Forum médiéval-fantasy inspiré de l'univers de Claymore
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| | | Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] |  |
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|  Sujet: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] ![Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Sam 17 Avr - 11:09 | |
| L’aurore frôlait de ses doigts les terres de Lautrec. Région gorgée de mystères, rythmée jadis par les rites païens, l’Ouest fascinait par son passé légendaire que Rabona et ses prêtres reléguaient dans les contes pour enfants. Les adorateurs des faunes et des nymphes n’étaient plus depuis bien des générations… mais l’un d’entre eux était toujours vivant, ou plutôt l’une d’entre eux : Riful. Regardant inquiète les grandes étendue de son territoire, la dame des lieux réfléchissait en observant le jour faire son entré. Le subtil mélange des monts et forêt, de la roche et de l’eau, de la végétation sauvage et de celle des champs, était harmonisé par le voile de la brume. Ce drapé poudreux donnait des éclats pastels et argentés aux reliefs, alors que les rayons du soleil faisaient apparaître comme de petits points dorés éphémères et fugaces. _ Les fées sont parmi nous, soleil au rendez-vous…Duff assit prêt d’un feu qu’il titillait avec un branche de bois vert, releva la tête en direction de la cime d’un vieux chêne. Trônant sur son siège sylvestre, Riful s’expliqua tout en fixant devant elle : _ Les anciens disaient cela lorsque le paysage était comme ça… il va faire beau, chaud et humide aujourd’hui. _ On peut pas prédire le temps avec les crapeaux aussi?_ non… les grenouilles…Riful rit gentiment puis reprenant son air sérieux annonçant le programme du jour. _ On la laissait assez jouée comme ça Duff, aujourd’hui, nous allons mettre fin à ses danses macabres._ Où est-elle? _ J’ai du mal à la saisir Duff… mais vu, la logique qu’elle suit et les vagues résidus de yoki qu‘elle laisse derrière elle… je pense qu’elle frappera à Hanel dans les jours à venir. Nous l’y attendrons, voire nous l‘empêcherons d‘y pénétrer et d‘y faire une série de carnages. _ Mais t’es sur que c’est elle?_ Oui, c’est bien elle… mais elle est devenue… différente de notre souvenir._ Elle tape dans les boites?!_ oui… c’est ça… même si je l’aurais pas dit comme ça…Les deux acolytes reprirent leur route en direction d’Hanel. Riful se remémorait les évènements encore une fois pour comprendre les motivations qui pouvaient amener à faire cela. Elle et Duff menaient depuis quelques semaines une chasse qui coïncidait avec d’étranges morts. Toutes avaient lieu avec des mises en scène. L’absence de viscères témoignait du fait qu’il s’agissait de yoma ou d’un éveillé, mais aucun émissaire ne parvenait à atteindre l’Organisation pour transmettre la moindre requête. L’ouest commençait à être saisi par une terreur latente et malsaine. Et cela, Riful ne le permettrait pas! Ayant sous son contrôle tous les yomas de la région et les ayant mis au pas, elle savait que ce n’était pas l’œuvre de ses pions. De plus, ce n’était pas le style de ses êtres… il s’agissait donc d’un ou d’une éveillé. Au début, elle avait songé à un éveillé récent ou à tout l’inverse, puis en se rendant sur une ville désormais en ruine, l’aura démoniaque lui rappela une éveillée bien précise et bien connue! _ La pâle… Elle prononça cela en fronçant les sourcils. Ça ne plaisait pas du tout à Riful. Pourquoi elle? Que c’était-il donc passé pour qu’elle en arrive là? Les questionnement de l’Abyssale était à la mesure de son profond agacement, devoir abattre une éveillée de cette puissance était un gâchis quant à ses projets défensifs mais malheureusement, un pions hors de contrôle pouvait être plus dommageable… ***** La matinée était fort avancée lorsqu’ils arrivèrent en vu d’Hanel. Aucune activité démoniaque à y signaler pour le moment. Puis la gamine tourna la tête plus au sud de la cité… _ La voilà… Elle posa la main sur l’épaule de Duff et lui demanda de rester en retrait et de surveiller les environs. Puis elle s’élança en direction de l’éveillée. Celle-ci, sentant l’abyssale venir, s’arrêta net et attendit. Elles se firent face dans un champ de blé. Ni l’une ni l’autre n’avait pris sa forme démoniaque, conservant apparence humaine. La jeune femme ne portait qu’une cape brune de toile et son capuchon ne laissait paraitre qu’un sourire étrange. _ Te voilà tombé bien bas Livia la furtive! Si tu veux avoir une chance de survivre, je te conseille de bien te défendre!La pâle baissa son capuchon et regarda son interlocutrice avec un air suffisant. _ Me justifier de quoi? Les humains ne sont que de la nourriture… depuis quand cela te pose-t-il un problème?_ Depuis que tu chasses sur mes plates-bandes! Non… pire… que tu massacres sur mes terres! Ce qui reviens à me défier!_ Si tu joues sur l’affectif aussi… Un petit moment passa, durant lequel les deux adversaires se firent face sans broncher, les yeux dans les yeux, attentive à la moindre réaction. L’abyssale finit par rompre le silence : _ Tu l’as fait exprès n’est-ce pas? Tu ne fais que simuler la folie pour justifier tes actes et convaincre de ta dangerosité… tu espères qu’ils t’enverrons une escadre de chasse pour prendre ta tête, et une belle du reste… L’abyssale sourit avec ironie avant d’ajouter en prenant bien son temps et en insistant lourdement : en fait, tu n’as pas le courage de mettre fin à ta propre existence, tu n’as jamais pu admettre le monstre que Rigald a fait de toi… pauvre petite chose… Livia passa une main dans ses cheveux pour les mettre en arrière. Puis, retira sa cape d’un geste vif. _ Finissons-en maintenant tu veux?!_ Qu’est-ce qui te dit que je vais perdre mon temps avec toi?_ Si tu ne le fais pas, je continuerais et mon exemple rappellera à bon nombre d’éveillés l’époque où Riful n’était pas encore la suzeraine incontestée de l’Ouest…L’abyssale fronça les sourcils et ses joues s’empourprèrent de colère. La pâle avait touché le point sensible : le fait qu’elle n’avait pas toujours été Riful de L’Ouest, le fait qu’elle avait dû se battre pour s’imposer, là où Isley d’Alphonse n’avait eut qu’à apparaître pour être reconnu. _ Je vais t’abattre d’une charge et dispersé tes restes sur ses terres pour rappeler ce qu’il en coûte de me défier.Les deux adversaires s’éveillèrent promptement et chargèrent en simultanée. L’éveil et la charge déployèrent une énergie monstrueuse qui se ressentit sur toute l’île comme un coup de tonnerre. Signifiant à l’ensemble des créatures démoniaque qu’un combat entre puissants avait lieu à l’Ouest, entre sa détentrice et une renégate. Mais la fin du combat fut aussi prompt que l’éclat des énergie dégagé à son début… La pâle ne s’était pas défendue… laissant les lames de Riful la transpercer de part et d’autre. D’un coup sec, l’abyssale retira ses lames, dispersant le corps de Livia aux quatre vents. La tête tomba aux pied de la souveraine, un pâle sourire sur les lèvres... |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Dim 25 Avr - 12:29 | |
| Dans le Nord, un combat d'un autre genre avait lieu. Sur une épée, le reflet de la lune dansait par intermittence. Un bruit de pas saccadé, une légère et brêve course puis une râle d'agonie s'éleva des rues tortueuses de Pieta. Lorsque la Claymore réapparut dans la lumière du chemin pavé elle tenait une épée ensanglantée dans sa main. Sa respiration lente et mesurée soufflait un nuage brumeux dans le froid dense de la nuit. A ses pieds la partie supérieure d'un corps de yoma gisait sur le sol. La lame regagna son fourreau avant qu'une ombre ne se dessine. Noire et lugubre, une figure encapuchonnée, elle avançait à pas réguliers vers la guerrière.
Sa voix était masculine, comme sa taille et sa carrure, pourtant Lila semblait plus massive et plus forte que lui. La moindre gifle de sa part semblait pouvoir envoyer cet homme à dix mètres et pourtant, elle le salua respectueusement.
"Félicitations.
-C'était simple. Deux yomas."
Un cadavre humain venait de reprendre sa forme démoniaque, quelque part dans la ville.
"Tu es déjà là pour récupérer l'argent ?
-J'ai une mission pour toi."
Éluda l'homme comme si la question de Lila n'avait pas la moindre importance. En vérité, elle n'en avait effectivement aucune. Peu importait à la jeune femme de savoir dans quels délais était récupérée la somme exorbitante qu'on leur réclamait. Deux yomas, c'était plusieurs semaines sans manger pour certaines familles. L'Organisation profitait de la faiblesse des hommes pour les saigner à blanc. Le pire était qu'ils ne pouvaient pas faire autrement alors que tuer quelques démons n'avaient rien de bien difficile pour la plupart des Claymores.
"Laquelle ?"
Demanda Lila, stoïque et calme. Qu'est-ce cette fois ? Tuer une dizaine de monstre dans un coin perdu de l'île ? Elle faisait ça tous les jours.
"Nous avons détecter une importante décharge d'énergie démoniaque.
-Je l'ai ressenti. Hier."
La veille même, elle se battait avec Amy. Puis elle avait marché jusque ici pendant toute la nuit suivante jusqu'à ce qu'on lui donne une nouvelle mission. Elle avait utilisé sa technique de déplacement pour voyager à Pieta en quelques minutes avant manger, puis de se battre à nouveau.
"Dans l'Ouest, il s'agissait bien sur de Riful mais nous avons des doutes quant à ce qu'il s'est passé là-bas. J'aimerai que tu t'y rendes. Tu rejoindras à la frontière Ouest-Est la numéro 4 de l'Organisation.
-Quand ?
-Demain à la première heure. Cela ne devrait pas te poser problème."
Lila hocha la tête. Même en utilisant que 10% de ses pouvoirs yomas, elle pouvait se rendre là-bas en quelques heures. Cela puiserait dans ses réserves d'énergie mais avec un peu de chance, elle pourrait faire une sieste en attendant la numéro 4... qui était... Un doute assaillit Lila qui écarquilla les yeux. Mais déjà, l'homme s'était détaché d'elle pour revenir au centre ville, réclamer son du.
"Tu nous feras un rapport. Ta mission est surtout de l'observation."
Pourquoi ne pas avoir envoyé Abigail ? Se demanda Lila en le regardant partir. Ah oui! Bien sur! Abigail n'était pas une semi-Eveillée. Louvres avait du donner des ordres pour désigner à Orsay qui il devait embaucher. Cela restait très peu de soupçons quant à l'identité de la numéro 4. Amy. C'était avec cette folle instable qu'elle devait faire équipe. Sans doute la pire capitaine qu'il soit!
Lila arriva sur le point de rendez-vous, une heure avant l'aube et se blottit contre un arbre pour dormir un peu. Deux combats sans fermer l'oeil puis des kilomètres et des kilomètres avalés en quelques secondes, ou quelques heures (cela dépendait de la quantité de neige qu'il tombait) avait fatigué Lila suffisamment pour qu'elle en vienne à espérer qu'Amy se soit trompé de route et qu'elle arrive en retard.
En un rien de temps, Lila sombra dans le sommeil. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Dim 25 Avr - 22:14 | |
|  Siège de l'organisation La mission qui attendait Amy était toute particulière. Elle avait l'habitude d'être envoyée en tête d'une équipe de « grand nettoyage », afin d'éliminer d'importantes quantités de Yomas. Cette fois-ci cependant, elle allait devoir agir avec délicatesse. Non pas qu'elle en soit incapable, mais la démente préférait de loin fondre sur sur ses ennemis et les éliminer sans se poser de question. C'était comme s'immerger nue et frigorifiée dans un grand bain chaud, après une longue et dure journée hivernale. Un sourire enfantin se dessina sur les lèvres roses de la claymore. Lautrec, l'Ouest... Peu de Claymores y sont revenues vivantes. Oui, il arrive parfois de les retrouver en pièces détachées à la frontière. Quelle idée excitante que celle de pouvoir pénétrer en ces lieux interdits. Amy avait quitté les cochons d'un salut bref de la main, un sourire aux lèvres, sautant par la fenêtre. Non, elle n'avait pas envie de passer par la porte. La porte est réservée aux gens « normaux ». Elle ne pouvait pas se permettre de s'octroyer ce rang là. Et puis... L'insouciante essayait tant bien que mal d'embêter l'organisation du mieux qu'elle le pouvait, tout en se pliant aux règles qu'elle lui soumettait. Qu'il la rétrograde ? Qu'elle importance... Elle se contrefichait du numéro qu'on lui administrait. Elle n'était là que pour se battre. Ça lui permettait de se stabiliser un minimum. Sans quoi, elle ne saurait sur qui recracher sa folie, et perdrait complètement les pédales.
Voilà bientôt un jour et demi qu'Amy avait quitté Staff, et qu'elle marchait en direction du lieu dit. Peu importe si elle devrait y rester. Elle obéissait, comme toujours. Elle n'était qu'un bon chien de garde. La démente marchait de son habituelle position courbée, les bras ballants et le visage inexpressif. Elle n'avait pas dormi depuis une semaine. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Mais d'incessants cauchemars l'en empêchaient. En conséquence de ces nuits agitées, de profondes marques noires soulignaient ses yeux azurés. Elle sentait ses facultés l'abandonner petit à petit. Sa tête, elle l'avait perdu il y a longtemps déjà... Mais oublier comment dormir, comment manger était bien plus embêtant encore. Ce n'était plus un grain de folie qui l'empoisonnait, mais une véritable désertion de son humanité. Le souvenir de son dernier repas était abominable. Assise comme à son habitude, sur le sol de sa cellule, face à sa cheminée, la claymore parvenait avec difficulté à plonger sa cuillère dans son bol de soupe. Alors que sa main tremblait, ses doigts ne parvenaient plus à serrer correctement l'outil... comme un petit enfant aux phalanges gercées et douloureuses. Lorsqu'elle parvint à amener l'objet à ses lèvres, la claymore la coinça entre ses dents, pour s'octroyer une trêve. Elle pencha doucement sa tête en arrière pour faire couler le liquide sur sa langue. Amy ne pouvait pas sentir l'odeur des épices. Le goût, lui aussi était indicible... Le cœur de la claymore s'innonda de colère, alors qu'elle envoya valser ce met à l'autre bout de la pièce. Pourtant folle de rage et de chagrin, elle se contenta de poser son visage contre ses genoux qu'elle enveloppa de ses deux bras. Elle ne pouvait vider ce trop plein d'émotion d'aucune façon.
La claymore déprimée continuait de marcher, se demandant toujours si la femme qui résidait en elle n'avait pas complètement disparu. Elle avait appris à accepter d'être insultée de monstre à longueur de journée. Mais perdre tout ce qu'il y avait d'humain, elle le refusait. La démente prenait son temps, observant les poissons nager gaiement, les oiseaux faire cui-cui et les moutons faire des bonds... Quelle belle saison que nous avons là. Que d'amour et de joie autours de cette boule de chaire articulée, aux idées morbides. Même les hiboux s'en donnaient à cœur joie, lorsque tomba la nuit.
Amy hésita à stopper sa marche lorsque la Lune pointa à hauteur suffisante dans le ciel, pour en conclure qu'il devait être minuit. Mère nature l'invitait à s'allonger près d'un vieux pommier en fleur. De jolies petites fleures roses... Attendrie par la beauté des choses simples, elle se laissa finalement tenter. La démente s'assit en tailleurs auprès de l'arbre. Ses yeux clairs, soulignés par de grandes cernes noires fixaient calmement l'astre face à elle.
* J'ai besoin de dormir. Laissez moi me reposer, je vous en prie... *
* Tiens, c'est la première fois que je t'entends prier. Tu pries quoi ? La lune ? Quelle bonne blague ! Haha ! *
Amy se tu, ignorant ses paroles. Lui demander de se taire était inutile. « L'autre » pouvait parfois se montrer cruelle. Elle n'avait jamais demandé rien à personne. Alors pourquoi ne pas essayer... Pourquoi ne pas voir s'il existait vraiment une déité là-haut, capable de l'entendre voire de l'exaucer ? Elle fermait les yeux un instant. Morphée la prit dans ses bras sans attendre, et la berça tendrement... Un instant, le vide, une chute, un sursaut. La claymore réessaya. Quelques couleurs et des formes encore inconnues envahirent son esprit. Elle replongeait lentement dans le monde des rêves. Les formes s'animaient telle une machine infernale. Un bruit de fond semblable au battement de cœur, puis à un lourd tapage sous-marin s'incrusta dans la scène pittoresque, de plus en plus fort. Une bouche mâchait à allure rythmée un morceau épais de viande crue. Lorsqu'elle eut avalé goulûment la chaire, elle se mit à sourire, dévoilant ses dents sanglantes à la rêveuse. Un trop plein de graisse fondue, coulait lentement sur son menton. Elle se mit à prononcer quelques mots. Sa voix était grasse et enrouée par la viande qui semblait rester coincée dans sa gorge et la déchirer. Pourtant, Amy pouvait l'entendre, malgré les gémissements étouffés qu'elle produisait : Ils t'envoient là bas pour te tuer... Te tuer, te tuer, te tuer...
* … tuer, tuer, tuer. *
Le corps de la claymore tremblait. Horrifiée par cette image, elle s'éveilla en sursaut. La lune était toujours aussi haute dans le ciel, et les étoiles semblaient les mêmes. Un paysage apaisant et silencieux se dressait face à elle, comme pour souligner l'ampleur de sa démence. Elle n'avait pas dormi.
* Je te maudis. Je te déteste, je te hais ! Je veux que tu me foutes la paix une fois pour toutes ! *
* Hahaha ! C'est pour ton bien que je fais ça. N'oublies pas que je suis ton amie. Jamais je ne chercherai à te faire de mal... Allons, tu vas te mettre en retard si tu ne pars pas maintenant. La route est longue jusqu'à la frontière. *
Amy se frotta un instant les paupières avec ses paumes et ses avant-bras, se pencha vers le lac, y plongea ses mains, avant de mouiller son visage. Elle expira un instant, regardant son reflet dans le miroitement de l'eau, comme lorsqu'elle était petite. Elle se leva, ignorant la haine qu'elle se portait à elle même. Les yeux remplis de dédains face à sa propre image, elle reprit silencieusement la route. Elle n'avait plus que ça à faire, de toutes façons. La claymore repensait au choc énergétique puissant qu'elle avait ressentit à l'ouest, lorsqu'elle se battait contre Lila. Pourtant, elle n'avait aucune idée de ce qui se passait à Lautrec. Ni de ce dont cette dite Riful était capable. Même si cette mission semblait périlleuse, elle avait un côté fascinant. Rien de bien intéressant n'égaya sa nuit, alors qu'elle prenait la route demandée. Elle avait épluché deux hérissons, et s'était baignée avant que le soleil ne se lève, lorsqu'elle commençait à entrevoir à l'horizon, un petit halo rougeâtre. Il fallait bien qu'elle se lave. Finalement, une fois arrivée à la frontière, au lieu de rendez-vous, elle s'aperçut que Lila était déjà arrivée. Tiens ? Cette personne lui disait quelque chose. Mais qui ? Elle l'avait oublié... En tous cas, la claymore était assoupie. Ce qui ne plut pas à Amy, énervée de voir qu'elle parvenait à gagner le sommeil. L'insomniaque toussota légèrement afin de réveiller la numéro 6. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Ven 7 Mai - 23:24 | |
| Le bruit lointain d'un toussotement réveilla Lila, roulée en boule, le dos calé contre le tronc d'un arbre. Sa claymore à plat contre le sol et à portée de main reflétait les premiers rayons du soleil. Ce qui l'éblouit lorsqu'elle entrouvrir l'oeil. Elle poussa un grognement agacé et maussade avant... de rouler de l'autre côté et de continuer sa nuit. Elle avait déjà oublié ce qui l'avait tiré des bras du possessif Morphée. Mais après tout, il n'avait pas le temps d'être jaloux, elle y retournait avec volupté.
Alors qu'elle plongeait de nouveaux dans les abimes d'un sommeil bien mérité, ses sens démoniaques, qui eux aussi sortaient peu à peu de leur torpeur, lui révélèrent une forte concentration de yoki tout près. Lila ouvrit les yeux à regret et se lança dans une analyse sensorielle plus longue. Dans le doute, il pouvait s'agir d'un yoma qu'elle tuerait en une demi seconde avant de se blottir de nouveau contre le sol. Malheureusement, il en fut autrement. A peine eut-elle commencer à sonder la présence qu'elle se leva. Ses muscles engourdis et endoloris par des kilomètres avalés et des combats essuyés, crissèrent sous l'effort. Des courbatures étreignaient ses membres comme pour la forcer à se rendormir. Mais elle se redressa quand même. Au prix d'un immense effort de volonté, elle se mit à quatre pattes, ramassa lamentablement son arme et se mit debout.
Lorsqu'elle se retourna, elle découvrit sans surprise la femme contre laquelle elle avait combattu trois ou deux jours auparavant. Maintenant qu'elle y pensait, elle n'était même plus certaine de la date tant cet affrontement avait été étrange, comme hors du temps. Son énergie, démesurée pour une claymore normale, et même pour une semi Eveillée comme elle, était reconnaissable, et désormais gravée dans l'esprit de Lila. Néanmoins, à aucun moment, les deux guerrières n'avaient échanger nom ou numéro, et pourtant, Lila ne s'était pas trompée, son adversaire avait bien un numéro supérieur au sien. Le 4, comme lui avait précisé Orsay.
Sans adresser le moindre salut à sa capitaine, car, pour une fois, elle n'était plus la chef d'équipe, elle désigna l'horizon d'un mouvement ample, inclinant son index sur une ville très précise, invisible pour l'instant. L'explosion d'énergie venant de là-bas très exactement. La jeune femme était formelle, leur mission se déroulerait à Hanel.
Un silence s'ensuivit. Lila le rompit rapidement en dépassant Amy. Sa démarche nonchalante en ce début de matinée, faisait résonner les plaques de son armure dans le silence de Lautrec. Qui pouvait s'imaginer que ces terres montagneuses et agréables étaient le domaines d'une abyssale aussi démesurément puissante que Riful ? Tout semblait en harmonie, comme un décors de carte postal particulièrement réussit. Sauf que, bien sur, aucun appareil photo n'avait encore fait son apparition et que... pardonnez moi, je m'égare.
Suivie donc de la guerrière au QI de poule asthmatique, Lila l'entrainait vers l'Ouest, s'enfonçant de plus en plus dans ces terres hostiles. Bien sur, ici les Claymores étaient envoyées régler de minces affaires de yomas comme dans n'importe quel autre endroit de l'île. Mais jamais elles ne s'y enfonçaient trop loin, sauf celles dont on voulait se débarrasser. Comme elles deux.
Quel était le but de leur mission, ce prétexte odieux ? Enquêter sur Riful ? On se fichait d'elle. Abigail pouvait le faire à distance, c'était une certitude. Et pourtant, ils avaient envoyé deux offensives pour de l'observation. On se riait d'elle, on ne prenait même plus la moindre précaution pour leurs épargner les thermes de mise à mort. On les envoyait tranquillement à l'abattoir. Et Lila s'y précipitait sans aucun regret. La mort, la vie lui étaient totalement indifférent, elle faisait ce qu'on lui disait. Elle jouerait encore la comédie, chercherait Riful et se laisserait tuer tranquillement après un affrontement à mort. Tout était prévu. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Jeu 20 Mai - 15:18 | |
| Les lianes effilées ondulaient telles des vagues, tandis que leur propriétaire n’avait pas bougé d’un pouce. Majestueuse et sévère, Riful ne bronchait pas. Autant elle était mignonne et accessible sous sa forme humaine, autant sa forme éveillée la rendait puissante et inaccessible. Le sol avait prit des teintes inédites, faites de reflets bordeaux et prunes. Aucune marre de sang, mais un moucheté violine et délicat. Les coups de l’abyssale avaient été rapides et incisifs. La frappe chirurgicale avait provoqué des blessures nettes et mortelles d’où avait jaillit une pluie fine et disparate. Six tronçons de corps gisaient au pieds de l’Abyssale. La face de sa victime semblait paisible, calme et reposée, elle souriait… - Quoi?!! C’est tout?!! Duff était littéralement abruti par cette fin trop brusque. Frustré, ahuri, l’homme était mobile allant de membres en membres, tapant dedans comme pour leur redonner vie, fixait brièvement chacun des lambeaux de chairs éparpillés. Il était effaré, écœuré. Rien! Elle n’avait rien fait!! - Mais quelle S*****!! Je vais te déchirer! Te dépecer! Te…Duff devenait presque fou déchiquetant ce qui restait de la dame, désireux d’obtenir compensation. Riful, elle, observait la scène, stoïque. Même si l’éveillée l’avait énervée, elle n’appréciait pas cette perte. **Trop peu de pions et tellement d’ennemis…** Elle soupira suite à cette constatation. Son rêve d’équilibre entre les tenants du pouvoir touchait à sa fin. Bientôt, une nouvelle ère allait s’ouvrir et il était possible que cela se joue à ses détriments. Vivrait-elle encore longtemps? Elle fit un geste de la main comme si elle balayait ses pensées néfastes et baissa la tête, juste au moment où Duff s’apprêtait à s’attela au dernier vestige de l’adversaire. - Duff! Laisse sa tête tranquille… j’ai une idée. La masse de muscles leva le bout du museau, l’air surpris mais toujours obéissant, il attendait la suite. Riful se saisit des restes par les cheveux et les fit tourner entre ses testicules en réfléchissant… comment mettre en application son stratagème. - Il me faut une claymore…- Tout de suite?- Oui et non… ça dépend en fait… - de quoi?- J’ai envie de faire d’une pierre, deux coups…Duff était perplexe, il ne suivait pas manifestement. Et comment l’en blâmer? L’abyssale semblait encore entrain de concevoir la suite des évènements. Alors qu’elle continuait de faire rouler la tête entre ses lianes, semblant trouver ainsi l’inspiration, ses sourcils se froncèrent légèrement… - Duff…- Oui, Riful.- Y a du monde qui arrive… des guerrières, vraisemblablement de l’Organisation vu leur aura. Prends ta forme éveillé et ramène les… ça me laissera le temps de me décider concernant la tactique à suivre.Duff relâcha alors toute sa puissance, son corps se déforma sous les impulsions de celle-ci et rapidement, un énorme colosse apparut. Déambulant comme un gorille, il se mit à renifler l’air pour trouver ses proies. Après quelques hésitations, il finit par prendre une direction en rigolant grassement. - Duff…- Oui??- Ne joue pas avec s’il te plait… il me les faut intactes…Lui qui bombait encore le torse prêt à se le frapper… le voici qu’il dégonflait, dépité… - Ah… intactes… intactes?L‘abyssale releva la tête avec un air sceptique : - Tu te fout de moi Duff?! Y a plusieurs façon d‘être intacte chez toi?!! - Euh… **Oh p*****!!! terrain glissant là!!!** Ah!! Je les vois!! J’y vais Riful!!!**Mais quel abrutit quand il s’y met… cela dit… qu’est-ce que je m’ennuierais s’il n’existait pas… et toi « la pâle »… pourrais-tu encore me susurrer quelque chose? J‘aurai bien besoin d‘aide là… tu entretenais des liens multiples à travers toute l’île, avait jurer allégeance à bien des maitres… de tes anciens contacts, desquels dois-je solliciter l‘attention? De qui puis-je obtenir les avantages les plus juteux? Livia… si seulement il était possible de ranimer ta tête et de te faire parler… ce serait si simple…** ***** Duff s’était carapaté, maladroitement, mais surement… Il avait beau être d’une résistance peu commune, Riful était d’un tranchant peu commun! Rabattre du gibier sans y toucher ne l’enthousiasmait pas plus que cela, mais se faire dérouiller par l’abyssale non plus, de ce fait, ma foi, le choix ne fut pas cornélien. Les yeux mi-clos, l’air endormi, il avançait mécaniquement et sans grâce. Blasé par la mission en elle-même autant que par sa portée des plus banale et frustrante, il s’exclama bruyamment : - pfffff… quelles connes!! Elles se cachent même pas… Droit devant, pour ne pas dire à découvert, deux créatures semi-yoma se tenaient là. La vie lui semblant soudain sans saveur. Voir des guerrières de l’organisation et ne peux pas pouvoir les démembrer ou les transpercer, en entendant leur peau céder, puis leurs viscère couiner sous la pression du pic qui s‘enfonce dans les organes... Quelle torture de ne pouvoir en commettre lorsqu’on excelle dans la barbarie… Et voir ces donzelles bien roulées avec leur air de poupées… il en devenait grognon. - Mais comment peut-on être aussi con!! Vous n’êtes vraiment que des blondes!! En disant cela il propulsa plusieurs pics à grand vitesse, non pas pour les dégommer, interdiction oblige, mais pour les faire broncher un peu… il se mit alors à bouger pour préciser un peu son angle de tir et soudain! - OH! M****! QU’EST-CE…!!!Il s’enlisa subitement dans le sol dans un fracas énorme et tonitruant, se mettant à proférer toute sorte de jurons impossibles à retranscrire (bienséance oblige), se débattant comme un pantin désarticulé… le pauvre était comme un gamin qu’on balançait dans une marre alors qu’il ne savait pas nager, totalement dans l’incompréhension de ce qui se passait. Était-ce un piège des deux claymores? Lui avait-elle tendu un piège en lui creusant une fausse? ***** Riful releva la tête en direction des trois auras. Son visage prit une expression surprise, avait-elle bien saisi la situation? Lisait-elle correctement le yoki? La lecture de l’aura démoniaque n’avait jamais été son fort, mais là… c’était trop gros… - Mais Duff… comment peux-tu cumuler à ce point?! Elle passa sa main derrière sa nuque comme pour ne pas perdre son calme, était-ce pour rire ou pour montrer sans exaspération, nulle ne le saura jamais, par contre, lorsqu’elle releva la tête, son visage resta de marbre. Elle regarda une dernière fois la tête de Livia, puis trancha sa chevelure. D’un côté, elle tenait la tête auréolée de cheveux d’ange, d’un autre, un belle et épaisse mèche. L’abyssale sourit alors triomphalement : elle venait de faire d’une pierre, deux coups. Bientôt, elle allait pouvoir jouer sur deux tableaux. Elle reprit alors forme humaine et remit sa petite robe de lin. Elle glissa dans une poche la mèche de cheveux et marcha en direction des compères, jouant avec la tête de l’éveillée, toute contente de sa trouvaille. Elle allait tenir un discours décousu et sans logique aux deux guerrières, mais au final, lorsque celles-ci rapporterait ses propos, il était fort probable que l’un des hommes du Conseil bronche. Le message parviendrait à qui de droit, les guerrières ne seraient que les messagères de Riful dans une sombre dénonciation… [b] |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Sam 22 Mai - 21:34 | |
| Un milliard de pas plus loin, qu'Amy avait passé à songer à l'infinité de scénarios possibles concernant leur entrée dans les terres de Riful, les deux claymores marchaient toujours. Le soleil commençait à se lever, laissant la forêt dense ombrager le sol et les protéger des rayons. Malgré cela, de petites lueurs rouges traversaient le feuillage pour réchauffer leur armure. La matinée était chaude, déjà presque étouffante. Et Amy ne cessait de se plaindre tout bas, grommelant dans le col de son armure, quelques injures à l'endroit de l'astre, que Lila ne pourrait certainement pas entendre. La numéro six pressait le pas devant notre petite Amy, qui ne se souciait pas de le moins du monde de l'autonomie de sa consœur. Elle se contenta de baisser la tête, et de suivre. Comme d'habitude. Malgré son statut de chef d'équipe. Ses doigts se baladaient sur le manche de son arme, comme seule distraction depuis une demi heure. Car oui, Amy s'ennuyait bien depuis ce matin. Sa "très chère locutrice" n'avait pas daigné la déranger depuis que Lila occupait les lieux. Et inconsciemment, la démente se mettait à ressentir pour la numéro six, un certain dédain. Elle était la cause du silence de Perséphone. La claymore leva alors discrètement les yeux vers la meneuse devant elle, toujours tête baissée. Et c'est lorsqu'elle entrevit sa natte valser de gauche à droite, au rythme de ses pas qu'elle la reconnut. Il n'y avait plus de doute : cet air accompli, sa démarche mécanique et son caractère mal aimable... Ce ne pouvait être que son précédent adversaire.
* Tss... T'es vraiment longue à la détente. Andouille ! *
C'était l'occasion rêvée pour son bourreau de l'écraser de nouveau. Mais Amy ne répondit pas. Et dans le fond, elle était contente d'écouter sa voix. Aussi empoisonnée soit-elle. Son cynisme commençaient à lui manquer. La claymore se contenta de sourire. A la fois satisfaite de l'entendre de nouveau, et de voir face à elle se dresser l'entrée d'un bosquet charmant. Enfin... Charmant n'était pas réellement le mot. Car ce qui pouvait être charmant pour Amy, ne l'est pas nécessairement pour d'autres. Il s'agissait d'un ensemble de marécages sinistres, cachés derrière une petite colline. Les arbres découvraient l'ensemble des eaux, à la lumière d'un soleil rouge écarlate. Et celles-ci scintillaient. Tout était délicat. Malgré la puanteur et la moiteur de ces lieux, la démente ne put s'empêcher d'y attarder son regard fatigué et admiratif. Lila continua cependant sa route.
* Oh quelle rabat-joie celle-là ! Hé, Amy, j'ai une idée ! Laisses-moi sortir. On lui botterait le cul à cette pimbêche, et on s'éclaterait à fond. Ce serait la fête, je t'assure. Plus besoin de l'organ... Amy ? ... AMY ?! Oh bordel tu m'écoutes quand je te parle ou quoi ?! *
Mais la claymore n'entendait plus rien. Elle avait déjà dispersé son attention vers un petit buisson à l'orée des marécages. Il gigotait lentement. Et ça présageait le hérisson ! Oui, c'était bien cela. Et Amy pouvait reconnaître un buisson chargé de ces bestioles entre mille. Pas de doute ; ces petits remous, et ce délicat museau charnu s'aventurant hors du feuillage... Il s'agissait d'un hérisson. Et pas n'importe lequel. Un mâle. Elle était capable de les différencier, grâce aux moustaches, légèrement plus longues, grises et moins fines. La démente n'avait pas de bons yeux, et pouvait rarement compter sur ses sens pour le combat. Mais lorsqu'il s'agissait d'analyser ces bêtes, de loin comme de près, elle était capable de prodigieux progrés optiques. Un sourire béat se dessina sur son visage de dégénérée mentale. Elle n'entendait plus rien, elle était totalement absente. Tout ce qui se passait autours d'elle disparaissait de son champ d'attention. Alors qu'elle oubliait déjà Lila et ses ordres de mission, se dirigeant vers l'animal, Amy fut soudainement arrêtée. A ses pieds était projeté un extrait visqueux de cette eau boueuse. Elle n'avait pas fait attention à l'arrivée d'un quelconque Yoki, et avait encore moins pensé à cacher le sien. Que se passait-il ? La démente tourna vivement le visage vers les marécages. Un gorille... Ou plutôt un monstre était en train de boire la tasse. La scène était... Idiote, il fallait l'avouer. Amy fut alors surprise, puis pouffa silencieusement. Il n'y avait rien de plus amusant pour elle que de voir les autres dans le pétrin. Même si il s'agissait d'un pétrin mortel. De toutes façons, la claymore n'avait pas conscience du danger. Elle se mit alors à rire à gorge déployée, face à la situation ridicule. Puis, lorsqu'elle eut bien dégagé tout l'air de ses poumons elle prit la parole :
« Qu'est-ce qu'on fait de ce macaque ? Je propose de le laisser ici, pour tester sa flottabilité. »
Amy prononça cette phrase d'un sérieux Aristotélicien. Ce n'était pas du tout une blague. Elle avait l'intention de regarder ce spectacle jusqu'au bout. A l'instant même où elle prononçait ces mots, une sensation étrange transcendait tout son corps. Riful approchait. Ce ne pouvait être qu'elle. Et cette personne ne pouvait en aucun cas cacher cette puissance qui émanait d'elle. Une force qui fit chavirer l'insolence et la bêtise d'Amy en un sérieux momentané. Ses doigts voulaient trembler, mais elle serra les poings, pour ne rien laisser paraître. Et bien qu'elle avala sa salive, la démente reprit petit à petit ses aises sur le terrain. Laissant inconsciemment tomber toute alerte, et oubliant de nouveau le danger. Elle observait un nouveau monstre arriver en scène, ne pouvant quitter cette masse imposante d'énergie des yeux. La créature devint jeune fille en quelques secondes. Mais elle n'en était pour autant pas moins imposante. Car comme à chaque fois, Amy ne se fiait pas à ses sens. Encore moins à sa vue qu'à tous les autres. La démente attendit la suite des évènements, fascinée. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Dim 23 Mai - 13:50 | |
| De relative bonne humeur, Lila avançait toujours en direction de l'Ouest, ses pas la précipitant joyeusement dans la gueule du loup. Elle sentait cet aura immense, vaguement, comme le pouvait percevoir une offensive de base. Mais il était las, patient et immobile, cyniquement attentif, il semblait les attendre comme pour mieux des accueillir à coups de démembrements propres et soignés. Mais se battre comme une abyssale était mille fois préférable à la désertion. Oh! Bien sur, Lila n'était pas assez idiote pour ne pas l'avoir envisager, mais quelle importance avait sa vie ? Plutôt que vivre lâchement, dans une belle ville avec pleins d'enfants monstrueux, elle préférait bénéficier d'une mort sanglante et passionnante. Que les apprenties se raconteraient avec les yeux agrandis par l'horreur...
Lila tressaillit, sortant de ses pensées, ma foi, fortement optimistes. Elle venait de ressentir soudain un trouble dans le yoki de la frêle numéro 4 qui se hissait péniblement à sa hauteur. Mais elle n'en tint pas compte, son esprit torturé venait sans doute de découvrir que le soleil levait à l'Est ou un autre évènement du genre, sans aucune importance. Lila haussa machinalement les épaules. Ce boulet, car elle ne représentait rien d'autre à ses yeux, ne l'empêcherait certainement pas d'aller de l'avant et ne l'intéressait en aucun cas. Alors qu'elles avaient déjà parcouru de nombreux kilomètres, une explosion d'énergie retendit. Un frisson courut le long de l'échine de Lila mais, ce n'était rien comparé à l'effroi qui la saisit lorsqu'elle sentit fondre sur elle ce yoki monstrueux. Sa vitesse, quelle était-elle ? Celle du son ? Au moins. C'était terrifiant. Elle pourrait sans doute l'éviter mais... la créature semblait impossible à dévier.
A côté d'elle, Amy ne marquait pas la moindre inquiétude, poursuivant sa marche d'un air indifférent... non, complètement éteint, comme maintenue en éveil par un sortilège sadique qui la forçait à poser ses pieds sur un sol qu'elle voyait à peine, vers une destiné indécise. Lila lui accorda un regard en biais. Soit elle n'avait pas sentie le yoki et donc était totalement stupide, soit elle faisait preuve d'un tel sang froid que Lila ne pouvait que l'admirer. Instinctivement, la Claymore pencha pour la première hypothèse. Oui, elle ne savait pas pourtant, mais cette fille ne semblait pas douée d'une intelligence supérieure. Soudain cependant, elle s'arrêta. Au bord d'un trou d'eau entre le marécage et la marre, elle fixait le point d'impact de la source d'énergie. L'avait-elle enfin sentit ? Apparemment non, car quand une créature aussi immense que laide surgit, avant s'écrouler lamentablement dans la vase en gesticulant, elle marqua une grande surprise. Et explosa de rire.
De son côté, Lila l'Impassible avait tout sauf envie de rire, à défaut d'être terrifiée, elle était fortement impressionnée par cette chose, cet Eveillé qui se débattait à la recherche désespérée d'un peu d'air. Son visage, plus grand à lui tout seul qu'une guerrière de taille moyenne ne gardait que quelques vestiges d'une humanité aujourd'hui envolée. Ses grands yeux d'ors balayaient les deux femmes. Sa bouche s'ouvrant et se refermant par automatisme était garnie d'une rangée de dents suffisamment grosses pour broyer les jambes d'un homme, quand au reste du corps qui avait maintenant disparut, Lila l'avait aperçut suffisamment longtemps pour voir que cette chose avait une défense à toute épreuves et possédait une rapidité insoupçonnable. Qui était cet Eveillé ? Un autre mâle, comme Fulgrim ? En tout cas il consistait en une proie facile.
Mais aucune des Claymores ne leva le petit doigt pour l'achever. Amy prononçait une insulte que Lila n'entendit même pas. Concentrée, non, absorbée complètement dans la lecteur d'un yoki plus grand encore. Il se contenait, avait été masqué par l'énergie libérée par l'autre, mais il était là, dormant sournoisement comme pour mieux dissimuler sa vraie nature. Il y avait bien mammouth sous gravier.
Les muscles de Lila se bandaient déjà, près à la propulser à une hauteur démente, ou à la faire totalement disparaitre dans les airs. Peu importe la puissance et le taux d'énergie qu'elle utiliserait, elle se sauverait. C'était démentiel, impossible, inconcevable. Une énergie transcendante qui la heurtait en pleine face. Comme avait-elle pu l'oublier pour ce concentrer sur ce démon de seconde zone ? Une défensive n'y aurait pas manqué... Abigail! Pourquoi ne l'avaient-ils pas envoyé elle! Au moins, les Claymores auraient eu une chance...
Une enfant frêle émergea de la forêt. Fragile, mince, une adorable poupée de cire aux yeux noirs, aux cheveux épais coupés avec soin, dans une simple robe en lin. Tel un jouet maléfique, elle se rapprochait toujours, toujours. Alerte, Lila ne pouvait pourtant pas détacher ses yeux de ce cauchemar. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Sam 29 Mai - 12:07 | |
| Riful continuait de faire tourner la tête de Livia entre ses petits doigts tout fins, tandis qu'elle regardait droit devant elle. Son sourire malicieux ne la quittait plus, deux guerrières de l'Organisation, et puissantes de surcroît, l'attendaient littéralement... **Le bonheur intégral...** Duff pataugeait maladroitement dans ce qui semblait être d'énièmes marécages... Quoi de plus normal dans cette région et en cette période de l'année... Cela lui rappela la fois où il s'était enlisé dans le sable... Elle s'arrêta à quelques mètres de lui, faisant mine de pas avoir vu les guerrières et s'adressa à lui avec une voix moqueuse : - Encore Duff?! T'aime ça ou quoi?? La gamine prit un air contrarié, poings sur les hanches et un peu penchée enavant, elle enchaina en grondant le monstre : - Ne t'ai-je pas dit et répété, je ne sais combien de fois, qu'on ne s'éveille pas dans les dunes, les sables mouvants ou argileux, les façades et les marécages?? Ne comprendras-tu jamais la leçon? Tu es trop lourd et massif Duff, tu coules, c'est inévitable... Elle se redressa en soupira, tendit le bras avec la tête de Livia et se mit à lui parler avec une voix théatrâle : - être ou ne pas être... telle est la question...
- RIFUUUUUUULLLLLLL, fit le gorille en pleurnichant, SORS MOI DE LA... Elle lui répondit en lui criant dessus : - MAIS QUOI ENCORE?!!! TU VOIS PAS QUE JE SUIS INSPIREE LA?!!!
- Mais Riri... si te plait...
- MAIS QUEL BOULET!!! Le bras de l'abyssale s'éveilla subitement, et comme si l'éveillé n'était qu'un gamin, elle le souleva sans peine et le déposa sur la terre ferme. - Je peux finir mon délir lyrique maintenant?! tu gâches toutes mes entrées en scènes!! Ils vont finir pour nous prendre pour des bouffons à l'organisation!! Une fois le bras rétracté et à dimension humaine, elle reprit son discours, mais orientée vers une personne précise : - Oh femme sur ton arbre perchée, tenant dans ta main une épée, si ton aura se rapporte à ton chiffre, tu es certainement la meilleure guerrière de ce bois...
- C'est pas un poème avec un corbeau ça, non?
- Duff... c'est une adaptation... t'es vraiment à l'Ouest là...
- Bah normal non... on est pas à Lautrec?? Les yeux de la gamine s'écarquillèrent et devinrent tout ronds de stupeur... elle lacha la tête qui roula au sol tandis que ses mains se plaquèrent sur ses joues... elle tira dessus, étirant ses yeux vers le bas comme si elle faisait une grimace... - Mais Duff... tu me fais honte là... je vais te pulvériser le derrière... Elle se frotta les yeux... puis reprit sérieusement en direction de la guerrière en hauteur : _ Que faites-vous dans le coin les filles?? |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Dim 30 Mai - 15:59 | |
| Tout était délicieusement calme. Et au beau milieu du havre de paix marécageux, deux énergumènes à l'aura imposant s'agitaient en tous sens. L'une déférant des injures à l'éveillé, l'autre pataugeant dans la lisière putride. Amy qui ne pouvait détacher ses yeux de l'abyssale ne fit pas attention à la seconde projection de boue qui s'étala sur sa hanche et coula lentement le long de son armure... Une poix gluante et visqueuse, que toute humaine normalement constituée n'aurait pas supporté plus d'une seconde. La claymore se prit un air décontenancé, embarrassée par la situation et légèrement exaspérée par l'agitation des deux arrivants.
** Bon sang, c'est ça Riful ? Et c'est quoi ce truc qui l'accompagne ? Son animal de compagnie ? **
** Je n'ai pas envie de plaisanter là. Ils dégagent quelque chose de pas vraiment rassurant derrière leur apparence de guignols. **
** Bof, on les dégomme sans problème. Pas vrai Amy ? **
** Je ne crois pas non. Je ne pense même pas pouvoir tenir dix secondes face à ça. C'est au delà de nos capacités. Si jamais ils se montrent menaçants, on bat en retraite. Je me méfie, mais pour le moment, je ne sens pas d'agressivité. Le macaque, c'est une grande gueule, mais il nous briserait la nuque d'un seul geste. Je n'ai pas envie de mourir... Et encore moins envie de m'éveiller. **
C'est lorsque l'enfant déploya une immonde tentacule à la place de son bras, pour délivrer son pathétique allié embourbé et englué dans la vase, qu'Amy sortit de ses pensées peu stratégiques. Elle recula inconsciemment d'un pas lorsque l'éveillé sortit de son piège, sans pour autant se mettre en garde ou poser sa main sur sa claymore. Elle aurait le réflexe de réagir, mais l'ordre de mission n'était pas de détruire. Alors elle ne détruira pas. Et même si cela avait été le cas, elle n'en serait pas capable, même avec le soutient de Lila.
D'ailleurs, en parlant de Lila... Son yoki était complètement troublé, et on y lisait aisément l'incertitude, la peur et l'hésitation. Amy fronça les sourcils, l'espace d'un instant. Riful devait certainement le sentir également, et ça ne présageait rien de bon. Même un novice aurait su lire en elle.
** Cette démone est vraiment un boulet ! Elle est effrayée là, t'en es consciente ? Non mais je rêve, même pas capable de prendre sur elle ! **
** Oui, ça ne m'étonne pas, elle était déjà prête à fuir lors de notre combat à Staff. Parfois, faire preuve de lâcheté peut s'avérer utile. J'aurais été capable de la tuer si elle ne s'était pas éloignée avant hier. Enfin peu importe, je vais faire ce que j'ai à faire... **
La claymore décida de renfermer son énergie, avec difficulté. Elle serra fermement ses poings et baissa la tête. Elle releva le menton en direction de l'abyssale seulement lorsqu'elle se senti apte à faire face, concentrée du mieux qu'elle pouvait... Mais pour Amy, concentration rime avec vélocité. Et tant qu'elle entrait dans ce genre de phase, mieux valait en profiter, car ces instants là sont rares. Elle décida en tant que capitaine de groupe de prendre les devants. Pure folie ? Peut être... Mais il fallait bien qu'elle prenne quelques responsabilités, pendant qu'elle avait à peu près toute sa tête.
La claymore fit un, puis deux pas en avant. L'abyssale et le gorille cessèrent alors leurs numéro comique auquel Amy ne s'intéressait pas (bien qu'elle avait sourit, face à la fameuse grimace de la petite fille). Sa tempe battait nerveusement, ses nerfs s'excitaient et tremblaient. Ses muscles se gonflaient à mesure qu'elle sublimait son énergie. Certainement l'effet causé par la puissance démoniaque importante qui se dressait face à elle. Riful prit la parole en première.
Amy craqua, c'était plus fort qu'elle. La claymore prit la parole, le visage souriant et les yeux pétillants de folie :
« On cueille des champignons, ça ne se voit pas ? »
Ah, ça faisait du bien de pouvoir s'exprimer librement et sans contrainte... Elle se sentit soulagée, et ses muscles se roidirent lentement.
** Et voilà, quand tu te concentres dix secondes, ça finit toujours comme ça. Bon sang, tu vas pas mûrir un jour ? J'y croyais presque ! **
** Désolée... **
** « Désolée » [répétition moqueuse] assumes un peu pauvre cloche ! **
Elle avala sa salive et reprit alors d'un ton plus sérieux mais encore détendu, les yeux posés sur la tête décapitée avec laquelle jouait Riful depuis son arrivée :
« On n'est pas venu pour attaquer cette fois-ci. On sait très bien ce qui nous en coûterait, et je n'ai pas vraiment envie de perdre la vie, ça m'ennuierai beaucoup. Et à mon équipière aussi je suppose. »
Toutefois, elle ne parla pas de sa mission. Il se pourrait que l'abyssale refuse de leur donner des informations directement, rien que pour embêter l'organisation. Amy hésita, puis fit un signe, montrant ce qui restait du cadavre de Livia du doigt. Elle prononça ces mots tout en sentant un léger frisson parcourir son corps :
« Il s'agit de votre encas ? » |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Ven 18 Juin - 20:50 | |
| Si le yoki de Lila était aussi lisible qu'un livre ouvert, les expressions faciales d'Amy en disaient tout autant sur ses pensées. Alors qu'elle supprimait son énergie démoniaque justement, ses traits se crispèrent, sans parler de l'écart involontaire qu'elle avait esquissé quelques secondes plutôt. Aussi incompétente l'une que l'autre n'est-ce pas ? Lila balayait ses remarques cyniques d'un battement de cils.
En effet, le spectacle qui se déroulait devant ses yeux lui fit chasser toutes critiques à l'encontre d'Amy ou d'elle-même. Le duo comique, l'improvisation vaseuse et décalée qui se jouait alors méritait son pesant de cacahouètes et ce n'était pas Lila qui dirait le contraire. Les deux démons aussi puissants de démesurés ignoraient savamment leur présence, probablement parce que leurs esprits réduits étaient accaparés par l'extraction d'un monstre de la taille d'une Eglise de province. Un comportement assez peu surprenant finalement, la plupart des Eveillés perdaient beaucoup de leur intelligence au profil d'un instinct guerrier plus qu'efficasse en combat mais assez déplorable lorsqu'il s'agissait n'analyser une situation. C'était pourquoi, du moins en partie, que Lila ne désirait pas se métamorphoser tout de suite. Etre réduite à une créature semi humaine quasiment impassible était très ennuyeux, mais ne même pas avoir conscience de sa propre vie... serait plus pénible encore.
Le bras de l'enfant se tordit soudain et s'élança dans les airs sous la forme d'une tentacule disproportionnée. Le yoki ainsi libéré fit que nouveau trembler Lila. Elle avait déjà vu un monstre ne transformer qu'une infime partie de son corps. Mais si cela était rare, certain y arrivaient, avec un peu de concentration et de maitrise. Et cela ne provoquait jamais une explosion de yoki aussi totale que lorsque de la métamorphose complète. Sauf là. Rien que ce petit changement modifia les énergies ambiantes à un point tel que Lila en fut de nouveau perturbée... de quoi donner la migraine à une défensive.
Est-ce là la nature d'un Abyssal ? Pitié qu'elle ne se transforme pas entièrement!
Un coups d'oeil réflexe à Amy enseigna à Lila que sa consoeur poursuivait ses efforts de maitrise et la jeune femme tenta de se convaincre d'en faire autant. Elle déglutit discrètement et se redressa. Toujours prête à s'enfuir à la moindre alerte, elle fit un effort pour ralentir sa respiration. De toute façon masquer son yoki était tout à fait inutile. Duff devait être un défensif avec une telle cuirasse et et Riful était assez forte pour ressentir son énergie sans se forcer. A quoi bon se concentrer pour un résultat connu d'avance ?
« On cueille des champignons, ça ne se voit pas ? »
Lila se sentit déstabilisée par cette intervention... en fait elle était interloquée. Amy n'avait pas seulement un style de combat imprévisible... elle était imprévisible! Et malheureusement une telle caractéristique était une grosse tare pour une Claymore, surtout face à deux Eveillés déchaînés..
La jeune femme, contrairement à Amy qui semblait déjà se détendre, se raidit.
« On n'est pas venu pour attaquer cette fois-ci. On sait très bien ce qui nous en coûterait, et je n'ai pas vraiment envie de perdre la vie, ça m'ennuierai beaucoup. Et à mon équipière aussi je suppose. »
Étonnamment, cette réplique rasséréna Lila qui, au lieu d'être terrifiée pour sa petite existence, adressa un regard septique à sa soeur d'arme. Son sens critique lui hurla que cet humour de mauvais goût n'était en fait que le fruit involontaire d'un sens diplomatique avoisinant le néant. Le fait d'établir un constat aussi implacable qu'évident devant des ennemis démontrait, au mieux, une absente totale de plan ou d'idées. Et surtout c'était affreusement inutile, puisque Riful devait s'en douter à moins que ces capacités mentales soient aussi affligeantes que son attitude précédente. Quant à ce « cette fois »... quelle confiance en vous charmante et douce Amy! Ni aujourd'hui ni jamais vous ne la battrez, à moins de vouloir s'Eveiller ou perdre la vie dans des circonstances sordides, atroces, terrifiantes... probablement censurées pour maintenir le peu d'équilibre psychologique des membres de ce forum...
« Il s'agit de votre encas ? »
Sincèrement, Lila en doutait. Bien qu'elle n'ait jamais vu Livia, et que cette tête semblât tout à fait humaine, elle témoignait d'un certain intérêt de la part de Riful qui s'était encombrer d'un tel fardeau alors qu'elle avait deux gros "encas" sur pattes en face d'elle. Que signifiait cette chose entre ses mains ? Qui était cette femme ?
« Le résultat de votre combat, n'est-ce pas ? »
Elle n'était pas plus intelligente qu'Amy... elle avait juste beaucoup moins d'imagination. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Sam 19 Juin - 13:01 | |
| - Que faites-vous dans le coin les filles?? À la question "innocente" de Riful suivit une réponse qui l'était tout autant... L’une des deux claymores prit la parole. Son visage avait un air étrange qui n’échappa pas à la gamine. Elle récupéra la tête de l’éveillée, puis se mit à l'aise, regardant autour d'elle, elle finit par repérer ce qu'elle cherchait. Elle alla s'assoir sur un rocher sur sa droite, redonnant ensuite toute son attention à son public. - On cueille des champignons, ça ne se voit pas ? Riful sourit à la boutade, soit elle avait du cran soit elle était folle. L’abyssale pencha pour la seconde option. Cette claymore avait l’air de penser bizarrement. Elle prenait des airs particuliers. Duff, lui, prit quant à lui les choses avec moins de complaisance! - Tu te fouts de nous?! Je vais te… - Non! Duff… Elle s'interposa net, ne se départageant pas de son air aimable. - Vas patrouiller dans les alentours et profites-en pour récupérer les restes de Mademoiselle. Pour appuyer la fin de sa phrase elle montra la tête de Livia. Puis, garda son air tranquille et affable, observant ses invitées tour à tour, tandis que Duff s‘en allait faire ce qu‘il avait à accomplir. La claymore bizarre semblait se détendre après sa micro-vanne, ce qui interpella Riful. Si cela avait été un acte de nervosité, la guerrière n’aurait pas cessé d’être tendue, or, elle se calmait. Quoique… non! Elle déglutit ensuite sa salive comme si elle prenait sur elle-même ou qu’on venait de la reprendre suite à une réprimande… **Mais qu’est-ce que c’est que ça?? Elles sont combien dans sa caboche??**
- On n'est pas venu pour attaquer cette fois-ci. On sait très bien ce qui nous en coûterait, et je n'ai pas vraiment envie de perdre la vie, ça m'ennuierai beaucoup. Et à mon équipière aussi je suppose. La gamine prit un air faussement étonné, son sourire restait sur son visage mais elle commençait à être sérieuse, Duff n’étant plus là, elle comptait bien parler tranquillement. - Cette fois-ci? Je doute de t’avoir jamais rencontré… Elle rit gentiment avant d’ajouter : - tu n’es pas de celle qu’on oublie… et je ne parle pas simplement de ta puissance là… Puis, Riful fit une pause avant d’ajouter : - à moins que ton « on n’est pas venu pour attaquer cette fois-ci » signifie qu’en réalité vous étiez venues en reconnaissance, ce qui, à mon sens colle parfaitement à la logique de l’Organisation quant aux abyssaux. Observer et entasser les données pour le combat final. Ca fait plus de cinq siècle que je vis cacahuète… je commence à connaitre. Le fait que ce soit toujours la même qui parle, n’était à priori pas seulement dû à l’état d’esprit particulier de la claymore. Elle était également la plus puissante des deux, sa collègue se faisait discrète, au sens propre comme figuré, puisqu’elle contenait de plus en plus son yoki. - Il s'agit de votre encas ? Riful prit un petit air taquin pour lui répondre : - Non, c’est pas très digeste ces bestioles-là.
- Le résultat de votre combat, n'est-ce pas ?
- Mais tu parles?! La gamine se mit à applaudir, puis reprit tranquillement avec un rire dans la voix : - c’est merveilleux ça! Je craignais que tu ne sois muette! Tout à ses taquineries habituelles, elle leva sa main gauche, la droite tenant la tête, et pointa de l’index le ciel : - Je te donnes un bon point, c’est bien le résultat d’un combat. Comme vous pouvez le constater, Livia la furtive, ex numéro 5 de l’Organisation, a perdu la tête au sens propre et figuré. Riful posa la tête au sol avec délicatesse cette fois-ci, et, refaisant face aux deux claymores se lança dans un discours se voulant rassurant. - Pour faire simple, cette éveillée à jouer sur plusieurs tableaux, et cela lui a coûté la vie. D’ailleurs, en parlant de vies à jouer… penchons-nous sur les vôtres je vous prie. La gamine plia ses jambes qu’elle enlaça de ses petits bras menus. Puis continua à parler avec son air de sainte nitouche : - Tout d’abord, j’aimerais savoir si l’Organisation n’aurait pas une quatrième source d’opposition sur l’île… qui s’ajouterait aux 3 abyssaux… je ne suis pas opposée réellement à l’Organisation, comprenons-nous bien, je ne fais que réagir aux attaques en fait… mais, je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde… Elle quitta des yeux ses interlocutrices et observa ses orteils qu’elle s’amusait à faire pianoter sur la roche, toute à ses pensées qu’elle tentait de ne pas laisser transparaître, seul comptait l’obtention de ce qu’elle désirait. - Entendons nous bien, soit vous coopérez avec moi de votre plein grès, vous me dîtes ce que vous savez et je vous donne quelques informations, soit… je les obtiendrais de force en vous torturant, chose que Duff fait avec un réel plaisir. Vous voyez? Je ne suis pas fondamentalement méchante, je peux être très conciliante comme fille… Elle redressa la tête et enchaina donc : - Alors? Pas de 4e force suspecte et surtout identifiée? Pas le moindre doute à son sujet? Même officieux.. Je suis preneuse. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Dim 27 Juin - 16:50 | |
| La grosse créature qu'était Duff ne cacha pas sa colère, lorsqu'Amy ouvrit la bouche. La guerrière avait l'habitude d'attiser la fureur de ses interlocuteurs. Et cela, bien souvent par hasard. Peut être que son caractère indifférent et rêveur la rendait inconsciente. Inconsciente des réactions logiques et humaines. Quoi que le gros Duff n'avait rien d'humain. Et sa rage bestiale faisait trembler l'ensemble des membres de la schizophrène. Ces frissons de peur étaient à la fois incontrôlables et terriblement agréables -car nouveaux-. Elle ne put s'empêcher de sourire au démon, le regard à la fois glacial, amical et effrayé. D'un geste lent, elle porta sa main à sa bouche, et commença à se mordre les phalanges, de façon nerveuse. Elle croqua fortement l'une d'entre elle, les yeux pétillants de folie, lorsque la créature leva son poing au ciel. Mais elle ne recula pas un seul instant. Riful s'interposa au bon moment, et mit fin à... Cette sorte d'état secondaire dans lequel Amy était plongée depuis l'éveil de la colère de Duff. La claymore reposa alors son bras le long de sa hanche, la main couverte de nouvelles lésions. Elle ne se rendait même pas compte du mal qu'elle s'infligeait. L'éveillé s'en alla, sur la demande de l'enfant, récupérer les restes du corps de Livia. Cet objectif rappelait à Amy un certain mythe Égyptien... Jusqu'à ce que la gamine vienne éclater la bulle de son monde imaginaire. Elle eut un rictus, agacée. Et après tout, on est dans la réalité non ? Les légendes, ne sont faites, que par gens malades et névrosés, pour des gens malades et névrosés.
« Cette fois-ci ? Je doute de t’avoir jamais rencontré… »
Non, elle se trompait du tout au tout. Amy ne faisait qu'évoquer la quantité de claymores qui avaient eu l'occasion de périr en pénétrant ces lieux précédemment. Elle n'ajouta rien, cependant.
La guerrière ignora également les flatteries de Riful. Pourquoi tenir ce genre de propos, qui plus est, juste devant sa coéquipière ? La claymore était belle et bien consciente que l'abyssale cherchait à les manipuler ou créer des rivalités. Elle adressa un regard discret à Lila, pour voir la réaction de la numéro six, avant de relever la tête vers son adversaire avec un visage trop étrange pour pouvoir y lire une quelconque expression.
« A moins que ton « on n’est pas venu pour attaquer cette fois-ci » signifie qu’en réalité vous étiez venues en reconnaissance, ce qui, à mon sens colle parfaitement à la logique de l’Organisation quant aux abyssaux. Observer et entasser les données pour le combat final. Ca fait plus de cinq siècle que je vis cacahuète… je commence à connaitre. »
« Signifier ? Nous, signifier ? »
Elle eut un rire fou et inattendu, couvrant son menton sous son armure au col relevé, les ongles crissant contre l'avant de sa cuirasse. Puis elle releva ses deux yeux plissés et rieurs vers ceux de Riful, ouvrit la bouche, comme si elle s'apprêtait à ajouter quelque chose. Il y eut alors un gros moment de silence dérangeant. Mais pour Amy, la discussion était terminée, elle n'avait rien d'autre à dire. Alors pourquoi étaient-ils en train de la regarder fixement ? La bouche ouverte, c'était simplement pour respirer. Non, elle n'ajoutera rien car elle n'avait tout simplement rien compris au baragouin de Riful.
La claymore aux longs cheveux dorés abordait le regard de L'Abyssale avec un certain mépris pour la créature abominable qu'elle était, mais aussi une certaine admiration. Toute puissance supérieure à la sienne l'émerveillait. Et c'était une motivation suffisante pour la pousser à devenir plus forte, elle aussi. Néanmoins, elle baissa les paupières et traça du bout de son épée, son symbole, sur le sable. Pourquoi donc ? Certainement par ennui. Cette conversation commençait à l'ennuyer, et elle ne le cachait pas. Cela faisait quelques minutes qu'elles étaient plantées là à ne rien faire. Et ce ne pouvait être qu'une perte de temps. Elle enchaîna avec un autre dessin à côté. Une sorte de soleil... Ou de roue difforme. Puis elle releva les yeux, lorsque la demoiselle aux tentacules daigna continuer dans l'humour. Elle n'eut qu'un demi sourire en guise de réponse à sa blague concernant le goût de la viande de Livia, mais le perdit vite lorsqu'elle répondit à Lila. Oui, le « mais tu parles ? » ne provoqua qu'un malaise. Il y avait quelque chose d'empoisonné dans ses propos. Elle était trop malsaine pour jouer les rigolotes, ce rôle ne lui convenait pas.
L'Abyssale choisit alors un style de discours bien mieux conforme au personnage qu'elle était. Amy cessa ses petits dessins discrets et serra son poing sur sa claymore, sans se soucier des perles carmin qui coulaient de ses phalanges pour colorier le soleil glaiseux. Et à la menace qui planait sur le groupe, elle devait prendre une décision, et vite. Elle détourna les yeux vers Lila, légèrement paniquée. Elles ne savaient rien. Cependant, une erreur et elles y laissaient leur peau. En aucun cas, Amy ne voulait être touchée par cette repoussante créature qu'était Duff. Elle se décida enfin à prendre la parole, après un battement d'hésitation. Et de toutes façons, même si elle savait quelque chose, elle aurait sûrement choisi le mensonge.
« Nous ne sommes pas au courant de leurs agissements. Nous sommes des claymores, nous nous battons pour l'organisation, notre rôle s'arrête là. Si diplomatie il y a, nous n'en savons rien. Nous torturer... Ne serait qu'une perte de temps, et d'énergie. Vous n'obtiendrez rien de plus. » |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Lun 26 Juil - 12:18 | |
| Lila remarqua, pensivement qu'en cinq siècle, Riful mieux fait d'apprendre à s'exprimer correctement car ses paroles manquaient autant de poèsie que de sens. Et en cinq siècle, au moins aurait été put dresser l'ignoble macaque qui le tenait lieu de garde du corps. Mais non, au lieu de cela elle se mêlait de choses qui ne la regardaient pas, comme aujourd'hui. Elle s'immisçait toujours dans les affaires de l'Organisation, parce que sa part humaine n'avait jamais pu s'en détacher. Pitoyable créature.
Lila haussa les épaules quand Amy entonna une charmante mélodie, tenant plus d'une crise d'épileptie que de la franche rigolade. Tant qu'à faire, la claymore nota que si elle devait un jour s'humaniser au point de raconter des blagues au coin du feu, elle ne le ferait pas avec cette folle. Mais après tout, puisqu'elle n'avait jamais rit de sa vie, elle devait avouer qui lui manquait un peu de savoir pour se moquer d'elle. Enfin, passons.
Le calme retrouvé de la jeune fille fut soudain troublé un nouvelle fois. Cette matinée épuisante pour les nerfs de la Claymore n'était donc pas prête de s'achevée par un départ glorieux. Mais malgré son regard incrédule lancé en direction d'Amy, Lila remarqua une nouvelle fois que Riful n'était guère habituée à la négociation. Elle s'était contentée de les menacer et non de leur proposer des contreparties. Pitoyable créature.
Soudain Amy, qui en savait certes moins qu'elle malgré son rang, répondit avec toute la franchise dont elle était capable. C'était à la fois inattendu et prévisible, parfois Lila s'attendait à la voir agir avec raison, parfois et malheureusement le plus souvent, elle se comportait comme si une tiers personne, une folle tirait les fils d'une marionnette désarticulée. Etrange créature.
La réponse d'Amy sembla ainsi convenir à Lila qui se contenta d'afficher un air entendu et d'acquiescer mollement. De toutes façons, même si elle ne supportait pas la douleur, Lila était si proche de l'Eveil qu'une séance de torture lui retirait ses souvenirs une bonne fois pour toutes plutôt qu'elle les lui ferait avouer. Car oui, la jeune femme en savait plus que sa capitaine, du moins, l'avait elle déduit. Les femmes Egon, la claymore enceinte, ce rapport qu'elle avait déjà fait, l'air troublé des hommes en noirs. Bien sur, elle pouvait répondre aux doutes de Riful par des suppositions, mais cela reviendrait à donner des informations à une ennemie. Et malgré ce qu'elle lui disait, l'Abyssale était parfaitement capable de s'en servir comme l'Organisation.
Lila ne répondit donc pas, écoutant tranquillement la discussion se faire sans elle. Après tout, n'est-ce pas un peu de discipline d'une soldate à sa supérieure ? Oh bien sur, Riful ne satisferait pas de si peu car elle avait tout de même tuer pour attirer nos deux charmantes héroïnes dans ses filets. Mais franchement, à la course, Lila avait ses chances pour ce qui était de disparaitre dans la nature! Et sérieusement, avec un peu de calme, ne réussiraient elles pas à s'en tirer à bon compte? Peut-être même avec une tête d'Eveillée dégoulinante entre les doigts. Dans ce cas, elle ne tenait d'ailleurs pas à la transporter mais elle avait trop peur de voir sa coéquipière dévorer ce pauvre crâne si son estomac, soudain, protestait trop...
Mais rien n'était encore jouer, et si Lila s'imaginait pouvoir revenir aux portes de Staff avec tous ses membres, y compris son nez et ses doigts, elle comprenait parfaitement qu'un tel exploit serait difficile à réaliser; une nouvelle fois, les jeunes femmes marchaient sur des oeufs. Le mot de trop, ou simplement le mauvais, au moment importun risquait de leur attirer la colère de Riful. Et malgré les efforts qu'elle faisait pour ne dégager d'elle qu'une infime partie du yoki qu'elle possédait, Lila envisageait avec effroi, toute la force qu'elle utiliserait pour les empaler aux bout des rubans noirs en lesquels sa main s'était tout à l'heure transformée.
Duff n'était qu'une pâle menace, le temps qui réussisse à les attraper l'une ou l'autre, il aurait largement le temps de retomber dans les marécages. Non, le véritable danger étaient les limites de la patience de la fillette cauchemardesque. La colère d'une Abyssale déchaînée... non, Lila n'avait pas envie d'en faire les frais. Ou même de voir quelqu'un d'autre expérimenter cela. Décidément, l'Organisation avait dû trouver une nouvelle numéro six et un quatre car leurs talents d'ambassadrices ne suffiraient peut-être pas. |
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Jeu 19 Aoû - 12:10 | |
| Les deux claymores ne lâchèrent rien. Était-ce une réelle ignorance de leur part? l’Abyssale n’y croyait pas. Des chiffres uniques laissés à l’écart des grandes affaires de l’Organisation? Impossible. Des décisions, certes, des grands évènements, non. Peut-être n’en avaient-elles pas conscience? La plus gradée peut-être mais celle qui gardait son silence obstiné… Riful la regarda avec un air énigmatique et insistant. Il ne lui fallait qu’un détail pour justifier ses hypothèses, ni plus ni moins. La parole prise par sa camarade lui avait sauvé la mise et il y avait fort à payer qu’elle en jouait pour dissimuler ce qu’elle savait. L’éveillée appréciait cette présence d’esprit autant que cela pouvait lui porter préjudice. Elle prit un temps de réflexion. Les torturer, cela la fatiguait d’entrée, les laisser partir sans réponse ne lui convenait pas non plus, mais après tout, quelque chose d’autre lui importait et faisait qu’elle devait les laisser partir intactes… cependant, l’insolence des deux guerrières n’aurait-elle pas raison de l’indulgence de l’ex numéro 1? Duff revint les bras embarrassés de restes sanguinolents. La gamine le regarda du coin de l’œil puis regarda la tête de Livia. Le corps en lui-même serait ensevelit par ses soins mais la tête devait accomplir son dernier devoir. L’Abyssale porta son attention sur la subordonnée (Lila) et s’adressa à elle sur un ton monocorde, son sourire semblant disparaitre pour faire face à un air neutre et peu loquace. - Et toi dans l’histoire? Ton silence est presque éloquent… comme le disait un grand homme de mon temps « Pour les diplomates comme pour les femmes, le silence est souvent la plus claire des explications » . Mon hypothèse te concernant est la suivante : tu profites du caractère de ta supérieure hiérarchique pour dissimuler ce que toi tu sais. Je dirais même, qu’ayant à priori plus de discernement et d’instinct de survie, comme toute bonne guerrière qui se respecte, tu projette déjà de t’enfuir en évaluant les risques. Un léger mouvement du sourcil laissait paraître l’agacement de Riful. Parlementer lui cassait royalement les pieds. Les cartes que chacune avait en main était sensiblement les mêmes en termes d’informations… la gamine eut un faux sourire plus menaçant qu’autre chose et continua : - La situation est la suivante jeune fille, nous sommes comme deux magiciens face à un public. Chacune de nous possède un chapeau haut-de-forme et ceux-ci renferment les mêmes tours, ou du moins, des équivalences. Mais au final, nos astuces sont connues de chacune de nous. En d’autres termes, je pense que nous en savons autant l’une et l’autre mais nos informations peuvent se compléter. Riful soupira avant de poursuivre : - Honnêtement, quitte à m’en mordre les doigts par la suite, je n’ai aucun intérêt à vous torturer, ni même à vous tuer. Par contre, continuez à vous jouez de moi et je ne me retiendrais pas. Si j’obtiens des informations supplémentaires tant mieux, sinon, j’obtiendrais confirmation autrement, ce n’est qu’un bonus à l’heure actuelle. Par contre, pour vous, cela peut être une aubaine de parler, car je complèterais vos informations… après tout, vous n’êtes pas les premières à qui je donne des lumières supplémentaires sur d’obscures faits. La balle est dans votre camps, plutôt que de voir en moi une ennemie, ce qui, d’une certaine manière est vrai, dans cet instant précis, nous sommes entre personnes de bonne volonté dirais-je…L’abyssale prit un air narquois. Penchant la tête sur le côté, semblant survoler le sol du regard, elle reprit la parole le plus tranquillement du monde : - Après… Ne me prendre que pour une imbécile peut finir par coûter cher… Je passe pour une créature joviale et burlesque, mais mon seuil de tolérance a ses limites. En disant cela, l’ex numéro 1 laissait son énergie s’écouler paisiblement mais sûrement, venant appuyer ses mots. Puisque la gentillesse n’avait pas l’air de convenir à ses demoiselles… très bien, le ton allait changer. Après tout, elle n’avait rien à se reprocher, si elles ne comprenaient que cela, pourquoi être tendre? Elle s’adressa à Duff, autoritaire : - Duff, verrouille le périmètre et assure toi qu’on reste tranquille, quoiqu’il arrive, je ne veux aucun témoin.Riful prit tout doucement sa forme éveillée. La gamine se découpa en lamelles et commença à prendre des proportions gigantesques au fur et à mesure de sa transformation. Car c’était ainsi qu’elle était faite, toute de lames effilées et sans aucun centre vital visible, ce qui faisait de ce corps une armes à multiples tranchants mais surtout, sans point faible connu ou repérable de prime abord. La tête de Livia, elle, évoluait dans cet amat de lianes, la reine de l'Ouest semblant faire grand cas de ceci. Les surplombant de toute sa hauteur, affichant une expression froide et condescendante, chose peu commune de la part de cette créature tentaculaire, Riful annonça la couleur : - Parlons bien mais parlons peu voulez-vous. Ajout postérieur suite au recensement : Les guerrières se jetèrent alors un regard entendu signifiant clairement : "dispersion". Elles prirent alors la fuite sans demander leur reste. Face à cette disparition, Riful ne fit même pas un geste pour les retenir. Tout ceci commençait sérieusement à la lasser. Dorénavant, la dame de l'Ouest jouerait différemment. Duff poussa un juron au loin, il devait certainement avoir vu passer les agiles fuyardes. Ne s'y formalisant pas, la demoiselle flanqua un grand coup dans le sol y faisant ainsi un trou béant. Puis elle se saisit des restes de Livia qu'elle y plaça simplement. Une fois la dépouille ensevelie, Riful reprit forme humaine. - Duff! On rentre!
[FIN] |
| | | | Admin
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| | Sujet: Re: Livia ou "la morte au sourire pâle" [Lila, Amy] Dim 3 Oct - 20:50 | |
| Riful : 15 xp
RP EVALUE ET POINTS REPORTES
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