Entrainement pour un raid à l'exalté

Dans la grande cour, à l'entrée de la zone d'entrainement...

Miria avait rassembler toutes ses sœurs d'arme de niveau "moyen". La guerrière n'aimait pas ce terme, mais force était de constater que les agents avaient raison d'avoir appliqué ce système de chiffre. Rien qu'avec cela, on pouvait savoir immédiatement qui emmener à une chasse à l'éveillé. Or, elle avait besoin de constituer une escouade pour faire un raid dans la région centrale de l'île. Plusieurs éveillés y avaient été détecté. Cela dit, contrairement aux hommes en noir, Miria avait des scrupules à ne se fier qu'à un chiffre. Elle voulait vérifier par elle-même les capacités de chaque combattante, les combats qui les attendaient seraient difficiles. La leader des claymores n'aimait pas les pertes inutiles... en effet, les pertes lors des guerres du nord furent un véritables traumatismes, bien pire que celui d'Helga. La mort de son aîné déclencha son semi-éveil, mais celles de toutes ses femmes qui avaient été placé sous son commandement et qui furent quasiment toutes massacrées à l'exception de sept d'entre elles, seulement sept.. elle n'était parvenu qu'à en garder 7 sur 5 équipes de chasses : PLUS JAMAIS!

Aujourd'hui, elle avait mis au repos une dizaine de ses guerrières, leur octroyant des permissions pour souffler entre les batailles. Malheureusement, cette trêve qu'elle offrait à ses partenaires signifiait qu'elle avait moins de guerrières pour les raids. Il fallait donc recruter parmi les volontaires qu'elle avait désigné pour la chasse aux yomas. Après un bon écrémage, il lui en restait une dizaine et parmi elle : Eirène, une grande guerrière à l'allure androgyne et lui rappelant vaguement Undine aux lames jumelles. La cheffe s'avança et monta les marches qui dominait la cours et où jadis, les entraineurs se plaçaient pour haranguer les novices. La voix de la femme s'éleva, de son timbre grave et solennel :

- Bonjour, je vous ai réuni ici afin de vérifier moi-même votre niveau. Cet entrainement doit permettre de voir si vous pouvez combattre face à des éveillés sans y perdre la vie. Il vous sera interdit de libérer plus de 30% de votre yoki. Je vous rappelle que votre visage se déforme à ce niveau là.

Miria s'interrompit et se tourna légèrement, pointant du doigt l'entrée du camp d'entrainement. Puis elle reprit ses explications :

- Contrairement à d'habitude, ce n'est pas un yoma mais un éveillé de niveau moyen qui se terre à l'intérieur. Vous allez vous partagez en deux groupe de 5 et chaque groupe devra trouver, combattre et abattre l'exalté. Le second groupe a trouvé l'éveillé sera éliminer. Quant au premier, si l'issue du combat vous échappe, j'interviendrais pour vous coordonner. Le but est de cet exercice est d'être sûre que vous surviviez aux éveillés. Aucune compétition malsaine ne doit intervenir : veillez sur vous-même comme sur vos camarades et inversement.

Tabitha traversa le petit groupe et donna à Miria un petit papier qu'elle lut à voit haute :

- Notre équipe à Zakol aurait trouvé un nouveau nid. Pressons-nous camarades! Voici vos groupes : dans l'équipe Clysthène, Maria, Candide, Esméralda & Tiya. Dans l'équipe de Brita, Loana, Mereel, Eirène & Natasha. Bonne chance!

L'équipe de Brita trouva en premier l'éveillé, qui dissimulait astucieusement son yoki en faisant exprès de le calquer sur celui des guerrières. Celles-ci finissaient par ne plus le ressentir et le confondaient avec leur propre énergie ou celles de leurs camarades.

C'est avec un visage fermé et un regard dur qu'Eirène observa la montée des marches de Miria le fantôme, qui régentait l'entraînement de ce jour. Non pas que cette perspective lui déplaise. Bien au contraire, chaque fraction de son corps et de son esprit était concentré sur les paroles et les instructions de la guerrière aux yeux d'argent, dont elle s'efforçait d'enregistrer les moindres détails. Et comme avant chaque combat, elle se préparait, faisant le calme dans son esprit afin qu'aucune émotion parasite ne vienne la troubler dans un moment inopportun. Il ne s'agissait peut-être que d'un entraînement, mais d'un entraînement dangereux face à un véritable exalté. Et surtout d'un entraînement qui déterminerait si oui ou non, elle partirait aux côtés de Miria affronter les éveillés. Leur sororité, elle le savait, avait souffert de cruelles pertes lors des guerres du nord, et les guerrières des équipes de chasse étaient épuisées. Mais la menace, elle, ne faiblissait pas. Si elle pouvait temporairement remplacer une de ses sœurs, elle le ferait bien volontiers. À condition qu'on l'en juge digne.

Lorsque Miria eut terminé son discours, Eirène détailla rapidement du regard les autres membres de son équipe, et tout en se dirigeant vers elles, hocha la tête pour elle-même. Elle appréciait Mereel et Natasha et les considérait comme des guerrières loyales et efficaces, quoique Mereel témoigne parfois d'un peu trop d'impulsivité à son goût. Son poing se serra alors qu'elle rassemblait sa détermination, et se préparait pour la chasse. Ensemble, elles devraient trouver l'éveillé... au plus vite.

*

Elles avancèrent dans le labyrinthe en groupe serré, chacune surveillant une direction pour s'assurer que le monstre ne les prendrait pas à revers. Loana tendait l'oreille, Brita guettait les moindres variations de l'air. Les muscles raidis par la concentration, Eirène, elle, se concentrait moins sur ses sens physiques que sur les traces de yoki qu'elles percevaient autour d'elles. L'éveillé devait être encore assez éloigné, tapi dans les profondeurs du labyrinthe du parcours d'entraînement. Mais chaque fois qu'elles pensaient en avoir trouvé la trace...

- Bon sang, encore vous !
- Cessez donc de vous mettre en travers de notre chemin, nous suivre ne vous avancera à rien !

Pour la deuxième fois, elles échangèrent des regards nerveux et exaspérés avec le second groupe, puis repartirent dans la direction opposée. À croire que leurs sens se troublaient... Chaque fois qu'elles croyaient enfin tenir la trace de l'éveillé, celle-ci se dissipait et elles se retrouvaient face à l'une de leurs consœurs, visiblement pas plus avancées. À croire que ce labyrinthe était vraiment très petit... Le sang battait contre les tempes d'Eirène, qui se sentait faible, inutile et confuse. Plus le temps passait et plus ses sens la trompaient. Elle ne percevait plus rien, un peu comme un chien de chasse lancé à la poursuite d'une proie et qui soudain, ne reniflait plus que sa propre odeur. Sa propre...

- Mereel !

Elle rappela en un murmure la guerrière plus jeune et plus petite, qui s'était éloignée du groupe de quelques pas, lassée et énervée. Elles se rassemblèrent, et sous les regards curieux mais impatients de ses partenaires, Eirène hésita soudain à leur exposer son idée. Elle inspira et se lança néanmoins :

- À... à l'instant il m'a semblé... Je crois que nous avons affaire à un éveillé très habile dans la manipulation du yoki. Il... il se cache de nous en imitant l'intensité de nos yoki de façon à nous tromper.
- C'est vrai que plusieurs fois j'ai eu l'impression...
- Comment faire pour le localiser alors ?

Un silence pensif suivit cette question de Loana. Mais bientôt, Brita reprit la parole de sa voix grave :

- S'il fait ça, c'est qu'il doit être assez faible physiquement... c'est déjà une bonne nouvelle.
- Oui, fit Eirène en la regardant. Il y a un instant, il m'a semblé le sentir tout proche. Il nous observe à faible distance, attendant le moment propice pour attaquer et nous éliminer rapidement...

Cela ressemblait à sa propre méthode, et de façon assez dérangeante. Eirène déglutit, et murmura :

- Peut-être... si nous augmentons très légèrement notre yoki, le sien se démarquera pour quelques secondes, avant qu'il ne nous imite à nouveau. Ça nous laissera peut-être le temps d'isoler sa... fréquence et de le localiser.
Brita hocha la tête.
- Ensuite, lorsque nous serons proches, nous pourrons nous fier à nos autres sens. Allons-y !

Toutes ensemble, elles libérèrent une infime quantité de yoki, si légère que la différence était à peine perceptible. Mais bien réelle néanmoins... Un court instant, Eirène perçut comme une hésitation... comme la présence d'une autre guerrière qui se déplacerait, non loin... et seule. Elle fit un geste rapide de la main dans cette direction. La seconde d'après, elles se dirigeaient silencieusement dans cette direction. Mereel agrippa avec énergie la poignée de sa claymore.

- Dépêchons-nous ! S'il est faible au point de se cacher, nous n'en ferons qu'une bouchée. Il ne s'attendra pas à nous voir débarquer.
- Non, coupa Eirène. Soyons prudentes. S'il est si habile à dissimuler son yoki, alors il peut probablement lire nos mouvements sans difficulté. Il nous attendra... on doit établir un plan d'attaque.

Ce qu'elles firent... Pendant plusieurs minutes encore, elles suivirent la trace diffuse de la créature, revenant sur leurs pas, sur un chemin qu'elles avaient déjà parcouru de longs instants auparavant. Soudain, Brita leur fit signe de s'arrêter d'un bref geste de la main.

- Vous vous rappelez ce grand carrefour où plusieurs chemins se rejoignent que nous avons emprunté plus tôt ? Je crois qu'il se trouve vers là-bas. J'ai entendu le bruit de griffes qui râclent le sol. À partir de maintenant, séparons-nous et rejoignons-nous ce carrefour par des chemins différents, aussi vite que possible ! Il aura plus de difficulté à suivre nos traces, nous l'attaquerons de tous côtés ! Vite !
- C'est risqué. S'il déjoue notre plan et qu'il nous élimine l'une après l'autre...
- Nous resterons en contact et nous rassemblerons en cas d'attaque sur l'une d'entre nous. Maintenant, dépêchons, je sifflerai pour ordonner l'attaque lorsque nous l'aurons encerclé.

Elles hochèrent la tête et s'élancèrent à toute vitesse dans les couloirs étroits. Le cœur battant la chamade, Eirène se raccrochait de toutes ses forces à la faible sensation du yoki de la créature ainsi que de ceux de ses compagnes. Il lui semblait que de petites étoiles filaient dans sa conscience, fragiles mais déterminées. Mais elles furent sur le monstre bien plus vite que prévu. Un sifflement puissant retentit, alors même qu'elle avait à peine perçu la présence physique de l'éveillé, à plusieurs mètres encore. Elle courut de plus belle, brandissant sa claymore... Un mouvement dans l'air... esquive !

Se rejetant très vite sur le côté, Eirène n'aperçut la créature que du coin de l’œil, monstrueuse créature arachnoïde aux lames acérées. Et surtout, elle réalisa leur erreur. L'éveillée venait de... projeter l'un de ses bras dans sa direction, et elle possédait de nombreux autres membres. Elle pouvait les attaquer toutes en même temps, même si elles s'élançaient de diverses directions. Dans un cri horrible, la chose parut sur le point de lancer une nouvelle attaque, et sans demander son reste, Eirène se replia très vite hors de vue, dans un couloir sévèrement délabré. Un mouvement à côté d'elle l'alerta mais elle reconnut à temps Loana... Loana dont le bras saignait abondamment. Cette dernière sourit néanmoins.

- C'est rien... type défensif, moi aussi.

En effet, elle guérissait à vue d’œil. Eirène acquiesça, soulagée, et elles reculèrent, s'enfonçant dans les couloirs sans perdre la trace de l'éveillée qui restait sur ses gardes. Elles virent Natasha à plusieurs mètres de là, et cette dernière leur transmit par geste les indications de Brita. Tourner autour de l'éveillée sans trop se rapprocher, changer fréquemment de direction pour la déboussoler, l'inciter à attaquer l'une d'elle, l'inciter à se mettre en danger... Et elles tournèrent donc, simulant des attaques puis se repliant aussitôt, provoquant des réactions rapides, terriblement rapides de la part de la créature.  Reprenant leur manège. Sur un signe de Brita, Eirène se rapprocha de nouveau. Elles s'arrangeaient toutes pour toujours garder une de leurs sœurs en vue. Mais alors qu'elle s'assurait de la présence de Mereel à sa gauche, Eirène sentit soudain une fragile variation dans le yoki de la créature, un fragile... mouvement d'air. Une brutale certitude la saisit, elle cria :

- Ici ! Elle vient ici !

Et elle bondit sur le côté, quelques millièmes de seconde avant que plusieurs bras acérés ne jaillissent dans sa direction comme des serpents monstrueux. Elle roula habilement, se redressa. Ses consœurs, elles, ne perdirent pas de temps. Brita et Natasha bondirent dans le dos de l'éveillée, la lardèrent de coups d'épées avant de se replier dès que la créature tourna vers elles ses attaques. Il n'en fallut pas plus pour que Mereel et Natasha passent à leur tour à l'attaque. De nouvelles blessures, et un cri affreux de la monstresse.

- Mereel !

Alertée, la jeune guerrière recula dans les couloirs avant de subir l'attaque mortelle. Soulagée, Eirène disparut à son tour.
Le petit jeu dura un moment. Elles remarquèrent très vite que l'éveillée ne se régénérait pas, ou du moins pas assez vite pour compenser les multiples blessures qu'elles lui infligeaient. Des blessures légères, mais qui l'affaiblissaient peu à peu. Le monstre restait d'une rapidité redoutable, cependant, et toutes subirent plusieurs entailles légères en se repliant une seconde trop tard. Bientôt cependant, il devint évident que le monstre ne montrait plus autant d'habileté ni de précision, et que leurs mouvements constants autour d'elle la troublaient et la ralentissaient. Pressant une entaille sanguinolente sur son bras, Brita, qui se trouvait désormais à côté d'Eirène, lui murmura :

- Si on attend encore, elle risque de mener une attaque désespérée. À mon signal, on fonce toutes et on l'attaque de toutes nos forces !

Elles reculèrent à couvert et Eirène hocha la tête. Le message se transmit de guerrière à guerrière en l'espace de quelques secondes, le temps d'échanger quelques signes, qu'esquiver quelques tentatives maladroites. Puis de nouveau, le sifflement digne d'un faucon retentit. À ce curieux signe de ralliement, les jeunes femmes s'élancèrent...

Parler d'exécution aurait été excessif. Elles ne l'abattirent pas d'un seul coup comme elles le souhaitaient, néanmoins, l'attaque fut brève et efficace. L'éveillée déploya des ressources désespérées, lutta, se débattit... Elle leur donna du fil à retordre. Mais néanmoins, ses gestes ralentis et affaiblis ne purent venir à bout des cinq femmes déterminées. Bondissant, courant de tous côtés, elles se concentrèrent sur les membres meurtriers de la chose, qu'elles tranchèrent un à un. Le visage déformé par un rictus acharné, Eirène déchira férocement un bras insectoïde qui tentait de la faucher. Et enfin, la monstresse s'effondra, tressautant horriblement.

Eirène n'était pas prête d'oublier l'horrible faciès aux multiples visages, les monstrueuses convulsions qui déformaient les traits jadis humains tandis qu'elles lui tranchaient la tête et que le sang maculait leurs uniformes, leurs peaux, leurs chevelures. Blessées, oui... plus qu'Eirène ne l'aurait souhaité pour ses compagnes et elle-même. Épuisées par leurs efforts, par cette traque incessante, contraignante, au point, pour certaines, de n'en plus tenir sur leurs jambes. Effrayées aussi par leur récente découverte de la puissance de ces éveillés qu'elles n'avaient auparavant jamais combattus. Mais néanmoins, victorieuses.

Au loin, suivant le déroulement de la chasse...


Tabitha était debout auprès de son capitaine, fidèle au poste et à sa fonction depuis qu'elle avait déserté. Elle suivait pas à pas, minute après minute, les efforts des guerrières à pister l'éveillée. Et lorsque Miria lui demandait des détails sur une action ou une guerrière en particulier, elle lui répétait fidèlement tout ce qu'elle voyait. La jeune femme avait en effet le don de lire le yoki à distance, elle avait été l’œil des exilées durant leur entrainement qui dura sept longues années. Certes, elle n'était pas "l’œil divin", mais elle était douée tout de même et avait la confiance du Fantôme. Ce dernier ne lâchait pas la scène du regard, notant la manœuvre imaginée par le groupe de Brita : relâcher son yoki suffisamment longtemps, et brusquement, pour que leur ennemi est un temps de flottement avant de pouvoir à nouveau se caler à nouveau sur leur énergie. Cette brève intervention permit aux guerrières de trouver leur proie et de lui faire comprendre que le jeu de cache-cache devait laisser place à celui du chat et de la souris.

- Le groupe de Brita a saisi la nature de leur adversaire.

Fit la capitaine qui ne décrochait pas son regard de la zone. Complètement absorbée, le leader voulait être prêt à intervenir au cas où la situation tournerait court. D'un signe de tête, Miria fit signe à trois guerrières confirmées de se rendre dans le camps d'entraînement et ne leur souffla qu'un mot :

- Clysthène

Le premier groupe fut donc évacué rapidement. Elles avaient échoué et repasserait un test plus tard. Peut-être le vivraient-elles comme une insulte? Peu importe. Elles auraient la vie sauve grâce à cette décision. Le nombre des claymores ne grandirait plus. La nouvelle dirigeante de l'Organisation devait veiller à ce que le chiffre ne diminue pas trop vite et bêtement. Elle se l'était jurée à elle-même : ses sœurs vivraient une longue vie en tant qu'humaines, sentinelles de l'humanité, protectrices des plus faibles contre les engeances.

Le second groupe commençait à mettre en place une nouvelle phase de leur plan, celui-ci démontrait une véritable ingéniosité de son instigateur. Les guerrières fatiguaient leur adversaire, l'obligeant à être sur plusieurs fronts, tout en gardant en contact visuel entre elles. C'était vraiment bien joué, Miria souriait intérieurement tout en croisant les bras. Tabitha eut un petit sourire au coin, connaissant bien son amie et supérieure, mais elle ne fit aucun commentaire partageant silencieusement sa satisfaction. Pendant ce temps là, dans les ruines, aucune des guerrières ne s'exposait alors qu'elles en donnaient la parfaite illusion à l'éveillée. Peu à peu, l'exaltée s'épuisait, tailladée à plusieurs endroits dans sa chair. L'endurance lui manquait pour tenir tête à ses harpies. Le fantôme le savait. Quand Miria avait trouvé cette éveillé et l'avait combattu avec ses camarades, elle l'avait laissé fuir dans cet endroit et elles l'y avaient maintenu prisonnière, connaissant la nécessité d'entraîner leurs sœurs. Ce choix pouvait être perçu comme amoral, il est vrai que cette exaltée fut jadis une claymore, comme toutes ses attaquantes, mais, Miria ne pouvait se permettre de faire trop de sentiment. Trop de vies étaient en jeu, trop de personnes comptaient sur elle.

Enfin, le combat toucha à sa fin. L'instant choisit pour le coup de grâce fut tout aussi pertinent et juste que le reste de la bataille qui avait opposé l'éveillée aux chasseuses. Ces dernières ne prirent pas de gant mais ne furent pour autant pas sadiques. Ce qui dénotait également d'un bon mental. Le leader sauta de son poste d'observation et alla à la rencontre des combattantes, arrivée à leur hauteur, elle leur dit simplement :

- Vous êtes prêtes pour intégrer les escadrons des raids. Vous partirez demain vers votre nouvelle destination. Prenez du repos.

Le fantôme laissa passer quatre d'entre elles avant de lancer à l'une en particulier :

- Bon travail Eirène, je te garderai à l’œil numéro 13.