigne.

La frêle jeune femme s'était relevée maladroitement, reprenant son souffle, tâchant de faire abstraction de ses blessures, mais cela semblait bien plus hardu qu'il n'y paraissait. La Sage, quant à elle, observait le village brûler avec indifférence, tandis que l'amertume montait de nouveau. Encore une fois, elle avait échoué. L'autre claymore laissait échapper des flots de larmes de ses yeux d'argent, s'affaissait sous la douleur. Elle était si petite, si maigre, qu'Abigaïl, en l'aidant à se maintenir debout, eut presque pitié de cette pauvre chose.

Spoiler:

« Pardon ... Je .. Je suis navrée ... A cause de moi ... A cause moi vous avez renoncé à sauver ces hommes ... Vous avez échoué ... Tout est de ma faute ... »

« Tais-toi donc. De toute manière, je trouve que l'échec me sied plutôt bien ... »

Quelques jours plus tard, l'Organisation sollicita Abigaïl. Elle lui fit part de son mécontentement. On trouvait son manque de professionnalisme outrageant, sa sensiblerie pathétique, et on l'enfonçait en l'abaissant au même niveau que les faibles. Celle-ci n'osait répliquer ; elle admettait tout à fait son erreur, tout en se répétant inconsciemment qu'elle avait sauvé une vie, mais qu'elle aurait pu en sauver plus ... Sa sentence fut, bien évidemment, irrévocable. Puisque l'Organisation l'estimait tout de même compétente, on décida de ne pas l'envoyer à la mort, mais de la délaisser sous conditionnement durant une durée indéterminée. Dès cet instant, on enferma la Claymore dans la même pièce étroite qui l'avait accueillie suite à sa génération. Voilà donc le sort qu'on lui réservait ... On l'enfermait dans une cage, et l'oiseau sauvage qu'elle était ne cherchait même plus à revendiquer une quelconque liberté ...


« Le temps où le bonheur n'avait jamais existé ... »

Compter les minutes, compter les heures, compter les jours, les semaines, les mois, les années ... Un an d'isolement nous fait prendre conscience que le temps est assassin. Au départ, et uniquement au départ, l'ennui fait la part des choses. Mais plus le temps passe, et plus l'on se rend compte que cet écoulement du temps dans ce sablier invisible est irrévocable, que l'on ne peut ni sortir ni s'extirper de ce labyrinthe inextricable qu'est le labyrinthe du temps, alors seulement là, on songe à autre chose qu'au temps, pervers ennemi, et l'on tâche de se concentrer sur tout, n'importe quoi, mais autre chose, afin qu'il défile plus rapidement.

La Claymore douloureusement cloîtrée n'avait d'autre choix que de se servir de son sixième sens propre aux mi-humaines, mi-démones, pour s'empêcher de sombrer dans la folie : elle lisait les énergies démoniaques à proximité. Elle en déterminait la force, la consistance, le déplacement même, et cela constituait son seul et unique divertissement, son 'passe-temps'. Durant cette longue et interminable année d'isolement, Abigaïl, La Sage, devint une experte de la lecture et de l'analyse du yoki. Du moins, ce monceau de vie qu'elle avait passé emprisonnée dans cette pièce obscure n'avait pas été vain. Et après un an, trois cent-soixante cinq jours, douze mois, cinquante-deux semaines, jamais la jeune femme n'avait pourtant imaginé revoir la lumière du jour. Pourtant, un jour, la porte de sa prison, de ses limbes infernales, s'ouvrit, et un rayon de lumière l'aveugla. La douleur fut violente, pour un être qui n'avait vu pareille merveille depuis un an, mais la Claymore tâcha de rester de glace. Un homme en noir, qu'elle mit du temps à reconnaître, se plaça en face d'elle, droit et railleur. Comme à l'accoutumé, il affichait cet éternel sourire enjoué qu'Abigaïl ne pouvait supporter.

« Rikou no Abigaïl ? Il est temps pour toi de renaître. Nous avons une mission à te confier. »

« Une mission ? » fit la voix rauque, usée par le temps.

« L'ancienne numéro huit, Sylvia, a déserté l'Organisation il y a de cela quelques jours. Nous aimerions que tu la localises et l'extermines. Nous sommes prêts à te restituer ton numéro, ainsi que ta précieuse Claymore. Eh bien, Rikou no Abigaïl, acceptes-tu cette mission ? »

Mais la Claymore avait-elle réellement le choix ? Même si la nouvelle l'avait au préalable bouleversée, l'idée de devoir mettre fin aux jours de son ex-salvatrice ne l'ébranla pas plus que ça. A croire que son séjour dans l'ombre l'avait à jamais glacée. C'est donc d'un pas décidé qu'elle se mit en marche, claymore à la main, redécouvrant son corps, ses articulations, et ses muscles tant engourdis, redécouvrant également la vue, l'air frais, la lumière. C'était une véritable renaissance. Comme le phoenix, cet oiseau mythique, Abigaïl renaissait de ses cendres ...

Il ne fut pas ardu, pour la jeune femme, de localiser l'ex-numéro huit de l'Organisation. Il émanait d'elle une énergie démoniaque plus que colossale, et la Claymore se chargea de suivre à la trace la déserteuse, sans jamais la lâcher d'une semelle. Sylvia, quant à elle, se doutait de la présence d'une de ces guerrières idiotes à la botte de l'Organisation, mais jamais elle n'aurait imaginé que la guerrière en question n'était autre que son ancienne protégée, l'enfant rousse qu'elle avait livrée à la merci de ces chiens, qu'elle avait abandonnée à un sort peu enviable, elle qui lui avait toujours recommandé de ne jamais s'engager dans cette voix. L'ex-numéro huit s'arrêta au bord d'une falaise. Ses cheveux courts d'une blondeur tirant vers le blanc flottait autour de son visage, et son regard grisâtre de traîtresse était rivé vers un futur incertain. Elle perçut des pas dans son dos. Voilà donc qu'elle allait affronter une Claymore qui avait pour mission de l'exécuter.

« Je vois que tu ne comptes pas me prendre en traître. Bonne initiative, cela aurait été fâcheux de sous-estimer une ancienne Claymore à numéro unique. Eh bien ... Comptes-tu vraiment te mesurer à moi ? Quel est ton ... »

Sylvia s'interrompit. En se retournant pour faire face à son adversaire, elle la reconnut instantanément, malgré la couleur de ses cheveux et ses yeux d'argent. Elle avait le même visage d'enfant, malgré cette indifférence glaciale qui encombrait ses traits.

« ... Tiens. Dommage que nos chemins se recroisent de cette façon ... Abigaïl. Je vois que tu as bien changé. Tu sembles t'être endurcie. »

« Je n'en dirais pas autant de toi, Sylvia. Trahir l'Organisation est un péché pour lequel tu seras punie. Ta faiblesse m'indispose. »

Sylvia fronça les sourcils, déposant une main sur le manche de la claymore qui se trouvait dans son dos.

« Tsst, 'faiblesse', dis-tu ? Tu n'as donc rien compris ... »

Et ces mots engagèrent le combat entre les deux guerrières, tandis que la pluie se déversait sur leurs deux corps sveltes et musclés. Elles dégainèrent toutes deux leur claymores, parfaitement synchronisées, et se lancèrent à l'assat l'une de l'autre, face à face pour la première fois depuis des années. Leurs regards plein de haine et de détermination se croisèrent et se mesurèrent, tout comme leurs épées. Ce combat allait déterminer laquelle des deux s'était le plus améliorée depuis ces dernières années.

Spoiler:

Le combat se prolongeait. Ce fut Sylvia qui se montra la plus déterminée, frappant toujours plus fort, tentant désespérément d'atteindre le corps longiligne de son adversaire et ex-protégée, sans pour autant y parvenir. C'était comme si elle prédisait chacun de ses mouvements ... Et la force démesurée de Sylvia, cette guerrière offensive, ne pouvait rien contre cela. Les épées s'entrechoquaient toujours plus, provoquant des teintements et des grincements sourds, le contact des métaux généraient des étincelles, qui disparaissaient bien vite sous la pluie déferlante. Les deux guerrières, à bout, reprirent leur souffle, ne se quittant pas des yeux. Cette courte pause marquait l'acte final de la bataille. Elles prirent chacune leur élan, et se jetèrent l'une sur l'autre, claymore à bout portant, chacune retenant son souffle. Elles se dépassèrent, se percutant de leurs épées, puis s'ensuivit un long moment d'incertitude quant à la gagnante du combat. Ce mustisme sembla durer une éternité, puis Abigaïl s'agenouilla sous la douleur, tandis que du sang jaillissait à torrent d'une des côtes de Sylvia, dont le corps sans vie tomba à terre. Abigaïl l'avait vaincue, terrassée une bonne fois pour toute ...

La jeune femme s'agenouilla près du corps inerte de l'ex-numéro huit, qui semblait se noyer une dernière fois dans l'horizon lointain. Elle passa une main tremblante dans la chevelure blonde, et entoura de ses bras frêles ce corps glacé. Des larmes de dépit s'échappèrent de ses yeux. Ainsi donc, les yeux d'argent pouvaient, eux aussi verser des larmes ... Toute la tristesse qu'elle avait gardée enfouie au fond de son âme, depuis l'époque où Sylvia l'avait abandonnée, s'épancha vivement, et elle hurla son désespoir, elle hurla à la mort, se débarrassant une bonne fois pour toute de ce fardeau ...

« Sylvia, je t'aimais tant ... Je t'ai tant aimée ... Pourquoi ne m'as-tu jamais laissé le loisir de te le dire ? Pourquoi ... »

Spoiler:

Alors, Abigaïl, La Sage, réalisa l'atrocité que lui avait fait commettre l'Organisation, et à partir de ce jour, cultiva une haine incomparable pour ces employeurs. « Je ne veux plus voir quelqu'un mourir », lança-t-elle comme dernière prière, tout en sachant pertinemment que cela se reproduirait. On lui avait arraché l'être qu'elle aimait le plus au monde ... Non ... Elle se l'était arrachée à elle-même, elle avait détruit celle qui avait été à une époque sa raison de vivre ... Elle se jura alors, tout en enlaçant le corps sans vie de Sylvia, que plus jamais elle ne s'attacherait à un autre être, sous peine de devoir encore souffir ...


Dernière édition par Abigaïl le Mar 29 Sep - 19:28, édité 18 fois
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeDim 27 Sep - 0:00

Nous attendons donc la suite pour pouvoir faire les vérifications
et te valider bien spur x)
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeDim 27 Sep - 19:56

Avant de terminer, tu as trop de technique, et des trop puissant pour ton grade.

Cependant, je te rassure, je suis prêt à te donner un meilleur chiffre, et même un excellent si tu continu bien ta bio de cette manière =)

Même si la la clairvoyante est trop "couteaux suisses" (par là voir que tu devras enlever au moins 2 effets de la technique) car tu m'auras pas, je suis malin, cette technique en réunis énormément d'autres ^^
Ainsi que la fuyante, qui est tout simplement imparable ^^ Même pour des abyssaux. Soit tu la réduis au moins de 3/4 en ajoutant des défauts, soit tu l'enlève ^^

BIENVENUE SINON !! xD Failli l'oublier =p

(Oui malgré ce que tu qualifie de force médiocre, tes capacités font de toi quelqu'un capable d'abattre un abyssal si tu assure bien comme j'ai imaginer le combo des techniques -_______-)
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeDim 27 Sep - 20:32

Hé hé, je me disais bien aussi que ça ne passerait pas sur certains points. Donc, pas de problèmes, je me charge d'éditer ça, et de réduire ces capacités autant que possible Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_wink (puis je finirai l'histoire, ce qui ne serait pas du luxe).

Edit : Voilà, je pense avoir fait le nécessaire. Est-ce que je dois aussi rédiger un test Rp ou l'histoire suffit-elle ?
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 17:11

L'histoire devrait suffire, comme pour Zac, cependant, j'aurai bien voulu un effort pour les couleurs de police, qu'on sache clairement qui dit quoi et quand =)
Pour les techniques, je vais relire ça, je laisse l'occasion à une autre admin/modo le temps de passer pour avoir son avis aussi.
De plus, niveau chiffre, si on te mets dans les moins de 17, ça te cause un problème ?
Car la bio est excellente, et elle mérite bien mieux que ça =)

EDIT :

Alors au niveau des techniques :

La première : elle est ok ça me vas =)
Je souligne que vu que tu souligne que tu as des capacités physique nulle, le fait que tu sois dépassé en vitesse risque d'arrivé très souvent, on est bien d'accord ?

La deuxième : 2 tour de durée pour la fuyante, ça te vas ? Et 2 tour sans pouvoir le faire, pour ensuite le réutiliser (la technique pourra évoluer bien sur)

Troisième : aucun problème.
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 20:07

D'accord pour tout ce que tu as cité par rapport aux techniques. D'accord également pour le chiffre inférieur à 17, ça me va (et je ne vais pas m'en plaindre ...). Et enfin, j'ai mis quelques couleurs à mon histoire fouillis.
Merci d'avoir vérifié tout ça, Isley :3
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 21:09

De rien, c'est mon job.
Dernier truc pour que je tu ai ma validation, c'est............qui le perso de ton avatar ? ^_^ J'adore le design.
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 21:12

Ahah =) C'est Octavia, de l'animé Tears to Tiara.
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 21:13

Merci bien, j'me tâtais à regarder cet anime, je vais le faire donc Smile

Donc tu as mon OK, et je serais prêt à te donner le numéros 5 personnellement, mais c'est en discussion partie admin ^^
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 21:56

POurquoi discuter ? Moi je suis d'accord ( ma faillantise m'empêche de poster à deux endroits pour dire cela xD )

Bref, ok pour moi aussi ^^
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeLun 28 Sep - 23:31

Manque plus que Deneve te mette ton rang et ton groupe donc n_n
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeMar 29 Sep - 19:27

Numéro 5 ? Je n'en espérais pas tant.
Merci à vous deux =) !
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitimeMar 29 Sep - 19:50

Je t'en pris, rang et groupe mis ^^
Je verrouille
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MessageSujet: Re: Rikou no Abigaïl {Terminée}   Rikou no Abigaïl {Terminée} Icon_minitime

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